Lot Essay
Cette table raffinée fut livrée pour la reine de France Marie-Antoinette au château de la Muette le 17 octobre 1781. C’est Riesener qui fut chargé de son exécution par le commissaire général Thierry de Ville-d’Avray. Elle est décrite dans le journal du Garde-Meuble de la Couronne sous le numéro « 3134 - Livré par le S. Riezener […] Une Table à Ecrire de marqueterie couverte de maroquin vert pour la Reine à la Muette ».
De toutes les résidences meublées pour Marie-Antoinette, la Muette fut sans doute celle qu’elle préféra. C’est dans ce château entièrement repris par les architectes Gabriel pour Louis XV que l’archiduchesse d’Autriche attendra la cérémonie de son mariage à son arrivée en France. Elle y fera un séjour prolongé avec Louis XVI du 18 mai au 17 juin 1774, puis au cours du règne de son époux, de fréquentes apparitions.
En 1780 et 1782 elle y séjourne pour les « couches » de la duchesse de Polignac, sa confidente et gouvernante du Dauphin. La Muette sera également le lieu de départ du premier ballon des frères Montgolfier. Pour toutes ces occasions qui conforteront l’image de bonheur associé à ce lieu, un ensemble mobilier fut nécessairement commandé.
Lorsqu’en 1788 le château est mis en vente, puis abandonné faute d’acquéreurs, une partie du mobilier, comme celui de Choisy, est envoyé dans d’autres résidences royales. C’est pourquoi notre table porte, en plus du numéro du journal du Garde-Meuble peint en bleu « 3134 », qui correspond à la livraison de 1781, la marque au fer aux initiales GG surmontés d’une couronne.
Comme l’a démontré Jean-Jacques Gautier, cette marque en double G est aujourd’hui très clairement identifiée comme étant celle apposée au Palais des Tuileries entre 1784 et 1792 (Cat. Expo., « Le château de Versailles raconte le Mobilier national », 2010, p. 181). Notre table fit donc partie de l’une des nombreuses campagnes de ré-ameublement du Palais des Tuileries quand, en 1784, Marie-Antoinette exprima le désir de bénéficier d’appartements à Paris. Elle fit alors appel à ses artisans favoris : Georges Jacob, Jean-Baptiste Boulard et Jean-Baptiste Claude Séné pour la menuiserie, et bien entendu Riesener pour l’ébénisterie.
Parmi les pièces livrées par le fournisseur officiel du Garde-Meuble à Marie-Antoinette aux Tuileries nous connaissions déjà, entre autres, une encoignure destinée aux garde-robes (Vente Christie’s, Paris, 22-23 avril 2013, lot 45) ou encore une table à en-cas ou table de nuit livrée en 1784 (Vente Christie’s, Londres, 5 juillet 2013, lot 135).
Ce type de table à écrire, indispensable à l’usage quotidien de la Cour, est un classique de la production de Jean-Henri Riesener, qui l’a déclinée en plusieurs exemplaires et variantes. Ainsi nous pouvons comparer notre table à celle livrée par le fournisseur officiel de la Couronne pour la duchesse de Polignac, d’une série de quatre destinées au Grand Trianon (Musée des châteaux de Versailles et de Trianon, inv. 6106) ; ou encore à celle vendue, Christie’s, New-York, 22-23 octobre 2003, lot 529.
De toutes les résidences meublées pour Marie-Antoinette, la Muette fut sans doute celle qu’elle préféra. C’est dans ce château entièrement repris par les architectes Gabriel pour Louis XV que l’archiduchesse d’Autriche attendra la cérémonie de son mariage à son arrivée en France. Elle y fera un séjour prolongé avec Louis XVI du 18 mai au 17 juin 1774, puis au cours du règne de son époux, de fréquentes apparitions.
En 1780 et 1782 elle y séjourne pour les « couches » de la duchesse de Polignac, sa confidente et gouvernante du Dauphin. La Muette sera également le lieu de départ du premier ballon des frères Montgolfier. Pour toutes ces occasions qui conforteront l’image de bonheur associé à ce lieu, un ensemble mobilier fut nécessairement commandé.
Lorsqu’en 1788 le château est mis en vente, puis abandonné faute d’acquéreurs, une partie du mobilier, comme celui de Choisy, est envoyé dans d’autres résidences royales. C’est pourquoi notre table porte, en plus du numéro du journal du Garde-Meuble peint en bleu « 3134 », qui correspond à la livraison de 1781, la marque au fer aux initiales GG surmontés d’une couronne.
Comme l’a démontré Jean-Jacques Gautier, cette marque en double G est aujourd’hui très clairement identifiée comme étant celle apposée au Palais des Tuileries entre 1784 et 1792 (Cat. Expo., « Le château de Versailles raconte le Mobilier national », 2010, p. 181). Notre table fit donc partie de l’une des nombreuses campagnes de ré-ameublement du Palais des Tuileries quand, en 1784, Marie-Antoinette exprima le désir de bénéficier d’appartements à Paris. Elle fit alors appel à ses artisans favoris : Georges Jacob, Jean-Baptiste Boulard et Jean-Baptiste Claude Séné pour la menuiserie, et bien entendu Riesener pour l’ébénisterie.
Parmi les pièces livrées par le fournisseur officiel du Garde-Meuble à Marie-Antoinette aux Tuileries nous connaissions déjà, entre autres, une encoignure destinée aux garde-robes (Vente Christie’s, Paris, 22-23 avril 2013, lot 45) ou encore une table à en-cas ou table de nuit livrée en 1784 (Vente Christie’s, Londres, 5 juillet 2013, lot 135).
Ce type de table à écrire, indispensable à l’usage quotidien de la Cour, est un classique de la production de Jean-Henri Riesener, qui l’a déclinée en plusieurs exemplaires et variantes. Ainsi nous pouvons comparer notre table à celle livrée par le fournisseur officiel de la Couronne pour la duchesse de Polignac, d’une série de quatre destinées au Grand Trianon (Musée des châteaux de Versailles et de Trianon, inv. 6106) ; ou encore à celle vendue, Christie’s, New-York, 22-23 octobre 2003, lot 529.