Lot Essay
Dès 1961, Niki de Saint Phalle acquiert une renommée internationale suite au succès immense de ses séances de Tirs. Devenue une figure de proue de l’avant-garde grâce au média télévisé, membre des Nouveaux Réalistes, l’artiste poursuit sa réflexion sur le rôle des femmes et la représentation du féminin dès 1967 en créant ses premières Nanas. Si cette série conserve une volonté de bousculer les codes moraux de l’époque, l'artiste confère un rôle provocateur à ses œuvres disséminées dans l’espace public.
En effet, ces Nanas, sculptures représentant de voluptueuses femmes colorées, rondes, dansantes, joyeuses, sont une ode à la féminité de la part de la plasticienne. Plus grandes et plus imposantes qu’un homme, ces personnages forts doivent pouvoir tenir tête à leurs équivalents masculins. Enjouées, légères, exubérantes et libres, elles prennent des poses festives, font des cabrioles, dansent et invitent à les rejoindre. Issue de la série éponyme, cette Nana de 1967 est une des premières réalisées par l’artiste. Cette sculpture est en fait une fontaine en résine polychrome représentant une Nana montée sur un oiseau. Elle est, par bien des aspects, emblématique de l’œuvre de Niki de Saint Phalle, emprunte de symbolisme. Ainsi l’alliance de la féminité et de l’oiseau a-t-elle une signification: l’oiseau représente l’Homme amoureux. L’artiste elle-même s’identifie à la figure de cet animal qui atteint la liberté en déployant ses ailes. Si, dans son bestiaire imaginaire, une bête peut être associée à certaines angoisses, il semble ici les transcender : portant sur son bec une femme désormais libre de s’envoler, c’est leur union qui permet à la magie d’opérer. De même, la figure de la Nana est-elle représentée libérée, pleine de joie, les deux bras et une jambe levés. Cette symbiose du couple est renforcé dans le choix des couleurs. La femme blanche et polychrome se complète avec l’oiseau peint de noir et blanc. Jusqu’à présent située dans le jardin de Paul Haïm, cette sculpture répond au rêve de l’artiste de permettre un dialogue entre l’art, l’homme et la nature.
Jouant de sa beauté et de son caractère affirmé, allant à l’encontre des convenances, Niki de Saint Phalle s’inscrit dans les mouvements de revendications sociales féministes et antiracistes de la seconde moitié du vingtième siècle. Sujet d’une importante rétrospective en 2014 au Grand Palais qui a voyagé au musée Guggenheim de Bilbao au printemps 2015, Niki de Saint Phalle, dont l’œuvre s’impose par sa radicalité, s’affirme comme une artiste majeure de son époque mais aussi comme une figure du féminisme au vingtième siècle.
As of 1961, Niki de Saint Phalle became an internationally renowned artist, thanks to her hugely successful Tirs ("Shootings") paintings. An avant-garde figurehead, thanks to televised media, and a member of the Nouveaux Réalistes ("New Realists"), in 1967 she continued to reflect on the role of women and represent femininity by creating her first Nanas. Through this series, which shows a desire to shake up the moral codes of her time, the artist gave a provocative role to her works spread out in the public space.
Indeed, her Nanas—a series of sculptures representing voluptuous, colourful, chubby, joyful, dancing women—are the artist's ode to femininity. Larger and more imposing than the average man, these strong characters must be able to go up against their male counterparts. They are cheerful, light, exuberant and free—they stand in festive poses, they caper, they dance—all while inviting the viewer to join them. This 1967 Nana (from the eponymous series) is one of the first the artist created. The sculpture is actually a polychrome resin fountain, depicting a Nana atop a bird. In many ways, she is representative of Niki de Saint Phalle's work: full of symbolism. The union of femininity and the bird carries a meaning: the bird form symbolises a man in love. The artist herself finds kinship with birds, who have found their freedom by spreading their wings. In her imaginary bestiary, animals can be associated to certain fears, though in this sculpture, the animal transcends them. In carrying her in its beak, the bird and the woman are free to fly away—their union works like magic. Likewise, the Nana's figure is shown as liberated, joyful, holding both arms and a leg aloft. The couple's symbiosis is strengthened by the colour scheme. The woman's white and polychrome colouring is complemented by the bird's black and white colouring. Located in Paul Haim's garden, the sculpture represents the artist's dream of creating a conversation between art, people and nature.
Playing on her looks and her strong character, and going against decorum, Niki de Saint Phalle took part in the feminist and anti-racist social movements of the latter half of the 20th century. In 2014, she was the subject of a major retrospective in the Grand Palais in Paris, which moved to the Guggenheim Museum in Bilbao in the spring of 2015. Niki de Saint Phalle, whose work asserts itself due to its radicalness, has cemented herself as a major artist of her time, as well as a figure of 20th-century feminism.
