Làszlo Moholy-Nagy (1895-1946)
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Làszlo Moholy-Nagy (1895-1946)

Konstruktionen – 6. Kestnermappe

Details
Làszlo Moholy-Nagy (1895-1946)
Konstruktionen – 6. Kestnermappe
ensemble complet de six lithographies, 1922-23
sur papier vélin crème, avec la page du justificatif du tirage et la chemise originale en carton conçue par l'artiste
chaque lithographie signée au crayon, numéroté 49. au crayon violet au justificatif
ensemble issu de l'édition signée et numérotée à 50 exemplaires
imprimé par Rob. Leunis & Chapman, Hanovre
publié par Eckart von Sydow chez Ludwig Ey Verlag, Hanovre, 1923
Feuilles et images: 60 x 44 cm (et similaire)
(7)
the complete set of six lithographs, 1922-23
on smooth cream wove paper, with justification page and the original cardboard folder designed by the artist
each lithograph signed in pencil, numbered 49. in purple crayon on the justification
from the signed and numbered edition of 50 sets
printed by Rob. Leunis & Chapman, Hanover
published by Eckart von Sydow at Ludwig Ey Verlag, Hanover, 1923
Sheets and Images 23 5/8 x 17 3/8 in . (and similar)
Provenance
Wolfgang Wittrock, Düsseldorf.
Acquis auprès de celui-ci en 1980.
Literature
K. Passuth, Moholy-Nagy, Londres, 1985, nos. 122-27 (un autre ensemble illustré).
Special Notice
VAT at the rate of 20% will be due on the total of the auction price and fees charged to the buyer. For more information, see the Section D.2. "VAT regime and export conditions” above.
Further Details
En 1922, la Kestner-Gesellschaft demande à Làszlo Moholy-Nagy de créer un ensemble de lithographies pour le sixième et dernier de ses Kestnermappen, une série de portfolios qu'elle publie pour ses membres. Cette jeune association a été fondée en 1916 à Hanovre par un groupe d'amateurs d'art fortunés, las de la vie culturelle conservatrice et provinciale de leur ville. Leur objectif : faire venir, ni plus ni moins, l'avant-garde internationale jusqu'à Hanovre.
Moholy-Nagy n'a que vingt-six ans lorsqu'il reçoit cette commande. L'année suivante, Walter Gropius l'invite à rejoindre la faculté du Bauhaus, dont il devient le plus jeune professeur. Le projet du Kestner-Gesellschaft sera le prétexte parfait pour explorer tout le potentiel de la lithographie, support sur lequel il n'a encore jamais travaillé.
Sous l'influence de dada et du constructivisme, Moholy-Nagy réfléchit alors depuis un certain temps au concept d'un « art de laboratoire », tout en adhérant à l'idée de « la mort de la peinture de chevalet » (voir Passuth, p. 32). Il est convaincu, du moins en théorie, que si la fonction de l'artiste est de concevoir l'œuvre d'art, il n'est pas forcément tenu de la produire de ses propres mains. L'objet d'art devrait au contraire être manufacturé par des artisans professionnels, voire industriellement. Ses premières expérimentations en la matière prennent la forme d'un petit ensemble de peintures sur émail (Passuth 69-70), qu'il qualifiera de « tableaux téléphoniques » – puisqu'il lui aurait suffi, prétendra-t-il, d'un simple coup de fil pour transmettre ses instructions à l'atelier chargé de les fabriquer. Jamais reproduites en série, ces compositions sur peinture émaillée manquaient cruellement d'une qualité fondamentale de l'art de Moholy-Nagy : la transparence. Or, comme il le précise lui-même dans son texte Le pigment et la lumière écrit en 1933 (voir Passuth, p. 323-26), la lumière s'est toujours trouvée au cœur de son œuvre : en témoignent ses peintures du début des années vingt, ses expérimentations photographiques, son œuvre kinétique Modulateur-espace-lumière (1922-1930) ou ses sculptures plus tardives en fil de fer et en plexiglass.
Les lithographies du Kestnermappe offrent l'occasion rêvée pour Moholy-Nagy de donner libre cours à toutes ses pulsions créatives : l'impression va permettre à ses dessins d'être reproduits professionnellement et diffusés en plusieurs exemplaires ; le procédé lithographique, lui, impliquera la superposition de couches d'encre de différentes densités. Le résultat, Konstruktionen, ressemble à une symphonie de six « constellations », composées de surfaces, de formes et de lignes transparentes qui se chevauchent. Sans être des illusions d'optique, ces images constituent de subtils jeux d'ombre, de lumière et d'espace, sobrement appliqués sur une surface plane.
Le portfolio est enfin publié en 1923, sous l'égide du nouveau directeur de la Kestner-Gesellschaft, Eckart von Sydow. À la fois audacieuses et délicates, les Konstruktionen de Moholy-Nagy comptent parmi les créations abstraites les plus abouties du XXe siècle, et sont encore considérées comme une contribution décisive à l'histoire de la gravure d'avant-garde.
À ce jour, très peu de Konstruktionen ont été présentés au complet sur le marché, et les exemplaires bien conservés comme celui-ci, avec sa chemise originale conçue par l'artiste et le justificatif du tirage, sont d'une grande rareté.

