Alberto Giacometti (1901-1966)
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Alberto Giacometti (1901-1966)

Composition dite cubiste II

Details
Alberto Giacometti (1901-1966)
Composition dite cubiste II
plâtre peint
39.3 x 28.8 x 25 cm. (15 3/8 x 11 3/8 x 9 7/8 in.)
Conçu vers 1927; cette variante unique en plâtre exécutée vers 1930
Provenance
Collection particulière, Paris (probablement dans les années 1930).
Collection particulière, France.
Calmels et Cohen, Paris, 30 novembre 2001, lot 60.
Collection particulière (acquis au cours de cette vente).
Collection particulière (acquis auprès de celle-ci).
Sotheby's, New York, 7 mai 2008, lot 13.
Literature
Y. Bonnefoy, Alberto Giacometti, Biographie d'une œuvre, Paris, 1991, p. 145-146, no. 137 (la version en bronze illustrée en couleurs, p. 146.
Base de données de la Fondation Alberto et Annette Giacometti, no. AGD 523.
Special Notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.
Further Details
'COMPOSITION DITE CUBISTE II'; CONCEIVED CIRCA 1927; THIS UNIQUE VARIANT IN PLASTER EXECUTED CIRCA 1930.
阿爾伯托‧賈克梅蒂(1901-1966)-《立體主義構圖II》,塗色石膏,約1927年構思;約1930年作,獨版

Si Alberto Giacometti doit essentiellement sa renommée à ses figures filiformes et solitaires, ses œuvres cubistes des années 1920 s'avèrent tout aussi fondamentales pour comprendre sa pratique et sa philosophie artistiques. Giacometti s'installe à Paris en 1922. Il y monte rapidement un atelier, rue Hippolyte-Maindron, où il travaille auprès de son frère, Diego. Dans une lettre à Pierre Matisse datant de 1947, l'artiste décrit ses ambitions de jeune sculpteur et ses frustrations des années 1920: « Si [...] on commençait par analyser un détail, le bout du nez, par exemple, on était perdu. On aurait pu y passer la vie sans arriver à un résultat. La forme se défait, ce n'est plus que comme des grains qui bougent sur un vide noir et profond, la distance entre une aile du nez et l'autre est comme le Sahara, pas de limite, rien à fixer, tout échappe. Comme je voulais tout de même réaliser un peu ce que je voyais, j'ai commencé, en désespoir de cause, à travailler chez moi de mémoire. Ceci a donné des objets qui étaient pour moi ce que je pouvais faire de plus proche de ma vision de la réalité» (l'artiste, cité in Alberto Giacometti, cat. exp., Museum of Modern Art, New York, 1965, p. 15).
C'est juste après avoir sculpté Torse - dont la simplicité elliptique doit davantage à Brancusi qu'à toute autre source d'inspiration -, que Giacometti se tourne vers le cubisme. Entre 1926 et 1927, il produit un ensemble restreint mais majeur de sculptures du genre – dont la présente œuvre demeure l'une des œuvres les plus remarquables.
Variante unique en plâtre peint, Composition dite cubiste II témoigne par ailleurs de l'évolution de Giacometti nettement marquée, en l'occurrence, par l'influence de Brancusi et de sculpteurs cubistes tels que Jacques Lipchitz et Henri Laurens.
S'il suit les cours du grand sculpteur Antoine Bourdelle à l'Académie de la Grande Chaumière, où il se consacre principalement au dessin de modèle vivant, le retentissement du cubisme, de l'art africain et de la sculpture cycladique va profondément bouleverser sa sensibilité: «Une fois que Giacometti eût assimilé l'idée de l'art africain selon laquelle la figure humaine pouvait très bien être traitée comme un objet dénué de toute vraisemblance, il put enfin laisser libre cours à son imagination. Il se pencha alors sur les formes autonomes du cubisme et ses méthodes de composition structurées. À l'heure où cet intérêt grandissait chez Giacometti, le cubisme existait déjà depuis près de vingt ans, ayant traversé entre 1907 et 1921 sa phase analytique puis sa période synthétique » (V.J. Fletcher, Alberto Giacometti, Londres, 1988, p. 23).
Et James Lord d'ajouter: «Le cubisme a montré à Giacometti qu'il était possible de résoudre le problème formel et plastique de créer un objet fondamentalement abstrait, capable d'exister en toute autonomie et de briller par sa présence et son originalité. On regrettera qu'il n'ait conçu que dix ou douze constructions cubistes, tant elles dégagent une beauté brute toute particulière, que l'on ne retrouve nulle part ailleurs chez Giacometti. La juxtaposition des formes convexes et concaves, de l'angle et de la ligne, de la masse inerte et de l'espace animé, sont si souples, si inventives, que sa maîtrise du langage cubiste ne fait aucun doute» (cité in Giacometti: A Biography, New York, 1983, p. 99).

While Alberto Giacometti may best be known for his lone - standing, elongated figures, his early Cubist works from the 1920s are equally central to understanding his artistic practice and philosophy. In 1922, Giacometti moved to Paris and soon set up his first studio on Hippolyte-Maindron, where he worked alongside his brother Diego. In a letter to Pierre Matisse from 1947, the artist wrote of his early ambitions and frustrations of the 1920s: “If…one began by analyzing a detail, the end of the nose, for example, one was lost. One could have spent a lifetime without achieving a result. The form dissolved, it was little more than granules moving over a deep black void, the distance between one wing of the nose and the other is like the Sahara, without end, nothing to fix one’s gaze upon, everything escapes. Since I wanted nevertheless to realize a little of what I saw, I began as a last resort to work at home from memory. I tried to do what I could to avoid this catastrophe. This yielded, after many attempts touching on cubism, one necessarily had to touch on it (it is too long to explain now) objects which were for me the closest I could come to my vision of reality” (the artist quoted in Alberto Giacometti, exh. cat., Museum of Modern Art, New York, 1965, p. 15).
Immediately after he sculpted the Torse (which, in its reductive simplicity, is more heavily indebted to Brancusi than to any other single source), Giacometti turned his attention to Cubism. Between 1926 and 1927, he produced a small but important group of Cubist sculptures among which the present work.
This unique painted plaster variant, Composition dite cubiste II, is the result of a further development, this time showing the marked influence of contemporary sculptors Brancusi, and the Cubists, Jacques Lipchitz and Henri Laurens.
Though he had been following the great sculptor Antoine Bourdelle's classes at the Académie de la Grande Chaumière, where in particular he practiced life drawing, the influence of Cubism and African and Cycladic art profoundly modified his sensibility: "Once Giacometti had absorbed from African art the idea of treating the figure as an object independent of resemblance, he was free to develop imaginative compositions. He next examined the autonomous forms and structured compositional methods of Cubism. By the time Giacometti turned his attention to it, Cubist art had been practiced for nearly twenty years, having developed from the Analytic through the Synthetic phases during 1907-21" (V.J. Fletcher, Alberto Giacometti, London, 1988, p. 23).
James Lord has written, "Giacometti learned from Cubism that he could solve the formal plastic problem of creating an essentially abstract object of self-sustaining variety and interest... One regrets that he produced only ten or twelve Cubist constructions, for they possess a bluff beauty unlike any other works in Giacometti's production. The juxtapositions of convex and concave, of angle and line, of inert mass and animated space are so tensile and inventive that they leave no question as to Alberto's mastery of the Cubist idiom" (quoted in Giacometti: A Biography, New York, 1983, p. 99).

Brought to you by

Nathalie Honnay
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