CARRE EN VERMEIL DU SERVICE DE CHARLOTTE-AGLAE D’ORLEANS, DUCHESSE DE MODENE
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PROVENANT D'UNE COLLECTION PRIVEE EUROPEENNELE DERNIER SERVICE DE TOILETTE ROYAL D’EPOQUE REGENCECes sept lots du service de toilette de Charlotte-Aglaé d’Orléans, petite-fille de Louis XIV, sont les derniers témoins d’une période stylistique considérée comme la plus prestigieuse dans l’histoire de l’art français. C’est aussi l’œuvre la plus complète et la plus importante par l’un des plus grand orfèvres français, Nicolas Besnier, légataire de l’héritage ornemaniste de Claude Ballin et Nicolas Delaunay, créateurs de l’orfèvrerie de Louis XIV.CHARLOTTE-AGLAE D’ORLEANS (1700-1761) : LA SCANDALEUSE Charlotte-Aglaé, née à Paris le 22 octobre 1700, est la quatrième fille de Philippe II d’Orléans, dit le Régent (1674-1723) et de Françoise-Marie de Bourbon (1677-1749), Mademoiselle de Blois, fille légitimée de Louis XIV (1638-1715) et de la marquise de Montespan (1640-1707). Petite-fille de Louis XIV et de son frère Philippe d’Orléans, Monsieur, elle est titrée Mademoiselle de Valois et grandit à la Cour de Versailles. Elle quitte le couvent du Val de Grâce en 1715 pour être mariée et s’installe pour un temps chez sa grand-mère, Madame, après avoir refusé d’épouser Louis-Auguste de Bourbon, prince de Dombes, fils du duc du Maine. Madame ne semble d’ailleurs pas beaucoup apprécier sa petite-fille dont elle dresse un portrait peu flatteur « Melle de Valois n’est pas jolie, cependant elle a des jours où elle n’est pas laide, car elle a quelque chose de beau, tels que les yeux, le teint et la peau ; elle a des dents blanches, un grand vilain nez, une dent saillante, et qui fait mauvais effet quand elle rit.[…] Si elle était de ces gens qui ne veulent pas plaire, je ne m’étonnerais pas de ce qu’elle néglige tant sa marche, mais elle aime bien qu’on la trouve jolie ; elle a du plaisir à se parer, cependant elle ne veut comprendre que la meilleure parure c’est la bonne mine et la bonne grâce, et que là où ces qualités manquent la parure ne sert à rien.» Désabusée par ces échecs d’union, Charlotte-Aglaé succombe aux charmes de Louis-François Armand de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu. Le Régent inquiet des mœurs légères de sa fille décide de la marier au seul parti que sa réputation lui permette. Elle épouse donc par procuration, le 11 février 1720, François-Marie III d’Este, duc de Modène (1698-1780), au palais des Tuileries. Elle reçoit une dot considérable de 1,8 millions de livres, en partie payée par son cousin germain Louis XV, encore sous l'autorité de son oncle le Régent. Elle part rejoindre son époux à Modène où le mariage est scellé le 21 juin 1720. Le couple a neuf enfants dont deux filles épouseront des membres de la famille royale.Malheureuse à Modène, ville tellement ennuyeuse pour son mode de vie, elle rejoint Paris et ses mondanités le plus souvent possible avant de s’y établir définitivement en 1744 dans l’hôtel d’Estrées, rue de Grenelle, devenu hôtel de Modène. Cependant, ni sa famille ni Louis XV n’apprécient les manières de Charlotte-Aglaé, ce qui l’oblige à mener une vie retirée dans la capitale. Elle meurt le 19 janvier 1761 au petit Luxembourg, ancienne résidence de sa sœur Marie-Louise Elisabeth, duchesse de Berry. Son inventaire après décès qui décrit le service de toilette, y est dressé entre janvier et février de la même année. LE SERVICE DE TOILETTE DE LA DUCHESSE DE MODENE : LE PLUS COMPLET ET LE PLUS IMPORTANT SERVICE DE TOILETTE JAMAIS OFFERT A UNE FILLE DE FRANCE Parmi les douze toilettes recensées pour les membres de la famille d’Orléans, celle de la duchesse de Modène est de loin le plus important, le plus complet et le seul ayant échappé aux fontes royales et révolutionnaires.Décrit sous le numéro 235 de l’inventaire après décès, il comporte quarante-et-une pièces dont quinze sont répertoriées aujourd’hui. Onze sont proposées dans ce catalogue (en souligné dans l’inventaire), un flambeau et les coupes couvertes sont dans une collection privée et la pelote (carré) a été vendue chez Bonhams Los Angeles, le 28 juin 2018, lot 36: « 235- Item- Une bordure de miroir de toilette, quatre