CASTAÑEDA, José Luciano (1774 – 1834) DUPAIX, Guillermo (1746 – 1818). [Manuscrits et dessins originaux de la Real Expedición Anticuaria] [ca. 1821]
CASTAÑEDA, José Luciano (1774 – 1834) DUPAIX, Guillermo (1746 – 1818). [Manuscrits et dessins originaux de la Real Expedición Anticuaria] [ca. 1821]
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CASTAÑEDA, José Luciano (1774 – 1834) DUPAIX, Guillermo (1746 – 1818). [Manuscrits et dessins originaux de la Real Expedición Anticuaria] [ca. 1821]

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CASTAÑEDA, José Luciano (1774 – 1834) DUPAIX, Guillermo (1746 – 1818). [Manuscrits et dessins originaux de la Real Expedición Anticuaria] [ca. 1821]

Dernier ensemble de manuscrits sur les expéditions de Dupaix et de dessins originaux de Castañeda en mains privées. Cet ensemble de documents rend compte des trois expéditions au Mexique du Capitaine Dupaix et du dessinateur Castañeda, sur ordre du roi d’Espagne Charles IV.
Souhaitant évaluer les richesses naturelles et patrimoniales des terres mexicaines, le roi envoie Dupaix accompagné d’un détachement de la cavalerie mexicaine explorer la vallée de Mexico. Ce dernier est un ancien capitaine de Dragons luxembourgeois qui a beaucoup voyagé en Europe. Il a déjà réalisé en 1794 un inventaire des monuments et objets antiques de Mexico. En acceptant le mandat royal en 1804, il demande à être accompagné de José Castañeda, ancien pensionnaire de l’Académie Royale de San Carlos. Durant leur première expédition de janvier à mai 1805, les deux explorateurs parviennent à Tepeyaca, San Cristobal, Amatlan de los Reyes, Santiago Guatusco et Huaquechula où ils découvrent des sculptures et des pyramides antiques que Dupaix décrit et Castañeda dessine. Ils doivent néanmoins mettre un terme à cette première expédition du fait des conditions climatiques difficiles. Ils en profitent alors pour communiquer leurs premiers travaux aux autorités le 17 janvier 1806.
Ils quittent à nouveau Mexico en février 1806 pour Antequera et Oaxaca. Ils s’arrêtent d’abord à Xochimilco où ils trouvent un ensemble de sculptures à formes humaines et animales qui les impressionnent par leurs proportions et leur finesse. Ils passent par Misquique et Tlamanalco où ils observent des sculptures que Dupaix interprète comme des idoles, en les comparant aux styles égyptien et grec. Ayant aussi voyagé en Italie, il fait référence aux œuvres antiques observées là-bas pour décrire les antiquités mexicaines. A Ozumba et Xonacatepec, ils étudient plusieurs pierres circulaires sculptées de taille importante, mais aussi des instruments et des outils. Ils entrent également dans les constructions souterraines du plateau de Monte Albán, grâce à l’aide d’habitants de la région. Ils parviennent finalement à Mitla où ils entrent dans quatre palais funéraires zapotèques qu’ils sont les premiers à documenter. Tlaxcala est leur dernière étape avant leur retour dans la capitale mexicaine en mars 1807.
La troisième et dernière expédition débute en décembre 1807. Dupaix est attaqué dès les premiers jours par des Indiens qui le pensent Français, mais est rapidement libéré. Il poursuit sa route avec Castañeda et les dragons mexicains vers Oaxaca où ils découvrent des armes antiques. Ils se rendent enfin à Palenque, site maya qui constitue l’objectif de cette expédition. Là, ils découvrent des constructions pyramidales déjà signalées quelques années auparavant par Antonio del Rio. Dupaix est marqué par cet ensemble architectural, les « geroglífico » (« hiéroglyphes ») et sculptures qui l’accompagnent. Ils finissent par rejoindre Mexico au cours de l’année 1808. Dupaix ne remet les documents originaux au vice-roi Apodaca qu’en 1817 et meurt l’année suivante.

