Lot Essay
L’aspect juvénile et élégant de notre Vierge à l’Enfant la rattache au style du gothique international, répondant aux mêmes idéaux de grâce et de beauté. La longue chevelure ondulée, le front bombé, les yeux en amande et le délicat sourire sont des traits styliques répandus que l’on retrouve dans plusieurs régions françaises (en particulier la Lorraine, Bourgogne, Île-de-France, Vallée de La Loire, Bourbonnais). Ainsi, de nombreuses Vierges à l’Enfant provenant de Lorraine illustrent la même douceur raffinée que notre groupe ici présent. Toutefois, l’Enfant est tenu habituellement dans le bras gauche de la Vierge alors qu’il est tenu ici dans le bras droit. Par ailleurs, le thème de la Vierge à l’Enfant lisant était peu courant dans cette région alors qu’il domine à Bruxelles au XVe siècle. Enfin, le drapé aux plis puissants et profonds éloigne notre sculpture de la sophistication des drapés lorrains, rapprochant probablement notre sculpture des tailleurs d’images picards, formant une synthèse stylistique entre la statuaire flamande et lorraine.
Anciennement attribuée à Jean de la Huerta (1413 – vers 1462), des études récentes remettent en cause la production de nombreuses Vierges à l’Enfant provenant de son atelier, autrefois attribuées de façon systématique depuis une exposition consacrée au musée de Dijon en 1972. Il semblerait que la production de Jean de la Huerta dans le duché de Bourgogne soit en réalité davantage naturaliste, dans le sillon artistique d’un Claus Sluter (vers 1355-1406). Notre Vierge à l’Enfant illustre donc davantage le goût d’une époque que celui d’un atelier dont nous n’avons finalement que peu d’éléments. Une exposition à venir mettra en lumière la production de Jean de la Huerta et sa contribution réelle à la statuaire française du XVe siècle.
Apparaissant succinctement dans les Evangiles à la naissance et à la mort du Christ, les textes apocryphes participent à l’élaboration du culte de la Vierge. Existant déjà en Orient dès les premiers siècles de note ère, le culte marial est particulièrement présent en Occident au Moyen-Âge où elle endosse un rôle d'intercesseur entre le monde terrestre et le monde divin. Sa maternité spirituelle chaperonne ainsi de nombreuses églises, universités, cités, confréries (les cisterciens sont appelés « fils de Marie », saint Bernard est lui-même surnommé le « nourrisson de Notre-Dame »). Une forme de prière répétitive apparaît également, le rosaire, dédié à la Vierge Marie et largement répandu dès le XIVe siècle. Les prières du rosaire ont ainsi favorisé le développement de statues et d’images pieuses dont notre Vierge à l’Enfant est un parfait exemple.
Anciennement attribuée à Jean de la Huerta (1413 – vers 1462), des études récentes remettent en cause la production de nombreuses Vierges à l’Enfant provenant de son atelier, autrefois attribuées de façon systématique depuis une exposition consacrée au musée de Dijon en 1972. Il semblerait que la production de Jean de la Huerta dans le duché de Bourgogne soit en réalité davantage naturaliste, dans le sillon artistique d’un Claus Sluter (vers 1355-1406). Notre Vierge à l’Enfant illustre donc davantage le goût d’une époque que celui d’un atelier dont nous n’avons finalement que peu d’éléments. Une exposition à venir mettra en lumière la production de Jean de la Huerta et sa contribution réelle à la statuaire française du XVe siècle.
Apparaissant succinctement dans les Evangiles à la naissance et à la mort du Christ, les textes apocryphes participent à l’élaboration du culte de la Vierge. Existant déjà en Orient dès les premiers siècles de note ère, le culte marial est particulièrement présent en Occident au Moyen-Âge où elle endosse un rôle d'intercesseur entre le monde terrestre et le monde divin. Sa maternité spirituelle chaperonne ainsi de nombreuses églises, universités, cités, confréries (les cisterciens sont appelés « fils de Marie », saint Bernard est lui-même surnommé le « nourrisson de Notre-Dame »). Une forme de prière répétitive apparaît également, le rosaire, dédié à la Vierge Marie et largement répandu dès le XIVe siècle. Les prières du rosaire ont ainsi favorisé le développement de statues et d’images pieuses dont notre Vierge à l’Enfant est un parfait exemple.