Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992)
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a c… Read more PROVENANT D'UNE COLLECTION PARTICULIÈRE EUROPÉENNE
Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992)

Rouge et jaune

Details
Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992)
Rouge et jaune
signé et daté 'Vieira da Silva 52' (en bas à droite)
huile sur toile
60 x 74 cm.
Peint en 1952

signed and dated 'Vieira da Silva 52' (lower right)
oil on canvas
23 5/8 x 28 7/8 in.
Painted in 1952
Provenance
Galerie Jeanne Bucher, Paris.
Collection particulière, Europe.
Literature
G. Weelen, J.-F. Jaeger, Vieira da Silva - Catalogue raisonné, Genève, 1994, no. 941 (illustré, p. 182).
Special Notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)

Brought to you by

Tudor Davies
Tudor Davies

Lot Essay

« Alors tout va de biais, tout chavire. Emportés que nous sommes dans cette aventure des lignes qui flanchent, qui culbutent, nous perdons pied. S'il venait idée de nous retourner alors, engloutis par le tableau, nous ne reconnaîtrions plus notre réalité trop sage. Telle Alice, Vieira nous a fait franchir le miroir. »

“If you go sideways, everything topples. Transported as we are on this adventure of wavering, collapsing lines, we lose our footing. If we then had the idea of turning back, engulfed by the painting, we would no longer recognise our overly logical world. Like Alice, Vieira has taken us through the looking glass.”

Jean-Jacques Lévêque

La richesse des tons de Rouge et jaune témoigne du rôle essentiel de la couleur pour Maria Helena Vieira da Silva : « je dessine [le tableau] en fonction de la couleur que j’ai envie de peindre » (citée in A. Parinaud, « Vieira da Silva : Peindre c’est marier le regard intérieur au regard extérieur », La Galerie des Arts, Paris, juin 1974). Le jeu chromatique, qui préfigure ainsi l’espace du tableau, se compose ici de rouge-orangés vifs et de touches de jaunes cristallins – les premières teintes à retenir l’oeil sur la toile. S’y ajoute une harmonie subtile de bleus marins, verts et blancs laiteux détachés de la profondeur d’un fond noir d’ébène.
Mais l’oeuvre de Vieira da Silva n’est pas pure abstraction. Par-delà un dédale carrelé, les touches colorées de Rouge et jaune forment ainsi un paysage urbain fantasmagorique où se confondent ruelles, passages et façades scintillantes. L’oeuvre est en cela emblématique de la recherche plastique qui anime l’artiste depuis les années 1930, celle d’une « anatomie de l’espace » selon les mots de Dora Vallier. Son langage visuel unique, grille géométrique de losanges et de lignes droites, se plie aux expériences sensibles du monde. La ville, et en premier lieu celle de son enfance, Lisbonne, devient un de ses sujets de prédilection.
A quinze ans déjà, la jeune Vieira da Silva s’était assise à une fenêtre face à l’un de ces paysages urbains et avait saisi que la vision qu’elle en avait ne correspondait pas exactement à la réalité : “j’y ajoutais quelque chose qui ne résidait qu’en moi seule, un enchantement, un émerveillement continuels. C’était cela qu’il fallait peindre [...] (citée in B. Pingaud, “Parler avec les peintres. Vieira da Silva”, Aix-en-Provence, 1960, p. 51). L’influence de la cité aux milles couleurs, qu’elle quitte pour Paris dès 1928, se lit ici dans les carreaux en escaliers de sa toile, juxtaposés et enchevêtrés. Ils évoquent les collines perchées au-dessus du Tage autant que les azujelos – carreaux de faïence qui courent sur les façades de la ville comme le damier court sur l’espace pictural.

The richness of the tones in Rouge et jaune attests to the essential role colour played for Maria Helena Vieira da Silva: ‘I design [the painting] according to the colour I want to paint’ (quoted in A. Parinaud, ‘Vieira da Silva: Peindre c’est marier le regard intérieur au regard extérieur’, La Galerie des Arts, Paris, June 1974). Her chromatic selection, which prefigures the painting, is composed here of bright orange-reds and touches of crystalline yellow – the first shades that catch the eye on the canvas. These are complemented by a subtle harmony of navy blues, greens and milky whites which emerge from the depths of an ebony background.
Yet Vieira da Silva’s work is not pure abstraction. Beyond a tiled maze, the colourful strokes in Rouge et jaune form a phantasmagoric urban landscape where alleys, arcades and glittering façades intermingle. In this regard, the work is typical of the plastic quest that drove the artist from the 1930s onwards: the search for an ‘anatomy of space’ in the words of Dora Vallier. Her unique visual language, a geometric grid of diamonds and straight lines, bows to the sensitive experiences of the world. The city, and above all the city of her childhood - Lisbon - became one of her favourite subjects.
Already at the age of 15, the young Vieira da Silva sat down at a window looking upon one of these urban landscapes and understood that her vision of it did not exactly correspond to reality: ‘I was adding something to it that lived in me alone... a continual enchantment, a sense of wonder. That is what needed to be painted [...] (quoted in B. Pingaud, ‘Parler avec les peintres. Vieira da Silva’, Aix-en-Provence, 1960, p. 51). The influence of the city of myriad colours, which she left for Paris in 1928, can be seen here in the staircases on her canvases formed by juxtaposed, entangled tiles. They evoke the hills perched above the Tagus River and the azujelos – the ceramic tiles that scamper over the city’s façades as the chequered motif runs across the painting.

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