Lot Essay
Cette œuvre est inscrite à l'inventaire de l'Œuvre de Martial Raysse sous le numéro IMR-0086. Un certificat de l'inventaire de l'Œuvre de Martial Raysse sera remis à l'acquéreur.
«J’utilise des produits manufacturés parce que je suis docteur des matières et que tout l’art actuel spécule sur l’instinct de conservation, l’attendrissement au pourrissement cellulaire. Seul le neuf est aseptisé ; l’hygiénique, l’inoxydable. L’immatériel est intéressant, et puis la sculpture actuelle est en deuil... Le plastique, c’est la couleur dans la masse, la chair, le Congo, le Cap Canaveral.»
"I use manufactured products because I am a doctor of materials and current art speculates on the conservation instinct, and the tenderness to cell's rot. Only the new is sanitized; the hygienic, the stainless. The intangible is interesting, and then the current sculpture is mourning ... Plastic is color in the mass, the flesh, the Congo, Cape Canaveral."
MARTIAL RAYSSE
« Je suis un peintre qui utilise les techniques modernes pour exprimer un monde moderne. »
“I am a modern painter who uses modern techniques to express a modern world.”
MARTIAL RAYSSE
Tête de jeune fille est une icône contemporaine, comme un ex-voto à la beauté d’une femme dont l’identité restera à jamais inconnue. Centrée sur une bouche entrouverte et charnue, l’œuvre envoie un baiser à celui qui la contemple. Le pompon jaune éclatant et la fleur en plastique ajoutent à l’érotisme subtil de l’ensemble : ce sont les artifices de la féminité moderne qui sont ici donnés à voir dans un format réduit, concentré, obligeant le regardeur à s’approcher pour pénétrer l’intimité de cette scène délicate.
La beauté que célèbre Martial Raysse en ce début des années 1960 n’est pas celle des stars du cinéma ou de la haute société : il s’agit d’une beauté anonyme, démocratisée, celle des publicités reproduites dans les journaux et aux devantures des grands magasins. En cela, le parallèle souvent établi avec le Pop Art américain touche à ses limites : Martial Raysse est à proprement parler un Nouveau Réaliste (il fait partie des neufs signataires du manifeste du 27 octobre 1960) et c’est la réalité dans son acceptation la plus prosaïque qui est son matériau, celle du quotidien de la France des Trente Glorieuses. Le recours au collage d’éléments manufacturés s’inscrit dans cette démarche de sublimation du réel : « les Prisunic sont les nouveaux musées de l’art moderne », déclare ainsi l’artiste (M. Raysse cité dans « L’école de Nice à la Biennale de Paris », Communications 4, Nice, octobre-novembre 1961, p. 22).
Réalisée en 1962, Tête de jeune fille correspond à une période faste pour l’artiste, qui expose cette année-là à la galerie Schmela de Düsseldorf et montre son emblématique Raysse Beach au musée Stedelijk d’Amsterdam. En juxtaposant différents éléments les uns avec les autres, l’œuvre rappelle combien Robert Rauschenberg (rencontré l’année à précédente à Paris) et ses combine paintings exercent alors une influence déterminante sur son travail. En novembre de cette même année 1962, Martial Raysse voyagera aux Etats-Unis pour l’exposition que lui consacre Alexander Iolas à New York : ce sera le début de la vaste reconnaissance internationale de l’artiste.
Tête de jeune fille is a contemporary icon, like a votive offering to the beauty of a woman whose identity we will never know. The focal point is a mouth, its full lips parted, the work blowing a kiss to the beholder. The bright yellow powder puff and plastic flower add to the subtle eroticism of the whole: these are the devices of modern femininity, shown here in a reduced, concentrated format that forces the viewer to come closer in order to enter the intimacy of this sensitive scene.
The beauty celebrated by Martial Raysse in his early 1960s work is not that of film stars and high society: it is an anonymous, popular beauty, the beauty of the adverts reproduced in newspapers and department store windows. This is where the parallel often drawn with Pop Art ends: Martial Raysse is, strictly speaking, a New Realist (he was one of the nine signatories of the 27th October 1960 manifesto) and his material is reality at its most ordinary, that of everyday life in France during the post-war boom years, the Trente Glorieuses. The collage of manufactured items is part of this process of elevating reality: “Prisunic supermarkets are the new museums of modern art”, Raysse stated (quoted in ‘L’école de Nice à la Biennale de Paris', Communications 4, Nice, October-November 1961, p. 22).
Tête de jeune fille was produced in 1962, during an extraordinarily successful period for the artist. That year, he exhibited at the Galerie Schmela in Düsseldorf and showed the iconic Raysse Beach at the Stedelijk Museum, Amsterdam. The juxtaposition of the different elements in this work reminds us of the decisive influence of Robert Rauschenberg (whom the artist met the previous year in Paris) and his Combine paintings on Raysse’s art. In November of that same year, Martial Raysse also travelled to the United States for Alexander Iolas’ exhibition dedicated to him in New York: it would be the start of the widespread international recognition of his work.
