Lot Essay
« [Zao Wou-Ki], après soixante ans de pratique, continue à peindre avec audace, inventivité et prégnance de la couleur. »
"[Zao Wou-Ki], after sixty years as an artist, continues to paint with boldness, ingenuity and dazzling colour."
Isabelle Klinka-Ballestros
« Je peins ma propre vie mais je cherche aussi à peindre un espace invisible, celui du rêve, d’un lieu où l’on se sent toujours en harmonie, même dans les formes agitées de forces contraires. »
"I paint my own life, but I am also trying to paint an invisible space, the world of dreams - that place where we always feel balanced, even in the tumultuous presence of forces that would lead us astray."
Zao Wou-Ki
Virtuose de la couleur, Zao Wou-Ki aura exploré les possibilités d’expression infinies de la peinture jusqu’à la fin de sa vie. 18.06.2001 nous présente un horizon où se mêlent des lueurs bleues, roses et grises, les couches s’entremêlant pour engendrer un effet éclatant et dynamique, caractéristique des œuvres de l’artiste. Lorsqu’il réalise cette toile, cela fait déjà plus d’un demi-siècle que Zao Wou-Ki peint, s’aventurant sans relâche dans la projection de ses sentiments et son être intérieur à travers le pinceau.
Son arrivée à Paris en 1948 marque son ouverture à un monde nouveau, sa découverte des grands maîtres de l’histoire de l’art occidental, et le développement de la peinture à l’huile. Se présentant en tant qu’artiste, plutôt qu’artiste chinois, il quitte très tôt la figuration de ses débuts pour, dès le milieu des années 1950, plonger tout entier dans l’abstraction et l’approfondissement des effets de couleurs et de matière. À l’instar des expressionnistes américains qu’il rencontre lors d’un séjour aux Etats-Unis à la fin des années 1950, ses peintures traduisent un engouement pour l’expressivité immédiate et spontanée à travers des gestes élancés. Son contact avec Mark Rothko l’encourage à dépasser le simple exercice de la couleur, et à l’utiliser pour approfondir ses compositions. Sans pour autant se défaire de sa formation de calligraphe, l’artiste réussit à insérer dans ses tableaux des touches noires fluides et rapides, denses et minutieuses, exprimant ainsi un nouveau langage, où l’Occident rencontre l’Orient.
A la fin de sa vie, la palette du peintre s’éclaircit, ses gestes s’allègent et l’artiste prend goût à peindre en extérieur. Plus méditatives que jamais, à l’image de 18.06.2001, les œuvres tardives semblent ouvrir des perspectives sur les profondeurs de l’espace, de la lumière et du cosmos. En 1964, déjà, Pierre Schneider avait qualifié sa peinture d’ « univers liquide » où la couleur devient lumière. Ici, l’artiste donne à voir un horizon distant et profond, tout en invitant le spectateur à s’approcher pour mieux observer les détails de ce monde riche et complexe, à la manière des peintres chinois de la dynastie Song, où la vision de l’espace n’est qu’une porte d’entrée à leur univers intérieur.
Colour virtuoso Zao Wou-Ki explored endless expressive possibilities through his painting throughout his life. 18.06.2001 depicts a horizon which blends blue, pink and grey hues, the layers intertwining to create a vivid and dynamic effect which would become characteristic of the artist’s work. Zao Wou-Ki had already been painting for more than a half a century when he completed this canvas, ceaselessly venturing to project his emotions and inner self through his brush.
His arrival in Paris in 1948 showed him a whole new world, including discovering the great masters of Western art and embarking on a new foray into oil painting. Presenting himself as an artist, rather than as a Chinese artist, he quickly abandoned his figurative beginnings. Indeed, by the mid-1950s, he had fully embraced the abstraction and depth achieved through the use of paint and colour effects. Inspired by the American expressionists whom he met during a trip to the United States in the late 1950s, his paintings reveal a passion for immediate and spontaneous expressiveness through sleek movements. His contact with Mark Rothko encouraged him to go beyond simple colour application and rather to use it to add depth to his compositions. Drawing on his calligraphy training, the artist was able to insert quick, fluid, dense and meticulous strokes of black into his works, thus creating a whole new language in which the West meets the East.
Towards the end of his life, the artist’s palette became brighter and his strokes lighter. He also began to enjoy painting outside. More meditative than ever, like 18.06.2001, his later work seemed to open up new perspectives around depth of space, light and the cosmos. In 1964, Pierre Schneider had described his painting as a "liquid universe" in which colour becomes light. Here, the artist presents a deep, distant horizon, while also inviting the viewer closer to better observe the details of this rich and complex world. This is reminiscent of the Chinese Song Dynasty painters, in whose work the space created is but a doorway into their inner universe.
