Further Details
« Les instruments qu’il choisit de figurer sont choisis parmi nos plus proches auxiliaires mais le projet est de passer outre à leur usage spécifique, de manière à en imposer l’image magnifiée. »
“The instruments he chooses to feature are selected from those we find most useful and closest at hand. But the idea is to disregard their specific uses so as to impose the glorified image.”
André Breton
Konrad Klapheck étudie dans les années 1950 à l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf, dans un contexte où domine la peinture abstraite et informelle. Prenant le contre-pied de son époque, Klapheck déploie pourtant très tôt dans ses œuvres un style figuratif, dépeignant la réalité avec une extrême précision. « Au vague, déclare-t-il ainsi, je désirais substituer l’exactitude, à l’abstraction lyrique une réalité prosaïque exaltée. » (in La machine et moi, catalogue de l’exposition Klapheck à la galerie Ileana Sonnabend, Paris, 1965, p. 8). Ses sujets de prédilection sont les objets manufacturés de la société de consommation alors en plein essor en Europe occidentale : machines à coudre ou à écrire, fers à repasser, calculatrices, douches et robinets, caisses enregistreuses ou combinés téléphoniques.
Mais la rationalité froide et la rigueur formelle des machines de Klapheck se doublent d’une dimension plus subversive, proche des recherches surréalistes. Revendiquant l’héritage de Marcel Duchamp, fréquentant très tôt Max Ernst, qu’il rencontre à Paris en 1954, Klapheck côtoie également André Breton qui signe la préface de sa première exposition personnelle en France, à la galerie Sonnabend, en 1965. Ses objets sont en effet traités comme des personnages à part entière, leurs traits et leurs courbes prenant volontiers un aspect anthropomorphe, souligné par les titres à la fois cocasses et mystérieux que s’amuse à leur donner l’artiste.
À l’instar de La partenaire dangereuse, les toiles de Klapheck – en particulier celles des premières années – contiennent une forte charge érotique, où l’objet revêt un caractère de fétiche, ainsi que l’exprime l’artiste : « Il m’est difficile de m’exprimer sur mes représentations érotiques en écrivant, parce que ce sont mes tableaux qui contiennent tout ce que je pourrais dire sur l’amour. Chez moi, peinture et amour sont en échange permanent. Si je regarde ma femme, je songe aux courbes sensuelles des machines à coudre que je désire dessiner et mes tableaux achevés me donnent des révélations sur l’amour » (in Konrad Klapheck, Réponse à l’enquête de La Brèche sur les représentations érotiques, 1964).
Konrad Klapheck studied in the 1950s at the Düsseldorf Art Academy in a context dominated by abstract and informal painting. Running counter to his era, Klapheck employed a figurative style in his works at a very early stage, depicting reality with pinpoint accuracy. As he once explained, ‘I wanted to substitute vagueness with precision; lyrical abstraction with a mundane but glorified reality.’ (in The Machine and I, the catalogue for the Klapheck exhibition at Galerie Ileana Sonnabend, Paris, 1965, p. 8). His favourite subjects were items produced by the consumer society booming in Western Europe at the time. These objects included sewing machines, typewriters, irons, calculators, showers, taps, cash registers and telephone handsets.
But the cold rationality and formal rigour of Klapheck’s machines also have a more subversive dimension, not unlike that found in works by Bureau of Surrealist Research members. He continued Marcel Duchamp’s legacy and met up with Max Ernst early on, first encountering him in Paris in 1954. Moreover, Klapheck rubbed shoulders with André Breton, who wrote the preface for his first personal exhibition in France at Galerie Ileana Sonnabend in 1965. Indeed, his objects are treated like fully fledged characters, their features and curves readily taking on an anthropomorphic look underlined by titles that are both comical and mysterious, and which the artist delights in using.
Like in The Dangerous Companion, Klapheck’s paintings—especially those from his early years—have a strong erotic charge, with his objects appearing fetishistic. As the artist commented: ‘I find it difficult to express myself in writing about my erotic depictions because everything I could ever say about love is in my paintings. For me, painting and love are in constant dialogue. When I look at my wife, I think about the sensual curves of the sewing machines I want to draw, and my finished paintings give me revelations about love.’ (in Konrad Klapheck, Response to the La Brèche study on erotic depictions, 1964).