«J’utilise des produits manufacturés parce que je suis docteur des matières et que tout l’art actuel spécule sur l’instinct de conservation, l’attendrissement au pourrissement cellulaire. Seul le neuf est aseptisé ; l’hygiénique, l’inoxydable. L’immatériel est intéressant, et puis la sculpture actuelle est en deuil... Le plastique, c’est la couleur dans la masse, la chair, le Congo, le Cap Canaveral.»
"I use manufactured products because I am a doctor of materials and current art speculates on the conservation instinct, and the tenderness to cell's rot. Only the new is sanitized; the hygienic, the stainless. The intangible is interesting, and then the current sculpture is mourning ... Plastic is color in the mass, the flesh, the Congo, Cape Canaveral."
MARTIAL RAYSSE
« Je suis un peintre qui utilise les techniques modernes pour exprimer un monde moderne. »
“I am a modern painter who uses modern techniques to express a modern world.”
MARTIAL RAYSSE
Tête de jeune fille est une icône contemporaine, comme un ex-voto à la beauté d’une femme dont l’identité restera à jamais inconnue. Centrée sur une bouche entrouverte et charnue, l’œuvre envoie un baiser à celui qui la contemple. Le pompon jaune éclatant et la fleur en plastique ajoutent à l’érotisme subtil de l’ensemble : ce sont les artifices de la féminité moderne qui sont ici donnés à voir dans un format réduit, concentré, obligeant le regardeur à s’approcher pour pénétrer l’intimité de cette scène délicate.
La beauté que célèbre Martial Raysse en ce début des années 1960 n’est pas celle des stars du cinéma ou de la haute société : il s’agit d’une beauté anonyme, démocratisée, celle des publicités reproduites dans les journaux et aux devantures des grands magasins. En cela, le parallèle souvent établi avec le Pop Art américain touche à ses limites : Martial Raysse est à proprement parler un Nouveau Réaliste (il fait partie des neufs signataires du manifeste du 27 octobre 1960) et c’est la réalité dans son acceptation la plus prosaïque qui est son matériau, celle du quotidien de la France des Trente Glorieuses. Le recours au collage d’éléments manufacturés s’inscrit dans cette démarche de sublimation du réel : « les Prisunic sont les nouveaux musées de l’art moderne », déclare ainsi l’artiste (M. Raysse cité dans « L’école de Nice à la Biennale de Paris », Communications 4, Nice, octobre-novembre 1961, p. 22).
Réalisée en 1962, Tête de jeune fille correspond à une période faste pour l’artiste, qui expose cette année-là à la galerie Schmela de Düsseldorf et montre son emblématique Raysse Beach au musée Stedelijk d’Amsterdam. En juxtaposant différents éléments les uns avec les autres, l’œuvre rappelle combien Robert Rauschenberg (rencontré l’année à précédente à Paris) et ses combine paintings exercent alors une influence déterminante sur son travail. En novembre de cette même année 1962, Martial Raysse voyagera aux Etats-Unis pour l’exposition que lui consacre Alexander Iolas à New York : ce sera le début de la vaste reconnaissance internationale de l’artiste.
Tête de jeune fille is a contemporary icon, like a votive offering to the beauty of a woman whose identity we will never know. The focal point is a mouth, its full lips parted, the work blowing a kiss to the beholder. The bright yellow powder puff and plastic flower add to the subtle eroticism of the whole: these are the devices of modern femininity, shown here in a reduced, concentrated format that forces the viewer to come closer in order to enter the intimacy of this sensitive scene.
The beauty celebrated by Martial Raysse in his early 1960s work is not that of film stars and high society: it is an anonymous, popular beauty, the beauty of the adverts reproduced in newspapers and department store windows. This is where the parallel often drawn with Pop Art ends: Martial Raysse is, strictly speaking, a New Realist (he was one of the nine signatories of the 27th October 1960 manifesto) and his material is reality at its most ordinary, that of everyday life in France during the post-war boom years, the Trente Glorieuses. The collage of manufactured items is part of this process of elevating reality: “Prisunic supermarkets are the new museums of modern art”, Raysse stated (quoted in ‘L’école de Nice à la Biennale de Paris', Communications 4, Nice, October-November 1961, p. 22).
Tête de jeune fille was produced in 1962, during an extraordinarily successful period for the artist. That year, he exhibited at the Galerie Schmela in Düsseldorf and showed the iconic Raysse Beach at the Stedelijk Museum, Amsterdam. The juxtaposition of the different elements in this work reminds us of the decisive influence of Robert Rauschenberg (whom the artist met the previous year in Paris) and his Combine paintings on Raysse’s art. In November of that same year, Martial Raysse also travelled to the United States for Alexander Iolas’ exhibition dedicated to him in New York: it would be the start of the widespread international recognition of his work.