In 1922, László Moholy-Nagy was commissioned by the Kestner-Gesellschaft to create a set of lithographs for the sixth and final Kestnermappe, a series of print portfolios published for the members of the society. The Kestner-Gesellschaft had been founded in 1916 in Hannover by a group of wealthy patrons, who were lamenting the conservative and provincial cultural life of their city. It was the declared aim of this foundation to bring the international avantgarde to Hannover.
Moholy-Nagy was only 26 years old at the time. The following year, he would be invited by Walter Gropius to join the faculty of the Bauhaus as its youngest professor. The commission by the Kestner-Gesellschaft gave the artist the opportunity to explore the possibilities of lithography, a technique he had not worked with before.
Around this time, influenced by Dada and Constructivism, Moholy-Nagy had been thinking about the concept of ‘laboratory art’ and had adopted the idea of ‘the death of easel painting’ (see Passuth p. 32). At least theoretically, he believed that the function of the artist was to conceive a work of art, but not necessarily to produce it himself. Instead, the art object should be manufactured professionally or even industrially. His first experiments to put this theory into practice resulted in a small number of enamel paintings (Passuth 69-70), to which he later referred to as ‘telephone pictures’, because he claimed that he could have given instructions to the workshop who executed them over the phone. These enamel pictures were never produced in series and lacked a fundamental quality of Moholy-Nagy’s art: transparency. As he would elaborate in his essay ‘From Pigment to Light’, 1933 (see Passuth p. 323-26), light had always been a central element of his art. His paintings of the early 1920, his photographic experiments, the kinetic Light-Space Modulator (1922-30) and his later wire and plexiglass sculptures bear witness of this preoccupation.
In this context, the commission of the Kestnermappe and the medium of lithography offered Moholy-Nagy a perfect opportunity to express his creative impulses at the time: the printing technique allowed for his designs to be professionally reproduced and distributed in multiple examples, and the lithographic process lent itself to the layering of inks in different density. The result was Konstruktionen, a symphony of six ‘constellations’ of overlapping and transparent surfaces, shapes and lines. Without being optical illusions, these prints are subtle plays of light, shade and space on a flat surface.
The portfolio was finally published in 1923, under the auspice of the new director of the Kestner-Gesellschaft, Eckart von Sydow. At once bold and delicate, Moholy-Nagy’s Konstruktionen count amongst the most accomplished creations of abstract art in the 20th century, and are a milestone of avantgarde printmaking.
Very few sets of Konstruktionen have come to the market and well-preserved examples, complete with folder and justification, such as the present one, are great rarities.

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