"Pour moi, mes sculptures représentent le monde de la femme amplifié, la folie des grandeurs des femmes, la femme dans le monde d'aujourd'hui, la femme au pouvoir." - Niki de Saint Phalle
"For me, my sculptures depict the large-scale world of women, women's delusions of grandeur, women in today's world, and women in places of power." – Niki de Saint Phalle
En effet, ces Nanas, sculptures représentant de voluptueuses femmes colorées, rondes, dansantes, joyeuses, sont une ode à la féminité de la part de la plasticienne. Plus grandes et plus imposantes qu’un homme, ces personnages forts doivent pouvoir tenir tête à leurs équivalents masculins. Enjouées, légères, exubérantes et libres, elles prennent des poses festives, font des cabrioles, dansent et invitent à les rejoindre. Issue de la série éponyme, cette Nana de 1967 est une des premières réalisées par l’artiste. Cette sculpture est en fait une fontaine en résine polychrome représentant une Nana montée sur un oiseau. Elle est, par bien des aspects, emblématique de l’œuvre de Niki de Saint Phalle, emprunte de symbolisme. Ainsi l’alliance de la féminité et de l’oiseau a-t-elle une signification: l’oiseau représente l’Homme amoureux. L’artiste elle-même s’identifie à la figure de cet animal qui atteint la liberté en déployant ses ailes. Si, dans son bestiaire imaginaire, une bête peut être associée à certaines angoisses, il semble ici les transcender : portant sur son bec une femme désormais libre de s’envoler, c’est leur union qui permet à la magie d’opérer. De même, la figure de la Nana est-elle représentée libérée, pleine de joie, les deux bras et une jambe levés. Cette symbiose du couple est renforcé dans le choix des couleurs. La femme blanche et polychrome se complète avec l’oiseau peint de noir et blanc. Jusqu’à présent située dans le jardin de Paul Haïm, cette sculpture répond au rêve de l’artiste de permettre un dialogue entre l’art, l’homme et la nature.
Jouant de sa beauté et de son caractère affirmé, allant à l’encontre des convenances, Niki de Saint Phalle s’inscrit dans les mouvements de revendications sociales féministes et antiracistes de la seconde moitié du vingtième siècle. Sujet d’une importante rétrospective en 2014 au Grand Palais qui a voyagé au musée Guggenheim de Bilbao au printemps 2015, Niki de Saint Phalle, dont l’œuvre s’impose par sa radicalité, s’affirme comme une artiste majeure de son époque mais aussi comme une figure du féminisme au vingtième siècle.
As of 1961, Niki de Saint Phalle became an internationally renowned artist, thanks to her hugely successful Tirs ("Shootings") paintings. An avant-garde figurehead, thanks to televised media, and a member of the Nouveaux Réalistes ("New Realists"), in 1967 she continued to reflect on the role of women and represent femininity by creating her first Nanas. Through this series, which shows a desire to shake up the moral codes of her time, the artist gave a provocative role to her works spread out in the public space.
Indeed, her Nanas—a series of sculptures representing voluptuous, colourful, chubby, joyful, dancing women—are the artist's ode to femininity. Larger and more imposing than the average man, these strong characters must be able to go up against their male counterparts. They are cheerful, light, exuberant and free—they stand in festive poses, they caper, they dance—all while inviting the viewer to join them. This 1967 Nana (from the eponymous series) is one of the first the artist created. The sculpture is actually a polychrome resin fountain, depicting a Nana atop a bird. In many ways, she is representative of Niki de Saint Phalle's work: full of symbolism. The union of femininity and the bird carries a meaning: the bird form symbolises a man in love. The artist herself finds kinship with birds, who have found their freedom by spreading their wings. In her imaginary bestiary, animals can be associated to certain fears, though in this sculpture, the animal transcends them. In carrying her in its beak, the bird and the woman are free to fly away—their union works like magic. Likewise, the Nana's figure is shown as liberated, joyful, holding both arms and a leg aloft. The couple's symbiosis is strengthened by the colour scheme. The woman's white and polychrome colouring is complemented by the bird's black and white colouring. Located in Paul Haim's garden, the sculpture represents the artist's dream of creating a conversation between art, people and nature.
Playing on her looks and her strong character, and going against decorum, Niki de Saint Phalle took part in the feminist and anti-racist social movements of the latter half of the 20th century. In 2014, she was the subject of a major retrospective in the Grand Palais in Paris, which moved to the Guggenheim Museum in Bilbao in the spring of 2015. Niki de Saint Phalle, whose work asserts itself due to its radicalness, has cemented herself as a major artist of her time, as well as a figure of 20th-century feminism.
"Pour moi, mes sculptures représentent le monde de la femme amplifié, la folie des grandeurs des femmes, la femme dans le monde d'aujourd'hui, la femme au pouvoir." - Niki de Saint Phalle
"For me, my sculptures depict the large-scale world of women, women's delusions of grandeur, women in today's world, and women in places of power." – Niki de Saint Phalle