Lot Essay
La photographie de Sergio Larrain est caractérisée par un instinct documentaire humaniste très représentatif, à la croisée de chemin entre désir de documentation et imagerie poétique. A partir de 1958, il parcourt l’Europe, et s’installe deux ans à Paris. En 1959, il est invité par Henri Cartier-Bresson à rejoindre l’agence Magnum.
Valparaiso, projet le plus célèbre qu’il réalise, porte le nom du port chilien qu’il explore avec le poète Pablo Neruda à partir de 1957 dans ses méandres les plus bohèmes et cachés. Il s’attache à photographier les enfants, les marins ou les prostituées utilisant des cadrages singuliers. Les photographies et les textes furent publiées en 1966 dans Du Magazine. Ce qui devait être à la base un projet éditorial se transforme en véritable projet personnel. Ce n’est qu’en 1991 qu’il publie son livre chef d’œuvre. Accompagné par des mots, Valparaiso devient aussi le prétexte d’un voyage dans la contemplation, la nature et la cosmologie, à la découverte de la méditation. A partir des années 1970, Sergio Larrain arrête la photographie et se retire dans le nord du Chili pour une retraite monastique, rares sont alors ceux qui peuvent l’approcher.
Ici, l’image prise dans un bar reste mystérieuse. Le profil du marin comme dessiné au premier plan, les bouteilles de Soda dont les goulots semblent bouger comme pour signifier l’ivresse des lieux, la jeune femme qui regarde l’objectif et dont le visage et les mains jaillissent dans la lumière tamisée, il se dégage de cette image un mélange d’intimité et de distance, de tendresse et de dureté comme pour nous parler de l’énigme des relations et de ce qui peut ou non lier deux êtres.
Sergio Larrain’s photography is characterised by a humanist documentary instinct, combining the desire for documentation and poetic imagery. Beginning in 1958, he travelled throughout Europe and lived in Paris for two years and in 1959, Henri Cartier-Bresson invited him to join the Magnum photo agency.
Valparaiso, his most famous project, bearing the name of the Chilean port that he explored alongside the poet Pablo Neruda in 1957, in its most covert bohemian meanderings. He liked to photograph children, sailors and prostitutes, framing the images in a unique way. The photographs and texts were published in 1966 in Du Magazine. What was supposed to be an editorial project turned into a truly personal project. He only published his masterpiece book in 1991. Narrated by texts, Valparaiso also became the pretext for a journey through contemplation, nature and cosmology, in a discovery of meditation. In the 1970s, Sergio Larrain gave up photography and withdrew to the north of Chile to live a monastic existence, where few people were able to reach him.
This image, taken in a bar, remains mysterious. The sailor’s profile appears to be drawn onto the foreground, the necks of the Soda bottles sway as if to indicate the drunkenness of the place, and the young woman gazes into the camera – her face and hands leap forward in the subdued light. The image emanates a mixture of intimacy and distance, of tenderness and harshness, as if to speak of the enigma of relationships and what can, or cannot, bind two people together.
Valparaiso, projet le plus célèbre qu’il réalise, porte le nom du port chilien qu’il explore avec le poète Pablo Neruda à partir de 1957 dans ses méandres les plus bohèmes et cachés. Il s’attache à photographier les enfants, les marins ou les prostituées utilisant des cadrages singuliers. Les photographies et les textes furent publiées en 1966 dans Du Magazine. Ce qui devait être à la base un projet éditorial se transforme en véritable projet personnel. Ce n’est qu’en 1991 qu’il publie son livre chef d’œuvre. Accompagné par des mots, Valparaiso devient aussi le prétexte d’un voyage dans la contemplation, la nature et la cosmologie, à la découverte de la méditation. A partir des années 1970, Sergio Larrain arrête la photographie et se retire dans le nord du Chili pour une retraite monastique, rares sont alors ceux qui peuvent l’approcher.
Ici, l’image prise dans un bar reste mystérieuse. Le profil du marin comme dessiné au premier plan, les bouteilles de Soda dont les goulots semblent bouger comme pour signifier l’ivresse des lieux, la jeune femme qui regarde l’objectif et dont le visage et les mains jaillissent dans la lumière tamisée, il se dégage de cette image un mélange d’intimité et de distance, de tendresse et de dureté comme pour nous parler de l’énigme des relations et de ce qui peut ou non lier deux êtres.
Sergio Larrain’s photography is characterised by a humanist documentary instinct, combining the desire for documentation and poetic imagery. Beginning in 1958, he travelled throughout Europe and lived in Paris for two years and in 1959, Henri Cartier-Bresson invited him to join the Magnum photo agency.
Valparaiso, his most famous project, bearing the name of the Chilean port that he explored alongside the poet Pablo Neruda in 1957, in its most covert bohemian meanderings. He liked to photograph children, sailors and prostitutes, framing the images in a unique way. The photographs and texts were published in 1966 in Du Magazine. What was supposed to be an editorial project turned into a truly personal project. He only published his masterpiece book in 1991. Narrated by texts, Valparaiso also became the pretext for a journey through contemplation, nature and cosmology, in a discovery of meditation. In the 1970s, Sergio Larrain gave up photography and withdrew to the north of Chile to live a monastic existence, where few people were able to reach him.
This image, taken in a bar, remains mysterious. The sailor’s profile appears to be drawn onto the foreground, the necks of the Soda bottles sway as if to indicate the drunkenness of the place, and the young woman gazes into the camera – her face and hands leap forward in the subdued light. The image emanates a mixture of intimacy and distance, of tenderness and harshness, as if to speak of the enigma of relationships and what can, or cannot, bind two people together.