quarrés (un quarré), deux boëtes à poudre, deux boëtes à mouche, deux flacons (un flacon), un crachoir, un pot et sa jatte, un coffre à racines, un cure dents, deux éguillers à tester et un couttau, deux petits flambeaux à deux branches, un porte mouchettes et sa mouchette carrée, une écuelle couverte avec son assiette, deux gantières (une gantière), trois soucoupes à pieds, deux tasses couvertes, deux goblets couverts, un petit goblet non couvert, un pot à pate, deux plombs, une brosse à peigne et vergette, le tout en vermeil poinçon de Paris, aux armes de Monsieur le duc de Modène, pesant cent cinquante cinq marcs, prisé comme vaisselle montée, à raison de quarante sept livre douze sols deux deniers le marc, revient laditte quantité audit prix à la somme de sept mil trois cent quatre vingt onze livres trois sols dix deniers, cy….7391l 3s 10d. » Le service a été commandé par le Régent pour le mariage de sa fille Charlotte-Aglaé et de François III d’Este en 1720. Les poinçons de jurande de toutes les pièces sont datés entre 1717 et 1719, le service a donc été fabriqué et livré très rapidement. Le nombre imposant de quarante-et-une pièces en fait l’un des services le plus complets offerts à une fille de France mais également l’un des plus lourds, il est décrit comme pesant cent-cinquante-cinq marcs, soit plus de 37 kg et estimé à presque 7 400 livres. A titre de comparaison le service de toilette de la reine Marie-Antoinette livré en 1789 ne comprend que trente-sept pièces et celui de la duchesse de Cadaval exécuté dans les années 1738-1739 ne pèse que 26,250 kg. En décembre 1689, Louis XIV afin de contrôler les dépsnes avait émis un décret limitant le poids de certaines pièces de à la suite services de toilette: "carrés de toilette, pelotes, buire, sceaux, cuvette, carafons, marmites, tourtière, casseroles, de plus de huit marcs (2 kg) chacun, flambeaux de plus de quatre marcs (1 kg) chacun et tout autre objet de pareille qualité."Cependant, après l’austérité de la fin du règne de Louis XIV, le Régent réintroduit à Versailles dès son arrivée au pouvoir en 1715, richesse et luxe. De plus, dans les années 1716-1720, le système de Law, qui développe l’utilisation du papier-monnaie, offre une euphorie économique qui profite à Philippe d’Orléans, lui permettant de commander des pièces d’orfèvrerie exceptionnelles et très lourdes pour le mariage de sa fille. Ce service de toilette sera ensuite sauvé des fontes grâces à son envoi à Modène puis son legs à la deuxième fille de Charlotte-Aglaé, Mathilde (1729-1803), qui n’aura pas de descendance directe. These seven lots from Charlotte-Aglaé d’Orléans dressing service, duchesse de Modène, and grand-daughter of Louis XIV are the last remnants of France’s most glorified stylistic and historically important period. They also form one of the most important and complete groups of silver made by one of the greatest goldsmiths, Nicolas Besnier, guardian of the legacy of Louis XIV’s official goldsmiths, Claude Ballin and Nicolas Delaunay.CHARLOTTE-AGLAE D’ORLEANS (1700-1761) : THE SCANDALOUSBorn in Paris on 22 October 1700, Charlotte- Aglaé was the fourth daughter of the Régent, Philippe II d’Orléans and Françoise-Marie de Bourbon, Mademoiselle de Blois (1677-1749), the legitimated daughter of Louis XIV and marquise de Montespan (1640-1707). As the grand-daughter of Louis XIV and of Monsieur (Philippe I d’Orléans), she was brought up in Versailles and granted the titled Mademoiselle de Valois. In 1715, she left the convent of Val de Grâce to be married but then moved in with her grand-mother, Madame, when she refused to marry Louis-Auguste de Bourbon, prince de Dombes, son of duc du Maine. Madame was unimpressed by her, painting a harsh portrait : Mademoiselle de Valois is not pretty, although on some days she is not ugly ; she has some beauty in the eyes, complexion and skin ; she has white teeth, a large ugly nose, a prominent tooth particularly ugly when she laughs. If she was not so keen to please, she would not look after herself, but she likes to be admired; she likes to dress not understanding that health and grace are the most effective and that artifices never make up the lack of qualities’.Failing