「[趙無極],經過六十載的不斷探索實踐,繼續秉承大膽創新的創作理念,作品著重於色彩表達。」
伊莎貝爾‧克林卡-巴列斯特羅斯(Isabelle Klinka-Ballestros)
「我繪畫自己的生活,也描繪猶如夢境的幻想,即使處於充斥對立力量的形體之中,仍讓人感覺到完美和諧。」
趙無極
趙無極對色彩的運用登峰造極,一生不斷探索繪畫藝術的無限可能。《18.06.2001》展現了一幅藍色、粉紅色和灰色相互交織的畫面,層層交疊,呈現一種充滿活力與動感的效果,這也是趙無極作品的典型特點。畫作完成時,趙無極的繪畫生涯已綿延超過半個世紀,他依舊不懈描繪自己的內心和情感。
1948年,趙無極到達巴黎,一個嶄新的世界呈現在他面前。他開始接觸享譽西方藝術史的傑出大師,開展油畫創作的發展時期。他以藝術家,而非「中國」藝術家的身份自居,投入繪畫創作,並且很快放棄了初期以具象寫實為主的創作風格。自1950年代中期起,他完全轉為抽象風格,並以色彩和媒材表現深化效果。趙無極於1950年代後期在美國邂逅當地的表現主義藝術家。此後,他的畫作以細膩纖長的筆觸詮釋內心對自由表達的無限熱忱。趙無極與馬克‧羅斯科(Mark Rothko)相識後,更促使他超越簡單的色彩運用,以更豐富的組合加深作品的藝術內涵。趙無極的書法功底深厚,在畫作中融入了流暢簡約、密集細膩的黑色筆觸,東西方文化在此碰撞,一種全新的藝術語言就此萌生。
到了晚年,趙無極的畫作更偏向運用淺淡色彩,筆觸亦更輕盈,他也開始喜歡在戶外繪畫。他的後期作品一如《18.06.2001》,比起以往更流露出藝術家的深切思考,體現了空間、光線和宇宙的深刻視角。1964年,皮埃爾‧施耐德(Pierre Schneider)形容趙無極的畫作為「流動的宇宙」,其中的色彩均幻化成光芒。趙無極在這幅畫作中呈現遙遠而深邃的畫面,吸引觀者更加貼近,深入觀察這個豐富複雜的世界,以及當中的點滴細節。作品傳承中國宋代畫家的創作理念,視空間為通往內心世界的大門。
"[Zao Wou-Ki], after sixty years as an artist, continues to paint with boldness, ingenuity and dazzling colour."
Isabelle Klinka-Ballestros
« Je peins ma propre vie mais je cherche aussi à peindre un espace invisible, celui du rêve, d’un lieu où l’on se sent toujours en harmonie, même dans les formes agitées de forces contraires. »
"I paint my own life, but I am also trying to paint an invisible space, the world of dreams - that place where we always feel balanced, even in the tumultuous presence of forces that would lead us astray."
Zao Wou-Ki
Virtuose de la couleur, Zao Wou-Ki aura exploré les possibilités d’expression infinies de la peinture jusqu’à la fin de sa vie. 18.06.2001 nous présente un horizon où se mêlent des lueurs bleues, roses et grises, les couches s’entremêlant pour engendrer un effet éclatant et dynamique, caractéristique des œuvres de l’artiste. Lorsqu’il réalise cette toile, cela fait déjà plus d’un demi-siècle que Zao Wou-Ki peint, s’aventurant sans relâche dans la projection de ses sentiments et son être intérieur à travers le pinceau.
Son arrivée à Paris en 1948 marque son ouverture à un monde nouveau, sa découverte des grands maîtres de l’histoire de l’art occidental, et le développement de la peinture à l’huile. Se présentant en tant qu’artiste, plutôt qu’artiste chinois, il quitte très tôt la figuration de ses débuts pour, dès le milieu des années 1950, plonger tout entier dans l’abstraction et l’approfondissement des effets de couleurs et de matière. À l’instar des expressionnistes américains qu’il rencontre lors d’un séjour aux Etats-Unis à la fin des années 1950, ses peintures traduisent un engouement pour l’expressivité immédiate et spontanée à travers des gestes élancés. Son contact avec Mark Rothko l’encourage à dépasser le simple exercice de la couleur, et à l’utiliser pour approfondir ses compositions. Sans pour autant se défaire de sa formation de calligraphe, l’artiste réussit à insérer dans ses tableaux des touches noires fluides et rapides, denses et minutieuses, exprimant ainsi un nouveau langage, où l’Occident rencontre l’Orient.
