Lot Essay
Peint en 1794 alors qu'Hubert Robert était emprisonné à Saint-Lazare, ce tableau s'inscrit dans un ensemble de 53 oeuvres réalisées dans le climat difficile de la Révolution. En octobre 1793, il est arrêté et envoyé à la prison de Sainte-Pélagie, suspecté pour ses liens avec l’artistocratie de l’Ancien Régime. Il est ensuite transféré à la prison de Saint-Lazare en janvier 1794 où il restera jusqu'à sa libération en août 1794. L’inscription “St-L” pour "Saint-Lazare" dans la partie inférieure du tableau fait référence à cette longue période de captivité durant laquelle il n'a cessé de continuer à dessiner et à peindre, tant sur des petites toiles que sur des assiettes en céramique pour satisfaire à son imagination fertile et s'évader par l'esprit. A Saint-Lazare, Hubert Robert connait une amélioration de ses conditions de détention. Les larges fenêtres de la prison laissent entrevoir la lumière et la cellule du peintre est plus spacieuse, lui permettant de s'adonner à l'exercice de la peinture sur de plus larges supports.
Bien plus qu'un peintre de paysages ou de ruines romaines, il est avant tout l'un des plus grands créateurs d'imaginaire poétique au XVIIIe siècle. Ce caprice architectural réunit ici toute la magie dont il était capable pour créer une atmosphère. La scène prend place dans les vestiges d’un temple romain. Un orateur s’adresse à quelques spectateurs captivés, symbole de la liberté d'expression condamnée sous la Terreur. Le temple détruit et dépourvu de toit s’ouvre sur un vaste ciel bleu comme faisant écho au sentiment d’enfermement que le peintre avait dû ressentir tout au long de son séjour en prison et qu'il raconte dans ses correspondances (voir Guillaume Faroul (dir.), Hubert Robert, un peintre visionnaire, Paris, musée du Louvre [cat.exp], 2015, p.388).
Bien plus qu'un peintre de paysages ou de ruines romaines, il est avant tout l'un des plus grands créateurs d'imaginaire poétique au XVIIIe siècle. Ce caprice architectural réunit ici toute la magie dont il était capable pour créer une atmosphère. La scène prend place dans les vestiges d’un temple romain. Un orateur s’adresse à quelques spectateurs captivés, symbole de la liberté d'expression condamnée sous la Terreur. Le temple détruit et dépourvu de toit s’ouvre sur un vaste ciel bleu comme faisant écho au sentiment d’enfermement que le peintre avait dû ressentir tout au long de son séjour en prison et qu'il raconte dans ses correspondances (voir Guillaume Faroul (dir.), Hubert Robert, un peintre visionnaire, Paris, musée du Louvre [cat.exp], 2015, p.388).