Lot Essay
Cette Adoration des Mages se rapproche sensiblement du tableau de sujet comparable conservé au Kunstmuseum de Bâle, légué en 1938 par Emma Louise Staehelin-Burckhardt (inv. no. 1721; ill. 1). Resté longtemps anonyme, le grand panneau de Bâle, mesurant 112 x 225 cm., suscita à nouveau l’intérêt des historiens lors de sa redécouverte dans les réserves du musée et de sa restauration approfondie en 2013. Le nom de Noël Bellemare, maniériste anversois, fut alors avancé par Peter van den Brink, et soutenu par Guy-Michel Leproux, spécialiste français de l’histoire du vitrail. Le tableau de Bâle rappelait en effet un vitrail apparu simultanément sur le marché londonien, une verrière provenant de la chapelle du Saint-Nom de Jésus de l'église du Temple à Paris, fondée par Philippe de Villiers de l’Isle-Adam, dont on savait que les modèles avaient été exécutés par Bellemare (voir G.-M. Leroux, « Une œuvre importante de Noël Bellemare retrouvée au Kunstmuseum de Bâle : le retable de Philippe de Villiers de l’Isle-Adam, grand maître de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem », Zeitschrift für Kunstgezichte, 2014, 77 Bd., pp. 481-490). L’œuvre est aujourd’hui reconnue comme autographe, datée vers 1521, et la composition a pu être identifiée avec précision : L'Adoration des Mages avec le donateur Philippe de Villiers de l’Isle-Adam.
Précédemment attribué au Maître de Francfort (Anvers, vers 1460-1533), notre tableau reprend le thème religieux de la Vierge à l’Enfant entourée des rois mages, mais s’éloigne vraisemblablement de la version plus complexe et fournie de Bâle qui s’articule aussi autour de la figure emblématique de son donateur. Les couleurs sont ici plus variées et éclatantes, les personnages aux traits plus caricaturaux portent de riches étoffes extrêmement raffinées à la manière du brocart. Le tableau nous propose un cadrage resserré, presque intimiste, évoquant la tradition amorcée dans l’entourage d’Hugo van der Goes et développée à Anvers au début du XVIe siècle. Le groupe de la Sainte Famille, et plus particulièrement l’Enfant Jésus, nous évoque une main proche de Noël Bellemare qui, formé à Anvers, poursuivit sa carrière à Paris à partir de 1515.
Nous remercions Peter van den Brink et le Prof. Frédéric Elsig d’avoir confirmé l’attribution de notre tableau à l’entourage de Noël Bellemare, alors qu’il était actif en France, sur la base d'un examen photographique.
Précédemment attribué au Maître de Francfort (Anvers, vers 1460-1533), notre tableau reprend le thème religieux de la Vierge à l’Enfant entourée des rois mages, mais s’éloigne vraisemblablement de la version plus complexe et fournie de Bâle qui s’articule aussi autour de la figure emblématique de son donateur. Les couleurs sont ici plus variées et éclatantes, les personnages aux traits plus caricaturaux portent de riches étoffes extrêmement raffinées à la manière du brocart. Le tableau nous propose un cadrage resserré, presque intimiste, évoquant la tradition amorcée dans l’entourage d’Hugo van der Goes et développée à Anvers au début du XVIe siècle. Le groupe de la Sainte Famille, et plus particulièrement l’Enfant Jésus, nous évoque une main proche de Noël Bellemare qui, formé à Anvers, poursuivit sa carrière à Paris à partir de 1515.
Nous remercions Peter van den Brink et le Prof. Frédéric Elsig d’avoir confirmé l’attribution de notre tableau à l’entourage de Noël Bellemare, alors qu’il était actif en France, sur la base d'un examen photographique.