A la fin de sa vie, la palette du peintre s’éclaircit, ses gestes s’allègent et l’artiste prend goût à peindre en extérieur. Plus méditatives que jamais, à l’image de 18.06.2001, les œuvres tardives semblent ouvrir des perspectives sur les profondeurs de l’espace, de la lumière et du cosmos. En 1964, déjà, Pierre Schneider avait qualifié sa peinture d’ « univers liquide » où la couleur devient lumière. Ici, l’artiste donne à voir un horizon distant et profond, tout en invitant le spectateur à s’approcher pour mieux observer les détails de ce monde riche et complexe, à la manière des peintres chinois de la dynastie Song, où la vision de l’espace n’est qu’une porte d’entrée à leur univers intérieur.
Colour virtuoso Zao Wou-Ki explored endless expressive possibilities through his painting throughout his life. 18.06.2001 depicts a horizon which blends blue, pink and grey hues, the layers intertwining to create a vivid and dynamic effect which would become characteristic of the artist’s work. Zao Wou-Ki had already been painting for more than a half a century when he completed this canvas, ceaselessly venturing to project his emotions and inner self through his brush.
His arrival in Paris in 1948 showed him a whole new world, including discovering the great masters of Western art and embarking on a new foray into oil painting. Presenting himself as an artist, rather than as a Chinese artist, he quickly abandoned his figurative beginnings. Indeed, by the mid-1950s, he had fully embraced the abstraction and depth achieved through the use of paint and colour effects. Inspired by the American expressionists whom he met during a trip to the United States in the late 1950s, his paintings reveal a passion for immediate and spontaneous expressiveness through sleek movements. His contact with Mark Rothko encouraged him to go beyond simple colour application and rather to use it to add depth to his compositions. Drawing on his calligraphy training, the artist was able to insert quick, fluid, dense and meticulous strokes of black into his works, thus creating a whole new language in which the West meets the East.
Towards the end of his life, the artist’s palette became brighter and his strokes lighter. He also began to enjoy painting outside. More meditative than ever, like 18.06.2001, his later work seemed to open up new perspectives around depth of space, light and the cosmos. In 1964, Pierre Schneider had described his painting as a "liquid universe" in which colour becomes light. Here, the artist presents a deep, distant horizon, while also inviting the viewer closer to better observe the details of this rich and complex world. This is reminiscent of the Chinese Song Dynasty painters, in whose work the space created is but a doorway into their inner universe.
「[趙無極],經過六十載的不斷探索實踐,繼續秉承大膽創新的創作理念,作品著重於色彩表達。」
伊莎貝爾‧克林卡-巴列斯特羅斯(Isabelle Klinka-Ballestros)
「我繪畫自己的生活,也描繪猶如夢境的幻想,即使處於充斥對立力量的形體之中,仍讓人感覺到完美和諧。」
趙無極
趙無極對色彩的運用登峰造極,一生不斷探索繪畫藝術的無限可能。《18.06.2001》展現了一幅藍色、粉紅色和灰色相互交織的畫面,層層交疊,呈現一種充滿活力與動感的效果,這也是趙無極作品的典型特點。畫作完成時,趙無極的繪畫生涯已綿延超過半個世紀,他依舊不懈描繪自己的內心和情感。
1948年,趙無極到達巴黎,一個嶄新的世界呈現在他面前。他開始接觸享譽西方藝術史的傑出大師,開展油畫創作的發展時期。他以藝術家,而非「中國」藝術家的身份自居,投入繪畫創作,並且很快放棄了初期以具象寫實為主的創作風格。自1950年代中期起,他完全轉為抽象風格,並以色彩和媒材表現深化效果。趙無極於1950年代後期在美國邂逅當地的表現主義藝術家。此後,他的畫作以細膩纖長的筆觸詮釋內心對自由表達的無限熱忱。趙無極與馬克‧羅斯科(Mark Rothko)相識後,更促使他超越簡單的色彩運用,以更豐富的組合加深作品的藝術內涵。趙無極的書法功底深厚,在畫作中融入了流暢簡約、密集細膩的黑色筆觸,東西方文化在此碰撞,一種全新的藝術語言就此萌生。
到了晚年,趙無極的畫作更偏向運用淺淡色彩,筆觸亦更輕盈,他也開始喜歡在戶外繪畫。他的後期作品一如《18.06.2001》,比起以往更流露出藝術家的深切思考,體現了空間、光線和宇宙的深刻視角。1964年,皮埃爾‧施耐德(Pierre Schneider)形容趙無極的畫作為「流動的宇宙」,其中的色彩均幻化成光芒。趙無極在這幅畫作中呈現遙遠而深邃的畫面,吸引觀者更加貼近,深入觀察這個豐富複雜的世界,以及當中的點滴細節。作品傳承中國宋代畫家的創作理念,視空間為通往內心世界的大門。