PAUL DE VOS (HULST VERS 1592-1678 ANVERS)
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PAUL DE VOS (HULST VERS 1592-1678 ANVERS)

Le concert d'oiseaux

Details
PAUL DE VOS (HULST VERS 1592-1678 ANVERS)
Le concert d'oiseaux
huile sur toile
170 x 300 cm. (67 x 118 1/8 in.)
Provenance
Acquis chez Agnew's, Londres, en 1989 ;
D'où acquis par l'actuel propriétaire.
Literature
Très probablement H. Robels, Frans Snyders : Stillehen - und Tiermaler, 1579-1657, Munich, 1989, p. 307, no. 198 II, reproduit p. 308 (avec une proposition d’attribution alternative à Paul de Vos).
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Further Details
PAUL DE VOS, THE CONCERT OF BIRDS, OIL ON CANVAS

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Astrid Centner
Astrid Centner

Lot Essay

Un Concert d’oiseaux en pleine nature, tel est le sujet que Paul de Vos choisit ici de mettre en scène avec talent et ingéniosité. Elève doué de Frans Snyders dont il est aussi le beau-frère, il s’illustre dans l’exercice de la peinture animalière et privilégie les formats monumentaux pour répondre à une demande qui émanait souvent des classes les plus élevées.

Cette composition étonnante et parfaitement structurée de concert bucolique est empruntée à une tradition picturale bien établie chez les maîtres flamands de l’entourage de Pieter Paul Rubens au XVIIe siècle. Au XVIe siècle déjà, les collectionneurs d’Europe du Nord utilisaient des représentations de volières comme décorations pour orner dessus-de-porte ou de fenêtre et devants de cheminée. Leur signification symbolique remonte au XIIIe siècle et au culte de la Vierge Marie comme Notre-Dame des oiseaux mais ce type d’iconographie s’est peu à peu répandu chez les particuliers qui en appréciaient la beauté et la simplicité en dehors de toute connotation religieuse. Ces concerts ne sont cependant pas dénués de sens, bien au contraire, ils se réfèrent à un ordre concerté dans la nature, un équilibre évoqué par la systématisation musicale du chant des oiseaux. On remarque d’ailleurs que les oiseaux les plus grands et honorables ont été disposés aux extrémités de la composition protégeant les plus petits. Cette forme de hiérarchie en phase avec l’ordre social et politique de la société telle qu’elle se présentait sous le règne des archiducs Albert et Isabelle n’est pas sans hasard et peut expliquer la grande popularité du thème auprès des maisons bourgeoises et aristocratiques de l’époque.
Vers 1620-1630 à Anvers, plusieurs artistes appartenant à la Guilde de Saint-Luc vont s’emparer du sujet. Ainsi Frans Snyders, Paul de Vos, Jan Fyt, ou encore Jan van Kessel se spécialisent dans les représentations d’animaux, donnant à la nature une place prépondérante. Ce thème du Concert d’oiseaux, ou Vogelconcert, connaît alors un succès indéniable. La scène s’articule presque toujours de la même manière : plusieurs espèces d’oiseaux, comme humanisés, prennent place de part et d’autre d’une partition, parfois sous l’œil attentif d’un hibou ou d’une chouette aux allures de chef d’orchestre, le tout dans un paysage verdoyant et harmonieux.

Paul de Vos nous offre avec ce tableau un remarquable exemple de Vogelconcert qui rappelle de toute évidence l’héritage d’exception reçu de son maître Frans Snyders. La diversité des espèces qui composent le chœur est surprenante : cygne, colverts, corneille, pie, perdrix, paon, aigles, dindon, héron, coq et bien d’autres oiseaux sont rassemblés autour d’un hibou qui semble donner le ton, perché sur la plus haute branche au centre de la composition. Dans sa monographie sur Snyders, Hella Robels mentionne l’œuvre tout en la rapprochant déjà de Paul de Vos, son meilleur élève. Notre tableau semble s’inspirer d’une œuvre de Snyders conservée à la Petworth House and Park, West Sussex, au Royaume-Uni (toile, 164.5 x 234 cm.), dont on retrouve notamment la figure emblématique du cygne majestueux.

Tout comme son maître, De Vos accorde le plus grand soin à la représentation naturaliste des sujets et de leur plumage, mais son coup de pinceau révèle cependant une approche plus douce et un traitement plus moelleux de la matière, s’émancipant visiblement du professeur pour nous proposer sa propre interprétation d’une thématique aussi séduisante que divertissante. En optant pour un grand format horizontal, l’artiste ajoute encore à la vivacité de la scène dont le réalisme n’en est que plus exacerbé. On ne peut s’empêcher de sourire en imaginant la joyeuse cacophonie que pourrait représenter un concert de cette ampleur s’il devait voir le jour.

Nous remercions le Dr. Fred G. Meijer d'avoir confirmé l’attribution de notre tableau à Paul de Vos alors qu’il travaillait dans l’atelier de Frans Snyders au début du XVIIe siècle.

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