to find a suitable match, Charlotte-Aglaé fell for Louis-François Armand de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu. The Régent, worried by his daughter’s behaviour and notorious reputation, decided to marry her to the only available match: François-Marie III d’Este, duc de Modène (1698-1780). On 11 February 1720, the marriage was celebrated by proxy in the Tuileries. Charlotte-Aglaé received an important dowry, 1,8 million livres, paid for in large part by her young cousin, Louis XV, prompted by his uncle the Régent. She joined her husband in Modena and the marriage was officiated on 21 June 1720. The couple went on to have nine children, two of their daughters marrying members of the royal family.However the young duchess was unhappy; finding Modena a dull city compared to the French capital, Charlotte-Aglaé visited Paris as often as possible and moved there permanently in 1744 where she settled at the hôtel d’Estrées, rue de Grenelle, later renamed hôtel de Modène. However, her family disapproved of her lifestyle and forced her to lead a quiet life. She died on 19 January 1761 in the petit Luxembourg, former residence of her sister Marie-Louise, duchesse de Berry. The probate inventory of her estate, drawn up between January and February 1761, includes the dressing service.THE DUCHESSE DE MODENE DRESSING SERVICE: THE MOST COMPLETE AND IMPORTANT EVER OFFERED TO A MEMBER OF THE ROYAL FAMILYThe duchesse de Modène’s dressing service is the most important and complete to survive of the twelve recorded services made for the Orléans family. Listed in her probate valuation, under no. 235, it originally comprised 41 pieces, of which the whereabouts of 15 are known today and 11 of these are offered in this sale. Of the other surviving pieces, a box was sold at Bonhams, Los Angeles, on 26 June 2018 (lot 36) while the candlesticks and the two cups and covers are in a private collection: « 235- Item- Une bordure de miroir de toilette, quatre quarrés (un quarré), deux boëtes à poudre, deux boëtes à mouche, deux flacons (un flacon), un crachoir, un pot et sa jatte, un coffre à racines, un cure dents, deux éguillers à tester et un couttau, deux petits flambeaux à deux branches, un porte mouchettes et sa mouchette carrée, une écuelle couverte avec son assiette, deux gantières (une gantière), trois soucoupes à pieds, deux tasses couvertes, deux goblets couverts, un petit goblet non couvert, un pot à pate, deux plombs, une brosse à peigne et vergette, le tout en vermeil poinçon de Paris, aux armes de Monsieur le duc de Modène, pesant cent cinquante cinq marcs, prisé comme vaisselle montée, à raison de quarante sept livre douze sols deux deniers le marc, revient laditte quantité audit prix à la somme de sept mil trois cent quatre vingt onze livres trois sols dix deniers, cy….7391l 3s 10d. »The service was commissioned by the Régent for the marriage of Charlotte-Aglaé to François III d’Este in 1720. All the hallmarks stamped are for the period from 1717 to 1719 proving that the service was made and delivered very quickly. The number of pieces and the total weight of 37 kg makes it one of the most complete and heaviest services, and its estimated cost was more than 7 400 livres. By way of comparison, Marie-Antoinette’s dressing service delivered in 1789, comprised 37 pieces while that of the duchesse de Cadaval made in 1738-1739 weighed only 26.250 kg.In December 1689, Louis XIV, in an effort to control the currency and spending, imposed a weight limit on the making of the largest dressing pieces "carrés (large boxes for comb and brushes), basins, bottles, candlesticks weighing over 4 marcs (1kg) etc."However from 1715, the Régent quickly re-introduced lavish luxury following the austerity of Louis XIV’s late reign. Furthermore, the introduction of paper money via the Law system boosted the economy and spending, allowing Philippe d’Orléans to buy this expensive dressing service for his daughter. This dressing service was saved from melting by being sent to Modena with the Duchess and subsequently being gifted to her second daughter Mathilde (1729-1803), who died childless.
CARRE EN VERMEIL DU SERVICE DE CHARLOTTE-AGLAE D’ORLEANS, DUCHESSE DE MODENE

