Lot Essay
« La couleur ou la tonalité de la couleur n’importe pas, seule importe la qualité de la couleur. »
Serge Poliakoff
"Colour or shade of colour do not matter. Only the quality of colour matters."
Toile majeure jaune, peinte en 1953, propose une expression protéiforme de la couleur. Le jaune n’est pas simplement jaune, mais révèle une richesse exceptionnelle, qui se manifeste dans la matière. C’est l’utilisation de pigments, assemblés par l’artiste lui-même et appliqués en plusieurs épaisseurs qui donne au travail de Poliakoff sa profondeur caractéristique. Des variations de tonalité proposent un voyage dans la couche picturale ; une contemplation dans la texture même du tableau contribuant à nous faire ressentir la forme. Dans les mots de l’artiste, « il faut sentir un tableau plutôt que le regarder, parce le tableau doit être d’une matière presque organique » (Serge Poliakoff cité in F. Brütsche, Serge Poliakoff 1900-1969, Neuchâtel, 1993).
Le début des années 1950 représente un pivot dans l’œuvre de Poliakoff. Représentation en galerie et participation à d’importantes d’expositions lui permettent d’accéder à une vaste reconnaissance. S’il met alors de côté son activité de guitariste pour se consacrer entièrement à la peinture, la musicalité ne quitte néanmoins pas ses œuvres. Chacune est un instrument formant le concerto de la couleur orchestré par l’artiste. En effet, comme celui-ci nous le rappelle, « une forme doit s'écouter et non pas se voir » (cité in M. Ragon, Le regard et la mémoire, Paris, 1956, p. 56). Ainsi, Toile majeure jaune nous joue la riche et harmonieuse mélodie du jaune, dont les notes texturées enveloppent avec douceur des formes libérées des entrelacs de lignes qui structuraient auparavant ses toiles. La majeure en jaune rayonne ainsi sous nos yeux, au son de vibrations de matière.
Toile Majeure Jaune, painted in 1953, offers a protean expression of colour. The yellow is not simply yellow but reveals exceptional diversity, which is displayed in its texture. It is the use of pigments, assembled by the artist himself and applied in several layers, that give Poliakoff's work its characteristic depth. Variations in shade offer a voyage into the pictorial field; a contemplation in the very texture of the painting making us feel the shapes. In the artist's words, "you must feel a painting rather than look at it, because the painting must be a quasi-organic matter". (Serge Poliakoff quoted in F. Brütsche, Serge Poliakoff 1900-1969, Neuchâtel, 1993).
The start of the 1950s represents a turning point in Poliakoff's career. Gaining gallery representation and participating in important exhibitions allow him to gain wide-spread recognition. Though he lets go of his side activity as a guitar player to devote himself entirely to painting, music continues to permeate his works. Each painting becomes an instrument forming the concerto of colour orchestrated by the artist. Effectively, as he reminded us, "a shape must be listened to and not seen" (quoted in M. Ragon, Le regard et la mémoire, Paris, 1956, p. 56). Thus, Toile Majeure Jaune plays for us the rich and harmonious melody of yellow, whose textured notes wrap shapes liberated from the interlaced lines that previously structured his works. The major in yellow thus glows beneath our eyes to the sound of the vibrations of matter.
Serge Poliakoff
"Colour or shade of colour do not matter. Only the quality of colour matters."
Toile majeure jaune, peinte en 1953, propose une expression protéiforme de la couleur. Le jaune n’est pas simplement jaune, mais révèle une richesse exceptionnelle, qui se manifeste dans la matière. C’est l’utilisation de pigments, assemblés par l’artiste lui-même et appliqués en plusieurs épaisseurs qui donne au travail de Poliakoff sa profondeur caractéristique. Des variations de tonalité proposent un voyage dans la couche picturale ; une contemplation dans la texture même du tableau contribuant à nous faire ressentir la forme. Dans les mots de l’artiste, « il faut sentir un tableau plutôt que le regarder, parce le tableau doit être d’une matière presque organique » (Serge Poliakoff cité in F. Brütsche, Serge Poliakoff 1900-1969, Neuchâtel, 1993).
Le début des années 1950 représente un pivot dans l’œuvre de Poliakoff. Représentation en galerie et participation à d’importantes d’expositions lui permettent d’accéder à une vaste reconnaissance. S’il met alors de côté son activité de guitariste pour se consacrer entièrement à la peinture, la musicalité ne quitte néanmoins pas ses œuvres. Chacune est un instrument formant le concerto de la couleur orchestré par l’artiste. En effet, comme celui-ci nous le rappelle, « une forme doit s'écouter et non pas se voir » (cité in M. Ragon, Le regard et la mémoire, Paris, 1956, p. 56). Ainsi, Toile majeure jaune nous joue la riche et harmonieuse mélodie du jaune, dont les notes texturées enveloppent avec douceur des formes libérées des entrelacs de lignes qui structuraient auparavant ses toiles. La majeure en jaune rayonne ainsi sous nos yeux, au son de vibrations de matière.
Toile Majeure Jaune, painted in 1953, offers a protean expression of colour. The yellow is not simply yellow but reveals exceptional diversity, which is displayed in its texture. It is the use of pigments, assembled by the artist himself and applied in several layers, that give Poliakoff's work its characteristic depth. Variations in shade offer a voyage into the pictorial field; a contemplation in the very texture of the painting making us feel the shapes. In the artist's words, "you must feel a painting rather than look at it, because the painting must be a quasi-organic matter". (Serge Poliakoff quoted in F. Brütsche, Serge Poliakoff 1900-1969, Neuchâtel, 1993).
The start of the 1950s represents a turning point in Poliakoff's career. Gaining gallery representation and participating in important exhibitions allow him to gain wide-spread recognition. Though he lets go of his side activity as a guitar player to devote himself entirely to painting, music continues to permeate his works. Each painting becomes an instrument forming the concerto of colour orchestrated by the artist. Effectively, as he reminded us, "a shape must be listened to and not seen" (quoted in M. Ragon, Le regard et la mémoire, Paris, 1956, p. 56). Thus, Toile Majeure Jaune plays for us the rich and harmonious melody of yellow, whose textured notes wrap shapes liberated from the interlaced lines that previously structured his works. The major in yellow thus glows beneath our eyes to the sound of the vibrations of matter.