Details
Maurice Denis (1870-1943)
Avril (plafond pour Ernest Chausson)
monogrammé (en bas à droite)
huile sur toile
Diamètre: 182 cm.
Peint en 1894
signed with the monogram (lower right)
oil on canvas
Diameter: 71 5/8 in.
Painted in 1894
Provenance
Ernest Chausson, Paris (acquis auprès de l’artiste, en 1894).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
J. Christophe, 'Les Salons. Les artistes indépendants', in La Plume, 6ème année, no. 123, 1 juin 1894, p. 234.
Homodei [Arthur Huc], 'L'art nouveau', in La Dépêche de Toulouse, 23 avril 1894, p. 1.
J. Meier-Graefe, Entwickelungsgeschichte der modernen Kunst, Vergleichende Betrachtung der Bildenden Künste, als Beitrag zu einer neuen Äshetik, Stuttgart, 1904, p. 361.
A. Alexandre, 'Maurice Denis', in L'Art et les Artistes, tome VIII, octobre 1908-mars 1909, p. 161-166.
A. Pératé, ‘Maurice Denis’, in L’Art et les artistes, Paris, novembre 1923, vol. VIII, no. 41, p. 54.
S. Barazzetti-Demoulin, Maurice Denis, Paris, 1945, p. 145-146.
C. Frèches-Thory et A. Terrasse, Les Nabis, Paris, 1990, p. 113 et 114.
T. Barruel, ‘Maurice Denis et Ernest Chausson, Correspondance inédite et catalogue des œuvres de Denis ayant appartenu à Chausson’, in Revue de l’Art, no. 98, Paris, 1992, p. 66-67 et 74, no. 2 (dimensions erronées).
J.-P. Bouillon, Maurice Denis, Genève, 1993, p. 69 et 204 (illustré en couleurs, p. 69).
J.-M. Nectoux, Harmonie en bleu et or. Debussy, la musique et les arts, Lyon, 2005.
Exhibited
Paris, Palais des Arts libéraux, Salon des indépendants, avril-mai 1894, no. 208.
Paris, Palais du Louvre, Pavillon de Marsan, Le Décor de la vie sous la IIIème République de 1870 à 1900, avril-juillet 1933, no. 117 (erronément titré 'Plafond 1898, à Mme Chausson').
Paris, Orangerie des Tuileries, Maurice Denis, juin-août 1970, p. 38, no. 67 bis (dimensions erronées).
Londres, Royal Academy of Arts, Post-Impressionism, Cross-Currents in European Painting, novembre 1979-mars 1980, no. 69.
Lyon, Musée des Beaux-Arts; Cologne, Wallraf-Richartz Museum; Liverpool, Walker Art Gallery et Amsterdam, Van Gogh Museum, Maurice Denis, septembre 1994-septembre 1995, p. 158, no. 35 (illustré en couleurs).
Chicago, The Art Institute et New York, The Metropolitan Museum of Art, Beyond the Easel: decorative paintings by Bonnard, Vuillard, Denis, and Roussel, 1890-1930, février-septembre 2001, p. 86-88, no. 16 (illustré en couleurs, p. 87; dimensions erronées).
Paris, Musée d’Orsay; Montréal, Musée des Beaux-Arts et Rovereto, Museo di arte moderna e contemporanea di Trento et Rovereto, Maurice Denis, octobre 2006-septembre 2007, p. 168, no. 44 (illustré en couleurs, p. 169; dimensions erronées).
Giverny, Musée des impressionnismes, Maurice Denis, L'Eternel printemps, avril-juillet 2012, p. 81, no. 17 (illustré).
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Further Details
« Avril 1894
Arcachon – jeudi
Villa Courrèges
Cher Monsieur,
je serai donc le dernier à le voir, ce plafond : car je ne pense pas rentrer à Paris avant la fin du mois. Mais j’en ai entendu beaucoup parler et tous ceux qui l’ont vu m’ont dit qu’il était délicieux. A mon retour, une de mes premières courses sera pour St Germain ; j’ai hâte de le voir et de vous dire que moi aussi je l’aime infiniment. […]
A vous bien cordialement.
Ernest Chausson.
Lettre d'Ernest Chausson à Maurice Denis, avril 1894, cité in ‘Maurice Denis et Ernest Chausson, Correspondance inédite et catalogue des œuvres ayant appartenu à Chausson’, in Revue de l’Art, no. 98, Paris, 1992, p. 67).
"April 1894
Arcachon – Thursday
Villa Courrèges
Dear Sir,
So, I shall be the last to see this ceiling, for I do not believe I will return to Paris before the end of the month. But I have heard a lot about it and everyone who has seen it has told me it is delicious. Upon my return, one of my first trips will be to Saint German; I am eager to see it and to tell you that I too absolutely adore it. […]
Kindest regards,
Ernest Chausson.
