Details
Henri Edmond Cross (1856-1910)
Canal à Venise (Campo San Barnaba)
signé 'henri Edmond Cross' (en bas à droite)
huile sur toile
41 x 33 cm.
Peint vers 1903-05
signed 'henri Edmond Cross' (lower right)
oil on canvas
16 1/8 x 13 in.
Painted circa 1903-05
Provenance
Collection particulière, Paris (avant 1964).
Vente, Me Martin, Versailles, 14 mai 1972, lot 39 (illustré en couleurs en couverture de catalogue).
Acquis au cours de cette vente par la famille du propriétaire actuel.
Literature
H. E. Cross, Journal, juillet-août 1904, cité in I. Compin, H.E. Cross, Paris, 1964, p. 208, no. 113.
Lettre de H. E. Cross à C. Angrand, 3 février 1904, cité in I. Compin, H.E. Cross, Paris, 1964, p. 208, no. 113.
Lettre de H. E. Cross à C. Angrand, 7 février 1904, cité in I. Compin, H.E. Cross, Paris, 1964, p. 208, no. 113.
'Les Carnets de H. E. Cross', in Bulletin de la Vie Artistique, 1 juillet 1922, p. 302.
I. Compin, H.E. Cross, Paris, 1964, p. 224, no. 125 (illustré).
Exhibited
(probablement) Paris, Grandes serres de la ville de Paris, Catalogue de la 20ème exposition, Société des artistes indépendants, février-mars 1904.
(probablement) Paris, Galerie E. Druet, Exposition Henri Edmond Cross, mars-avril 1905.
Paris, Galerie Jean-Claude & Jacques Bellier, Les Néo-impressionnistes, juin-juillet 1961, p. 8, no. 8.
Paris, Grand Palais des Champs-Elysées, Société des artistes indépendants, 81ème exposition, mars-avril 1970, no. 22 (illustré).
Further Details
Henri Edmond Cross effectue son premier voyage en Italie, et plus précisément à Venise, durant l’été 1903. Il y retrouve la luminosité, les couleurs et l’atmosphère du Sud de la France, qu’il a si bien évoqué dans ses œuvres précédentes. Des couleurs rayonnantes et chaleureuses irradient de la composition ci-contre. Elles illustrent l’intensité lumineuse de la ville, du soleil frappant les façades des palais et contrastent avec les couleurs plus froides du ciel et des nuages.
Maurice Denis, dans la préface au catalogue de l’exposition Cross de 1907 à la Galerie Bernheim, évoque le travail de son ami : “Le soleil n’est plus pour lui un phénomène d’éclairage qui décolore et qui blanchit tout, mais un foyer d’harmonie qui réchauffe les couleurs de la nature, autorise les gammes les plus montées et fournit un motif à toutes les fantaisies de la couleur” (cité in Compin, Henri Edmond Cross, Paris, 1964, p. 43).
La technique néo-impressionniste, que Cross maîtrise parfaitement depuis le Portrait de Madame Cross de 1891, connaît ici une évolution notable. Le point disparaît au profit d’une touche plus large et régulière, laissant à l’artiste davantage de liberté d’exécution et favorisant l’utilisation de la couleur.
La stylisation du motif, qui n’est autre qu’un prétexte à laisser exploser la couleur, confère à l’œuvre un aspect décoratif, revendiqué par l’artiste lui- même.
Henri Edmond Cross travelled to Italy for the first time, and more precisely to Venice, during the summer of 1903. There, he found again the light, colours and atmosphere of South of France that had inspired so many of his earlier works. The present work emanates with vibrant warm colours that translate the city’s intense sunlight bathing the palace facades and contrasting with the colder colours of the sky and clouds.
In the forward he wrote for the catalogue of Cross’ exhibition held at the Bernheim Gallery in 1907, Maurice Denis described his friend’s work as follows: “For him, the sun is no longer a source of light that discolors and bleaches everything, but it is a hearth of harmony that warms up nature’s colours, allows the most extreme colour ranges and provides a motif to all the fantasies of colour” (quoted in I. Compin, Henri Edmond Cross, Paris, 1964, p. 43).
The neo-impressionist technique that Cross mastered perfectly since the Portrait de Madame Cross of 1891, has considerably evolved in this work. The dot has disappeared to give way to a larger and more regular touch, enabling the artist to have more freedom in terms of execution and encouraging the use of colour.
The motif’s stylization is nothing more than a pretext to give full reins to colour, hence conveying a decorative aspect that the artist recognized himself.