ATTRIBUE A NICOLAS BESNIER, PARIS, 1719

Details
CARRE EN VERMEIL DU SERVICE DE CHARLOTTE-AGLAE D’ORLEANS, DUCHESSE DE MODENE
ATTRIBUE A NICOLAS BESNIER, PARIS, 1719
Rectangulaire sur quatre pieds-griffes, le corps bordé d'oves, fondu, ciselé et gravé d'une frise de feuilles, d’une frise d'entrelacs et d’une frise de grecques sur fond amati, centré de tête de femme, le couvercle à charnière avec large bordure alternée de vases et de feuilles stylisées dans des cartouches sur fond amati, le centre bordé d'oves à attaches en tête de bélier, ciselé de quartefeuilles dans des treilles, au centre un médaillon ovale appliqué de deux fleurs de lys et de quatre têtes de Midas, décoré de coquilles et de vases sur fond amati, au centre les armoiries d’alliance surmontées d’une couronne de duc, poinçons sous le fond : charge et jurande (lettre C), sur le bord : poinçon des menus ouvrages non chargés
L.: 29 cm. (11 ½ in.)
3482 gr. (11.94 oz.)
Provenance
Charlotte-Aglaé d’Orléans, duchesse de Modène (1700-1761), sa fille
Mathilde (1729-1803)
Par descendance
Literature
M. Bimbenet-Privat, Les orfèvres et l’orfèvrerie de Paris au XVIIème siècle, Paris, 2002, tome II, pp.35-45.
P. Micio, les collections de Monsieur, frère de Louis XIV, orfèvrerie et objets d’art des Orléans sous l’Ancien Régime, Paris, 2014, p.269, fig. 218.
M. Bimbenet-Privat, Le Maître et son Elève, Claude Ballin et Nicolas Delaunay, Orfèvres de Louis XIV, Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, t.161, 2003, p. 221-239.
H. Nocq, le poinçon de Paris, Paris, 1968.
Archives Nationales : AP 300 I 69.
Further Details
A LOUIS XV SILVER-GILT LARGE CASKET FROM THE CHARLOTTE-AGLAE D’ORLEANS DUCHESSE DE MODENE SERVICE, 1719

Lot Essay

Le carré est l' élément le plus imposant du service de toilette féminin avec le miroir. Il est utilisé pour ranger les brosses et les peignes.

Cette pièce ne porte pas le poinçon de maître-orfèvre, mais elle peut etre attribué à Nicolas Besnier. En effet, les entrelacs sur les cotés sont identiques aux dessins réalisés par Claude Ballin et Nicolas Delaunay pour le cadenas en or de la reine Marie-Thérèse exécuté en 1678 par Nicolas Delaunay, orfèvre de Louis XIV, oncle et associé de Nicolas Besnier.

The carré is the most important element of a dressing service with the mirror. It is used to keep brushes and combs. There is no maker's mark on the carré but it can be attributed to Nicolas Besnier. The entrelacs motifs are the same are those represented on the drawing by Claude Ballin and Nicolas Delaunay for the gold cadenas made for Queen Marie-Thérèse in 1678 by Delaunay, who was Besnier's uncle and partner.

BESNIER L’HERITIER SPIRITUEL DE BALLIN ET DELAUNAY

La production du service de la duchesse de Modène est confiée à Nicolas Besnier (1686-1754) et donc par association à Nicolas Delaunay (1646-1727). Delaunay est l'orfèvre de Louis XIV mais aussi le spécialiste des toilettes royales et surtout l’associé de Besnier depuis 1714; Mais à l'époque de cette commande il a plus de 70 ans, ce qui n’empêche que même si la majorité des pièces porte le poinçon de Besnier, son influence ainsi que celle de son maître Ballin s’y fait clairement ressentir.

Nicolas Delaunay est avec Claude Ballin (1615-1678) le créateur du mobilier d’argent et de la vaisselle d’or de Louis XIV. Petit-fils et fils d’orfèvre et monnayeur de Louis XIII, Delaunay n’est pas formé dans l’atelier paternel, son père étant mort prématurément, mais travaille en partie dans celui de Ballin dont il épouse la nièce Madeleine en 1676. D’après les clauses du contrat de mariage, Delaunay s’engage à loger et travailler avec Ballin pendant deux ans en échange d’un don de 11 000 livres. A l’issue de cette période, il recevra une ‘récompense’ de 1 000 livres et sera ‘associé’. Pourtant au-delà de cet accord financier, Delaunay devient surtout le légataire du savoir de Ballin avant d’hériter d’une partie de ses parts au décès du maître en 1678 qui inclut ‘bosses, plastres, modeles, desseings, estampes et livres’(sic.) (Arch. Nat., Minutier central, XCVII, 47). La mort subite de Ballin oblige Delaunay à prendre sa suite comme orfèvre de Louis XIV mais surtout à honorer les commandes en cours dont le dessin du fameux bassin en or centré des armes de France dont le décor comporte ‘cartouches, masques, esfinges, tapis, vazes, casques, trepiés, arpes, roses’ et au bord deux frises moulurées de ‘coquilles, feuilles, bandes de poste, dauphins et souffleurs’ (Arch. Dép. Oise, série A, papiers Gédéon du Metz, dossier 8, pièce 3). Cette description rappelle d’ailleurs beaucoup celle des deux boîtes, du carré, de l’aiguière et de son bassin agrémenté de ces fameux ‘souffleurs’ du service de la duchesse de Modène, montrant la pérennité du vocabulaire ornemaniste créé par Ballin.

