Details
GOYA Y LUCIENTES, Francisco (1746-1828). Los Desastres de la Guerra. Madrid : La Real Academia de Nobles Artes de San Fernando, 1863.
Très bel exemplaire de l’édition originale des Los Desastres de la Guerra. Cette œuvre s’inspire de l’invasion de l'armée napoléonienne qui aboutit à la prise de pouvoir de Joseph Bonaparte en Espagne en 1808. La guerre d’Espagne a impliqué des guérillas et une surenchère de représailles, dont Goya représente l’atrocité dans Los Désastres de la Guerra. Cette œuvre se démarque des Los Caprichos dont les scènes empruntent au registre fantastique, par ses références sans détour à la réalité de la guerre vécue par la population espagnole. Les 80 planches ont été créées de 1810 à 1820, sans projet de publication. Durant ces années, la production de l’artiste compte autant de gravures que de dessins ou de tableaux. Le travail de graveur de Goya se nourrit ainsi de sa peinture : on retrouve, par exemple, aux planches 2 et 26 des compositions qui ne sont pas sans évoquer El 3 de Mayo en Madrid, peint en 1814. Cette suite de gravures se caractérise également par l’attitude d’artiste-témoin que Goya adopte. Le titre de la planche 44, "Yo lo vi" ("Je l’ai vu"), affirme cette posture.
L’édition originale a été publiée en 1863, à titre posthume. Peut-être par crainte de la censure que pourraient provoquer ces aquatintes, Goya a confié ses cuivres originaux à son fils sans les publier. Ils ont ensuite été vendus en 1862 à l’Académie de San Fernando qui imprime la première édition en 500 exemplaires l’année suivante. Pour concevoir cette édition originale, l'Académie s'est appuyée sur l'un des deux seuls recueils imprimés du vivant de l'artiste : l'exemplaire que Goya a personnellement offert à Ceán Bermudez, critique d'art et ami. Le titre de cet exemplaire tel qu'il a été écrit par l'artiste est "Fatales consequencias de la sangrienta guerra en España con Buonaparte. Y otros caprichos enfáticos". L'Académie de San Fernando lui préfère "Los Desastres de la Guerra", plus allusif alors que Napoléon III est au pouvoir et conserve des liens forts avec l'Espagne. Delteil, 120–199 ; Harris, 121-200.
In-4 oblong (240 x 335 mm). 3 ff. blancs avec un chiffre en filigrane, 1 f. de titre lithographié, 1 f. de texte, 80 planches gravées à l’eau-forte sur papier filigrané J.G.O. aux palmettes sur certains feuillets, 3 ff. blancs (minimes salissures marginales sur quelques planches). Reliure de l'époque signée David en demi-veau à coins, dos orné comportant le titre et le nom de l’artiste, tranches dorées (coiffes frottées). Provenance : Jean-Michel Cantacuzène (ex-libris).
Très bel exemplaire de l’édition originale des Los Desastres de la Guerra. Cette œuvre s’inspire de l’invasion de l'armée napoléonienne qui aboutit à la prise de pouvoir de Joseph Bonaparte en Espagne en 1808. La guerre d’Espagne a impliqué des guérillas et une surenchère de représailles, dont Goya représente l’atrocité dans Los Désastres de la Guerra. Cette œuvre se démarque des Los Caprichos dont les scènes empruntent au registre fantastique, par ses références sans détour à la réalité de la guerre vécue par la population espagnole. Les 80 planches ont été créées de 1810 à 1820, sans projet de publication. Durant ces années, la production de l’artiste compte autant de gravures que de dessins ou de tableaux. Le travail de graveur de Goya se nourrit ainsi de sa peinture : on retrouve, par exemple, aux planches 2 et 26 des compositions qui ne sont pas sans évoquer El 3 de Mayo en Madrid, peint en 1814. Cette suite de gravures se caractérise également par l’attitude d’artiste-témoin que Goya adopte. Le titre de la planche 44, "Yo lo vi" ("Je l’ai vu"), affirme cette posture.
L’édition originale a été publiée en 1863, à titre posthume. Peut-être par crainte de la censure que pourraient provoquer ces aquatintes, Goya a confié ses cuivres originaux à son fils sans les publier. Ils ont ensuite été vendus en 1862 à l’Académie de San Fernando qui imprime la première édition en 500 exemplaires l’année suivante. Pour concevoir cette édition originale, l'Académie s'est appuyée sur l'un des deux seuls recueils imprimés du vivant de l'artiste : l'exemplaire que Goya a personnellement offert à Ceán Bermudez, critique d'art et ami. Le titre de cet exemplaire tel qu'il a été écrit par l'artiste est "Fatales consequencias de la sangrienta guerra en España con Buonaparte. Y otros caprichos enfáticos". L'Académie de San Fernando lui préfère "Los Desastres de la Guerra", plus allusif alors que Napoléon III est au pouvoir et conserve des liens forts avec l'Espagne. Delteil, 120–199 ; Harris, 121-200.
In-4 oblong (240 x 335 mm). 3 ff. blancs avec un chiffre en filigrane, 1 f. de titre lithographié, 1 f. de texte, 80 planches gravées à l’eau-forte sur papier filigrané J.G.O. aux palmettes sur certains feuillets, 3 ff. blancs (minimes salissures marginales sur quelques planches). Reliure de l'époque signée David en demi-veau à coins, dos orné comportant le titre et le nom de l’artiste, tranches dorées (coiffes frottées). Provenance : Jean-Michel Cantacuzène (ex-libris).