Les manuscrits et les dessins ici présentés forment un témoignage rare sur les expéditions de Dupaix : seuls six autres ensembles comparables ont été documentés à notre connaissance, tous dans des collections publiques. Le premier fait partie des collections de la Biblioteca Nacional de Madrid, le deuxième se trouve au Museo Naval, un troisième ensemble est à l’American Philosophical Society de Philadelphia, un quatrième à la Biblioteca Nacional de Antropología e Historia de la ville de Mexico, et un cinquième enrichit les collections de la Library of Congress de Washington (il est daté de 1824 et dédicacé au roi de Grande-Bretagne). Un dernier ensemble se trouve au Laboratorio de Antropologi'a de la Universidad de Sevilla. Il est daté de 1820 et se rapproche le plus du nôtre par son contenu, sa date et sa forme.
Il est difficile d’établir avec certitude la raison de la réalisation de ces copies de manuscrit et dessins et leur provenance. Néanmoins, on sait que Dupaix avait l’ordre de remettre les résultats de ses travaux en trois exemplaires, comme la couronne espagnole l’exige pour toute communication de document officiel. S’il a bien remis le rapport de sa première expédition en trois copies, il n’a remis que les originaux des rapports de la deuxième et troisième expédition et est décédé avant de communiquer les doubles et triples. Or, les manuscrits et dessins de notre ensemble concernent principalement les deux dernières expéditions. Prudent, Dupaix a néanmoins transmis à son exécuteur testamentaire, Fausto de Elhuyar, les documents originaux avec l’instruction de réaliser les doubles et triples. A son décès, Elhuyar commande trois exemplaires de dessins avec leurs descriptions correspondantes : deux destinés à la Cour comme convenu, un troisième pour compléter les documents de la première expédition à Mexico. Il recommande naturellement José Luciano Castañeda pour cette tâche. Ces copies sont remises au gouvernement de la colonie et au gouvernement espagnol, comme prévu. Cependant, l’indépendance mexicaine en 1821 crée un climat de troubles qui profite à Castañeda : il décide d’organiser une vente aux enchères en 1824 dans laquelle il propose les manuscrits et dessins qui sont en réalité propriété du nouvel Etat mexicain. Notre ensemble de manuscrits et dessins pourrait avoir été réuni après cette vente. Les manuscrits pourraient être les copies destinées aux autorités, cependant, quelques ratures présentes laissent penser qu’ils n’étaient pas la version finale. L’absence de dédicace explicite au gouvernement comme on en trouve sur le document conservé à Washington vient soutenir l’hypothèse d’un brouillon. Par ailleurs, des études comparatives entre les différents dessins connus ont montré que le dessinateur avait, à plusieurs reprises, retravaillé ses dessins afin de parfaire la perspective ou ajouter un décor. Les dessins ici présentés ont l’apparence d'une version aboutie sinon définitive par la présence de titres à certaines planches (absents dans le document de Séville) et de rehauts roses aussi signalés dans les dessins de Washington.
Cerda Esteve A. Palop Martinez, J. "Nuevos documentos sobre las expediciones arqueológicas de Guillermo Dupaix por México." Revista española de antropología americana, n°27, 1997.
De Pedro Robles, A. E. "La Real Expedición Anticuaria de México (1805-1808), y la representación del imaginario indianista del siglo XIX" Anales del Museo de América, n°17, 2009.
Fauvet-Berthelot M.-F., López Luján L., Guimarães S. « Six personnages en quête d’objets », Gradhiva, n°6, 2007.
Koch O., P. John Lloyd Stephens and Frederick Catherwood, Pioneers of Mayan Archaeology. Jefferson : McFarland & Company, Inc. 2013.
Le Brun-Rucalens, F., López Luján L., Fauvet-Berthelot M.-F, Richard E. « Guillaume Joseph Dupaix (1746 – 1818) alias Guillermo Dupaix. » Archaeologia Luxemburgensis, n°1, 2014.
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Tripp, R. Romancing the Maya: Mexican Antiquity in the American Imagination. 1820 – 1915. University of Texas Press, 2009.

In-folio (395 x 285 mm). Page de titre manuscrite « Colección general de láminas de los antiguos monumentos de Nueva España que comprende los tres viages hechos de Real orden, por D. Guillermo Dupaix, Capitan retirado de Dragones de esta capital. Dibujados y delincadas por D. Luciano Castañeda. En México. Año de 1821 », 122 dessins de Castañeda à la mine de graphite, l’encre, et l'aquarelle, certains accompagnés d’un titre écrit à l’encre comprenant 17 dessins de grand format dépliants (numérotation manuscrite parfois précisée en rouge, quelques ajouts manuscrits sur les échelles de grandeur à la mine de graphite, rares rousseurs marginales). Reliure mexicaine vraisemblablement d’époque en maroquin rouge signée Francisco Acevedo, encadrement de triple filet doré sur les plats, dos lisse à décor mosaïqué, larges entrefilets dorés, contreplat mosaïqué de maroquin vert, rouge, bleu, gardes en soie encadrée de maroquin (quelques légères griffures sur les plats, coiffes légèrement frottées).
In-4 (300 x 200 mm). 154 pages sur 97 ff. réunis en 8 cahiers manuscrits reprenant les écrits en espagnol de Dupaix sur les trois expéditions (mouillures marginales). Etui en demi-maroquin rouge signé Devauchelle, dos lisse à décor mosaïqué, large entrefilet doré (griffures et taches minimes sur l’étui).

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