Delaunay va faire de Besnier, tout comme Ballin l’avait fait avec lui, son meilleur élève et son légataire spirituel. Nicolas Besnier (1686-1754) est le fils de François Besnier, chef du gobelet du roi, et d’Henriette Delaunay. Il part à Rome entre 1709 et 1712 et travaille à la villa Médicis où il reçoit une formation d’architecte, remportant le prix d’architecture en 1711. L’année suivante, il rentre à Paris et termine sa formation. En 1714 il est reçu maître-orfèvre et intègre l’atelier de son oncle Nicolas Delaunay logeant aux Galeries du Louvre. En 1723, il est nommé orfèvre du roi par brevet et travaille pour la Cour, notamment pour le remplacement de la vaisselle ordinaire du roi et pour les Affaires étrangères, ainsi que pour une clientèle étrangère prestigieuse. Il devient échevin de la ville de Paris en 1729 et décide alors de collaborer avec son gendre Jacques Roëttiers de La Tour, à qui il laissera la conduite de son atelier d’orfèvre pour devenir de 1734 à 1753 directeur de la Manufacture royale de tapisserie de Beauvais.

Cette importante commande du Régent pour la duchesse de Modène est donc l’occasion pour Besnier de prouver son talent et sa créativité.

BESNIER : THE SPIRITUAL HEIR TO BALLIN AND DELAUNAY

Nicolas Besnier was commissioned to make the duchesse de Modène’s dressing service at a time when he was working in partnership with his uncle Nicolas Delaunay and was based in his uncle’s workshop. By 1720 Delaunay was already 70 years old, but his influence as well as that of Ballin, is obvious in many aspects of the service's designs although the pieces bear only the hallmarks of Besnier.
Nicolas Delaunay is remembered with Claude Ballin as the designer of Louis XIV’s silver and gold. Delaunay was the son and grandson of a goldsmith and coin maker; following his father’s early death, he was apprenticed in the workshops of several goldsmiths including Ballin, whose niece, Madeleine, he married in 1676. According to the terms of the marriage contract and in exchange of a ‘reward’ of 11,000 livres , Delaunay agreed to live and work with Ballin for two years, becoming after that period his ‘partner’ as well as receiving a ‘gift’ of 1000 livres. In addition to this financial gain, Delaunay became Ballin’s artistic heir and took over his knowledge and skills. Upon Ballin’s sudden death in 1678, Delaunay inherited part of Ballin’s assets which included models, plasters, drawings and books. The sudden death of Ballin also led to Delaunay being appointed Royal goldsmith finishing Ballin’s ongoing commissions, especially the famous gold charger centred with the royal arms. Delaunay’s design shows ornaments such as cartouches, masks, vases, helmets, dolphins and ‘souffleurs’ all very similar to those used on Charlotte-Aglaé’s dressing service, showing the relevance and continuity of Ballin’s decorative vocabulary.

Delaunay would follow the example of Ballin and trained Nicolas Besnier to continue his work. Nicolas Besnier (1686-1754) was the son of François Besnier, chef du gobelet du roi, and Henriette Delaunay, niece of Nicolas Delaunay. From 1709 to 1712, Besnier worked in Rome at the Villa Medicis where he trained as an architect, winning a prize in 1711. He returned to Paris the following year to complete his training. He registered his goldsmith’s mark in 1714, moving into his wife’s uncle’s workshop at the Galerie du Louvre. In 1723, he was appointed royal goldsmith and worked for the Court and for the Foreign office providing ambassadorial plate, as well as working for a rich international clientele. In 1729 he became alderman collaborating with his son-in-law Jacques Roëttiers de La Tour, finally leaving him his workshop when he became director of the Beauvais Manufacture from 1734 to 1753.
The duchesse de Modène dressing service was therefore the opportunity for Besnier to demonstrate his talent and his creativity.

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