Letter from Ernest Chausson to Maurice Denis, April 1894, quoted in ‘Maurice Denis et Ernest Chausson, Correspondance inédite et catalogue des œuvres ayant appartenu à Chausson’, in Revue de l’Art, no. 98, Paris, 1992, p. 67).
Le compositeur Ernest Chausson (1855-1899) a compté parmi les premiers amateurs de Maurice Denis. C’est probablement chez Henry Lerolle qu’eut lieu la rencontre des deux artistes et c’est certainement après avoir vu le plafond peint par Denis pour Lerolle, L’Echelle dans le feuillage datant de 1892 (Saint-Germain-en-Laye, Musée du Prieuré) qu’Ernest Chausson lui passe commande d’une œuvre semblable pour le centre du vestibule de son hôtel particulier du 22 boulevard de Courcelles à Paris. De cette œuvre que l’artiste intitule Avril, émane une ascension en spirale dans un rythme presque musical, le long des arbres dont la verticalité est si chère à Maurice Denis.
Dans une iconographie proche du registre de l’illustration, ce tondo apparaît comme véritable synthèse des précédentes expérimentations de l’artiste comme en témoigne le motif des jeunes filles glissant dans le ciel telles des
« princesses » en lévitation qui dispersent sur nous une pluie de fleurs. La présente œuvre, dont l’impression de plongée vers le haut entraîne le regard du spectateur au-delà de la surface peinte et donne à la pièce plafonnée de la hauteur, se place en écho au dernier vers du « Parsifal » de Verlaine publié dans son recueil de 1888, Amour : « Pour ce plafond : ô ces voix d’enfants chantant dans la coupole ! » .
Exposée dès sa création au Salon des Indépendants à Paris d’avril à mai 1894, la présente œuvre est emblématique de la période Nabi de Maurice Denis, par sa palette caractéristique et ses motifs iconiques, et témoigne par ailleurs de l’intérêt de l’artiste pour l'art ancien. Avril n’est en effet pas sans rappeler la tradition picturale des primitifs italiens – à l’instar de Fra Angelico – par son apaisante spiritualité et la naïveté qui émane de l’interprétation de la nature et du sujet.
« C’est bien un artiste comblé, par sa nouvelle épouse, par ses succès, par son amitié nouvelle pour un musicien lui aussi plein d’avenir, que célèbre ce fascinant ballet des figures féminines qui, comme au centre du plafond de la Chambre des époux de Mantoue, sous le pinceau de Mantegna, perce la voûte d’un oculus en trompe-l’œil ouvrant sur l’infini. » (J.-B. Bouillon cité in Maurice Denis, cat. exp., Paris, 2006, p. 168).
The composer Ernest Chausson (1855-1899) was among Maurice Denis’ first admirers. It is likely that the two artists first met at Henry Lerolle's home and it was undoubtedly after having seen the ceiling Denis painted for Lerolle, L’Echelle dans le feuillage dated 1892 (Saint-Germain-en-Laye, Musée du Prieuré) that Ernest Chausson commissioned him to create work for the center of his entrance hall in his home located 22 Boulevard de Courcelles in Paris. The artist titled this work Avril and it features a spiral which ascends at an almost musical rhythm along the trees whose verticality was so dear to Maurice Denis.
Using iconography similar to illustration techniques, this tondo can be read as a true synthesis of the artist's previous experimentations, as demonstrated by the motif of the young girls sliding across the sky like levitating princesses who shower us with flowers. This work, which gives the impression of diving upward, pulls the viewer's eyes beyond the painted surface and lends height to the room it sits atop, evoking the last verse of "Parsifal", a poem by Verlaine from his 1888 collection, Amour: "For this ceiling: And, O these children's voices singing beneath the cupola!".
Exhibited as soon as it was completed at the Salon des Indépendants in Paris in April-May 1894, this work, with its characteristic palette and iconic themes from Maurice Denis's Nabi period, embodies and bears witness to the tradition to which the artist returned. Avril does, in fact, call to mind the pictorial tradition of the Italian Primitives – along the lines of Fra Angelico – with its soothing spirituality and the naivety conveyed by its interpretation of nature and of the subject.
"It is an artist who is fulfilled by his new wife, by his success, by his new friendship with a musician who also has a bright future that is celebrated by this fascinating ballet of feminine figures who, like in the centre of the ceiling in the Camera degli Sposi in Mantua painted by Mantegna, pierce the vault of a trompe-l'œil circular window that opens onto infinity" (J.-B. Bouillon quoted in Maurice Denis, exh. cat., Paris, 2006, p. 168).