Lot Essay
Avec leur ciselure aussi virtuose que délicate, ces chenets illustrent ce moment de perfection dans l’art du bronze doré à l’époque Louis XVI.
UNE COLLABORATION D’ARTISTES
Remarquable de qualité nous pouvons supposer que ces feux étaient très probablement le résultat d’une commande très importante et devait former avec le reste du mobilier un ensemble exceptionnel.
Il s’agit ici d’une variante du fameux modèle imaginé par le sculpteur Simon Louis Boizot (1743-1809) qui connaîtra un immense succès auprès de la Cour puis probablement réalisé par Pierre-Philippe Thomire (1751-1843). La collaboration attestée de Boizot avec Thomire se développa assez rapidement et probablement pour le compte de Thomire lui-même, mais également pour le Garde-Meuble de la Couronne, celui de la Reine et surtout pour le compte du marchand mercier Dominique Daguerre puis son successeur Martin Eloy Lignereux. Nous pouvons aujourd’hui admirer l’un de ces exemples de chenets au lion à Versailles, réalisé par Thomire pour le salon des jeux de Marie-Antoinette en 1786 (inv. V3329). En effet, nous savons qu’en mai de la même année Boizot eut à livrer le modèle en terre cuite pour 192 livres, dont Forestier assura la fonte et Thomire la ciselure pour 288 livres. (C. Baulez, “Essai sur l’œuvre décoratif de Louis-Simon Boizot”, in cat. expo. Louis-Simon Boizot (1743-1809), Sculpteur du roi et directeur de l’atelier de sculpture à la Manufacture de Sèvres, Musée Lambinet de Versailles, oct. 2001- fev. 2002, p. 279). Nous retrouvons, tout comme sur notre présent lot, ces figures majestueuses et hiératiques sur une base marquée par ce style Louis XVI très architecturé.
Ces lions sont récurrents dans l’œuvre de Thomire et Boizot, en témoignent les célèbres pendules aux vestales contemporaines de nos chenets dont l’un des plus beaux exemples est aujourd’hui conservé au Musée des Arts Décoratifs de Paris réalisé pour Marie-Antoinette en 1788 (Inv. MIN INT. ss n°(2)). Hans Ottomeyer et Peter Pröschel, dans leur ouvrage de référence Vergoldete Bronzen, Tome 1, Munich, 1986, p. 298, pl. 4.18.6 illustre un dessin de l’atelier de Thomire datant de 1785 représentant deux projets pour une cheminée et objets décoratifs dont ce modèle au lion répond au modèle au sphinx.
Un exemple plus tardif de la fin du XVIIIe siècle fut présenté à la vente chez Sotheby’s, Londres, 3 mai 2012, lot 44, provenant de l’ancienne collection du prince et de la princesse Henry de la Tour d’Auvergne Lauragauis. Il en est de même pour un modèle du XIXe siècle vendu chez Christie’s, Paris, le 5 novembre 2014, lot 146 démontrant ainsi la pérennité de ce modèle.
LE SUCCES D’UNE ICONOGRAPHIE
La représentation du lion dans les Arts appartient bien évidemment à la symbolique du pouvoir et était par conséquent très appréciée des commanditaires les plus prestigieux. Les bronzes de cette époque, n’en faisant pas exception, étaient très souvent influencés par les antiques et les sculptures plus récentes tant admirées par les artistes en Italie. Nous pouvons imaginer que cette figure du lion, qui connut un si grand succès dans la seconde moitié du XVIIIe, fut fortement inspirée des fameuses lionnes Egyptiennes de basalte du Capitole de Rome. De plus, le modèle du lion posant la patte sur une sphère, très utilisé dans les arts décoratifs et notamment sur les chenets avait initialement une origine florentine, puisqu’il proviendrait du lion sculpté dans le marbre au XVIe siècle pour Ferdinand Ier de Médicis pour la célèbre loge des Lanzi à Florence.
UNE COLLABORATION D’ARTISTES
Remarquable de qualité nous pouvons supposer que ces feux étaient très probablement le résultat d’une commande très importante et devait former avec le reste du mobilier un ensemble exceptionnel.
Il s’agit ici d’une variante du fameux modèle imaginé par le sculpteur Simon Louis Boizot (1743-1809) qui connaîtra un immense succès auprès de la Cour puis probablement réalisé par Pierre-Philippe Thomire (1751-1843). La collaboration attestée de Boizot avec Thomire se développa assez rapidement et probablement pour le compte de Thomire lui-même, mais également pour le Garde-Meuble de la Couronne, celui de la Reine et surtout pour le compte du marchand mercier Dominique Daguerre puis son successeur Martin Eloy Lignereux. Nous pouvons aujourd’hui admirer l’un de ces exemples de chenets au lion à Versailles, réalisé par Thomire pour le salon des jeux de Marie-Antoinette en 1786 (inv. V3329). En effet, nous savons qu’en mai de la même année Boizot eut à livrer le modèle en terre cuite pour 192 livres, dont Forestier assura la fonte et Thomire la ciselure pour 288 livres. (C. Baulez, “Essai sur l’œuvre décoratif de Louis-Simon Boizot”, in cat. expo. Louis-Simon Boizot (1743-1809), Sculpteur du roi et directeur de l’atelier de sculpture à la Manufacture de Sèvres, Musée Lambinet de Versailles, oct. 2001- fev. 2002, p. 279). Nous retrouvons, tout comme sur notre présent lot, ces figures majestueuses et hiératiques sur une base marquée par ce style Louis XVI très architecturé.
Ces lions sont récurrents dans l’œuvre de Thomire et Boizot, en témoignent les célèbres pendules aux vestales contemporaines de nos chenets dont l’un des plus beaux exemples est aujourd’hui conservé au Musée des Arts Décoratifs de Paris réalisé pour Marie-Antoinette en 1788 (Inv. MIN INT. ss n°(2)). Hans Ottomeyer et Peter Pröschel, dans leur ouvrage de référence Vergoldete Bronzen, Tome 1, Munich, 1986, p. 298, pl. 4.18.6 illustre un dessin de l’atelier de Thomire datant de 1785 représentant deux projets pour une cheminée et objets décoratifs dont ce modèle au lion répond au modèle au sphinx.
Un exemple plus tardif de la fin du XVIIIe siècle fut présenté à la vente chez Sotheby’s, Londres, 3 mai 2012, lot 44, provenant de l’ancienne collection du prince et de la princesse Henry de la Tour d’Auvergne Lauragauis. Il en est de même pour un modèle du XIXe siècle vendu chez Christie’s, Paris, le 5 novembre 2014, lot 146 démontrant ainsi la pérennité de ce modèle.
LE SUCCES D’UNE ICONOGRAPHIE
La représentation du lion dans les Arts appartient bien évidemment à la symbolique du pouvoir et était par conséquent très appréciée des commanditaires les plus prestigieux. Les bronzes de cette époque, n’en faisant pas exception, étaient très souvent influencés par les antiques et les sculptures plus récentes tant admirées par les artistes en Italie. Nous pouvons imaginer que cette figure du lion, qui connut un si grand succès dans la seconde moitié du XVIIIe, fut fortement inspirée des fameuses lionnes Egyptiennes de basalte du Capitole de Rome. De plus, le modèle du lion posant la patte sur une sphère, très utilisé dans les arts décoratifs et notamment sur les chenets avait initialement une origine florentine, puisqu’il proviendrait du lion sculpté dans le marbre au XVIe siècle pour Ferdinand Ier de Médicis pour la célèbre loge des Lanzi à Florence.