Lot Essay
Cette importante scène du Souper à Emmaus fut une réapparition importante dans l’œuvre de Charles de La Fosse lors de sa présentation en vente publique en juillet 2000 à Londres. De provenance anglaise, il était resté dans une collection aristocratique depuis le XVIIIème siècle. Après différentes attributions, tout d’abord comme Charles Lebrun puis comme de l’école bolonaise, le nom de Charles de la Fosse lui est ainsi justement redonné, le plaçant même comme un chef d’œuvre du maître pour un tableau dit 'de chevalet'.
Nous le présentons aujourd’hui accompagné de son esquisse préparatoire, sur toile, également autographe. Cette dernière est réapparue sur le marché français peu de temps après, en 2001, et elle fut réunie par le même collectionneur qui ne souhaite pas séparer les deux œuvres. Cette juxtaposition rare permet de voir l’aisance de Charles de la Fosse dans les deux techniques, tant au niveau du grand tableau plus abouti que dans la fluidité et rapidité de facture de l’étude préparatoire; la comparaison des deux œuvres autorisant bien sûr de pouvoir visualiser les changements du maître d’une étape à l’autre.
Charles de la Fosse est certainement l’un des artistes les plus représentatifs sous le règne de Louis XIV. Élève du grand Charles Lebrun, il fut aussi considéré comme le peintre décorateur le plus important. En 1682, l’architecte suédois Nicodemus Tessin le considère à l’égal de Mignard. La Fosse participera à un grand nombre de projets royaux et ses commanditaires prestigieux le placent au rang des peintres français de premier ordre.
De formation et de culture française, Charles de La Fosse est aussi le plus «vénitien» des artistes parisiens. Après sa formation dans l’atelier de Charles Lebrun, le jeune artiste part en 1659 pour l’Italie et pour Rome, passage obligé des peintres de son temps. Il y acquiert la connaissance, observe, étudie. Mais, plus encore que Rome, La Fosse découvre Venise où il se rend pour un séjour encore plus long qui durera de 1661 à 1664. Sa sensibilité à la lumière de la peinture vénitienne, aux chromatismes dorés, constituera la marque de l’artiste à son retour en France. « Le Triomphe de la Couleur » sous-titrait l’exposition monographique consacrée à l’artiste en 2015 : la couleur, associée à un métier de peintre généreux, large et facile seront ses atouts majeurs.
Le Christ et les pèlerins d’Emmaus est une œuvre qui illustre magistralement les caractéristiques du peintre. On retrouve la maitrise de la composition, puissante et narrative, une facture picturale vive et le chromatisme doré. Tous ces éléments permettent aussi d’envisager une datation de notre tableau au tout début du XVIIIème siècle, vers 1700-1705. Charles de la Fosse se montre très influencé par deux œuvres vénitiennes majeures, de même sujet et appartenant toutes deux aux collections royales françaises. La première, de Véronèse, acquise par Louis XIII en 1643 et la seconde, de Titien, anciennement dans les collections du banquier Jabbach et devenue propriété de Louis XIV en 1662.
Dans l’œuvre finale, comme dans l’esquisse, la partie centrale est donnée à la nappe blanche et lumineuse de la table sur laquelle est disposé le repas. Autour de celle-ci, les personnages se dessinent, portant les quelques rares mais puissantes couleurs vives et chaudes : le Christ, en rouge et bleu, et l’un des pèlerins portant un drapé jaune. Sur la grande version, La Fosse déplace vers la droite le serviteur noir laissant ainsi une place à un magnifique et théâtral paysage baigné de lumière crépusculaire et faisant apparaître les remparts de la Cité de Jérusalem.
Nous le présentons aujourd’hui accompagné de son esquisse préparatoire, sur toile, également autographe. Cette dernière est réapparue sur le marché français peu de temps après, en 2001, et elle fut réunie par le même collectionneur qui ne souhaite pas séparer les deux œuvres. Cette juxtaposition rare permet de voir l’aisance de Charles de la Fosse dans les deux techniques, tant au niveau du grand tableau plus abouti que dans la fluidité et rapidité de facture de l’étude préparatoire; la comparaison des deux œuvres autorisant bien sûr de pouvoir visualiser les changements du maître d’une étape à l’autre.
Charles de la Fosse est certainement l’un des artistes les plus représentatifs sous le règne de Louis XIV. Élève du grand Charles Lebrun, il fut aussi considéré comme le peintre décorateur le plus important. En 1682, l’architecte suédois Nicodemus Tessin le considère à l’égal de Mignard. La Fosse participera à un grand nombre de projets royaux et ses commanditaires prestigieux le placent au rang des peintres français de premier ordre.
De formation et de culture française, Charles de La Fosse est aussi le plus «vénitien» des artistes parisiens. Après sa formation dans l’atelier de Charles Lebrun, le jeune artiste part en 1659 pour l’Italie et pour Rome, passage obligé des peintres de son temps. Il y acquiert la connaissance, observe, étudie. Mais, plus encore que Rome, La Fosse découvre Venise où il se rend pour un séjour encore plus long qui durera de 1661 à 1664. Sa sensibilité à la lumière de la peinture vénitienne, aux chromatismes dorés, constituera la marque de l’artiste à son retour en France. « Le Triomphe de la Couleur » sous-titrait l’exposition monographique consacrée à l’artiste en 2015 : la couleur, associée à un métier de peintre généreux, large et facile seront ses atouts majeurs.
Le Christ et les pèlerins d’Emmaus est une œuvre qui illustre magistralement les caractéristiques du peintre. On retrouve la maitrise de la composition, puissante et narrative, une facture picturale vive et le chromatisme doré. Tous ces éléments permettent aussi d’envisager une datation de notre tableau au tout début du XVIIIème siècle, vers 1700-1705. Charles de la Fosse se montre très influencé par deux œuvres vénitiennes majeures, de même sujet et appartenant toutes deux aux collections royales françaises. La première, de Véronèse, acquise par Louis XIII en 1643 et la seconde, de Titien, anciennement dans les collections du banquier Jabbach et devenue propriété de Louis XIV en 1662.
Dans l’œuvre finale, comme dans l’esquisse, la partie centrale est donnée à la nappe blanche et lumineuse de la table sur laquelle est disposé le repas. Autour de celle-ci, les personnages se dessinent, portant les quelques rares mais puissantes couleurs vives et chaudes : le Christ, en rouge et bleu, et l’un des pèlerins portant un drapé jaune. Sur la grande version, La Fosse déplace vers la droite le serviteur noir laissant ainsi une place à un magnifique et théâtral paysage baigné de lumière crépusculaire et faisant apparaître les remparts de la Cité de Jérusalem.