Robert Delaunay (1885-1941)
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Robert Delaunay (1885-1941)

Portugaise au potiron

Details
Robert Delaunay (1885-1941)
Portugaise au potiron
signé et daté 'r. Delaunay 1916' (en bas à droite)
huile sur toile
131.2 x 97.5 cm.
Peint en 1916

signed and dated 'r. Delaunay 1916' (lower right)
oil on canvas
51 5/8 x 38 3/8 in.
Painted in 1916
Provenance
Galerie Louis Carré, Paris (avant 1955).
Collection particulière (acquis auprès de celle-ci en 1965).
Collection particulière; vente, Sotheby's, New York, 8 mai 2008, lot 158.
Acquis au cours de cette vente par le propriétaire actuel.
Literature
L. Degand, 'Robert Delaunay', in Art d'Aujourd'hui, Boulogne-sur-Seine, série 2, no. 8, octobre 1951, p. 11.
P. Restany, 'Robert Delaunay', in Cimaise, Paris, 1957, p. 7 (illustré; daté '1915-16').
G. Habasque, Du Cubisme à L'Art Abstrait, Documents inédits et suivis d'un catalogue de l'œuvre de Robert Delaunay, Paris, 1957, p. 278, no. 175 (décrit comme 'cire sur toile').
G. Gassiot-Talabot, 'Les Sources du XXème Siècle', in Cimaise, 1961, p. 31.
Exhibited
Paris, Galerie Paul Guillaume, Robert Delaunay, mai-juin 1922, no. 24 (titré 'Femme aux potirons').
Berne, Kunsthalle, Ausstellung Robert Delaunay, juillet-septembre 1951, no. 33.
Marseille, Musée Cantini, Premières étapes de la peinture moderne, mars-mai 1955, no. 45
Paris, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, Première Biennale de Paris, Manifestation Biennale et Internationale des jeunes artistes, octobre 1959, p. 145, no. 18 (illustré).
Zurich, Galerie Charles Lienhard, Exposition de peinture contemporaine, décembre 1962-janvier 1963, no. 1155 (illustré en couleurs).
Special Notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)

Lot Essay

Jean-Louis Delaunay et Richard Riss ont confirmé l'authenticité de cette œuvre.

Partis de Madrid, chassés par la chaleur torride d'août, Robert Delaunay et moi, conseillés par des amis, peintres de Lisbonne, sommes arrivés à Villa do Conde au Nord du Portugal. La lumière n'était pas violente, mais exaltait toutes les couleurs, les maisons multicolores ou d'un blanc éclatant, d'une ligne sobre, des paysans dans des costumes populaires [...], on a eu l'impression de se trouver dans un pays de rêve. Nous nous sommes jetés dans la peinture. On peignait du petit matin au soir. Venus pour un mois d'été, nous sommes restés près de 2 ans - isolés de tout au bord d'une plage immense de l'Océan - avec des amis peintres Portugais et un Américain qui vivaient avec nous. J'ai essayé d'exprimer la lumière, la richesse et la force des couleurs des femmes, des légumes et fruits du pays. Pendant cette période, nous peignions avec des couleurs à la cire à chaud avec l'aspic comme médium. Les tableaux sur la toile du pays, les études sur du papier. Ce qui importait c'était la plus grande pureté et force de la couleur [...]".
S. Delaunay cité in M. Hogg, Robert et Sonia Delaunay, cat. exp., Paris, Musée national d'art moderne, 1967).
La déclaration de guerre en aôut 1914 empêche les Delaunay, alors en vacances dans la Péninsule Ibérique, de rentrer en France. Partageant leur temps entre l’Espagne et le Portugal, Robert et Sonia y resteront jusqu’en 1921. Ils y développèrent des nouveaux sujets d’inspiration, liés à leur grand intérêt pour les arts populaires et le folklore local.
Cette série témoigne de l’animation du marché, avec ses vendeurs, ses étalages de légumes et de fruits. La recherche principale de l’artiste dans Portugaise au Potiron n’est pas juste la représentation d’une scène, mais l’étude de la lumière, la lumière particulière, divisée et recomposée. L'artiste s’amuse à placer et déplacer les disques colorés, et sujets plus figuratifs engendrant des formes et mouvements, créateurs d’espace. La tonalité générale est chaude, des rouges, des oranges, des jaunes. Les verts et bleus sont chargés de jaune. Les contrastes simultanés jouent. Chaque couleur primaire gagne en intensité au côté de sa complémentaire de telle sorte que "les tonalités dissonantes irradient de lumière et font vibrer les formes" (C. Goerg, 'Les Marchés au Minho de Sonia Delaunay', in Revue d’histoire de l’art et d’archéologie, Genève, 1965, p. 212). Ce mélange de motif abstraits et figuratifs est tout à fait représentatif de la nouvelle orientation artistique entreprit par Robert Delaunay, "combinant figurations et abstraction, recherches et art populaire" (B. Léal, La Donation Sonia et Robert Delaunay, dans les collections du Centre Georges Pompidou Musée national d’art moderne, Paris, 2003, p. 132). Les objets usuels trouvés sur place, la mode locale, les marchés offrant pastèques, tomates et potirons, ont permis à Robert et Sonia Delaunay des formes et des couleurs propres à la production de cette période: "des formes de couleurs: femmes disparaissant dans des montagnes de potirons, légumes, dans des marchés féeriques, au soleil, entrecoupées par une figure haute supportant un vase, peu et irrégulier de forme, comme un vase antique, sur la tête. Des costumes populaires, d’une richesse de couleurs rare" (G. Habasque, Robert Delaunay, Paris, 1957, p. 126).

“We left Madrid to escape the scorching August heat, Robert Delaunay and I, and on the advice of friends, painters from Lisbon, travelled to Villa do Conde in northern Portugal. The light was not harsh and brought out all the colours, the multicoloured or bright white houses with their sober lines, the country people in folk costumes [...], it felt as though we had arrived in a country of dreams. We threw ourselves into painting. We painted from early morning til night. We came for one summer month, and ended up staying for nearly two years – far from the world, on the edge of a huge ocean beach – with Portuguese painter friends and an American who lived with us. I tried to express the light, the depth and power in the colours of the local womenfolk, vegetables and fruit. During that period, we did hot wax painting with coloured pigments, using aspic as a medium. The paintings were done on local canvas, and the studies on paper. What mattered was maximum purity and strong colours [...]”.
(S. Delaunay quoted in M. Hogg, Robert and Sonia Delaunay, exh. cat, Paris, Musée national d'art moderne, 1967).

On holiday in the Iberian Peninsula, the Delaunays were prevented from returning to France by the outbreak of war in August 1914. Robert and Sonia stayed in the region until 1921, dividing their time between Spain and Portugal. They explored new sources of inspiration related to their strong interest in folk art and local folklore.
This series shows how lively the market was, with its traders and fruit and vegetable stands. The artist’s main purpose in Portugaise au Potiron is not simply to represent a scene, but to study light – the very particular light, which he divided and recomposed. Through the present work, the artist had fun placing and moving coloured discs, and more figurative subjects that generate shapes and movements to create spaces. The overall tone is warm, with reds, oranges and yellows. The greens and blues are loaded with yellow. There is an interplay of simultaneous contrasts. Each primary colour gains in intensity alongside its complementary colour, “dissonant tones radiate light and make forms shimmer” (C. Goerg, 'Les Marchés au Minho de Sonia Delaunay', in Revue d'histoire de l'art et d'archéologie, Geneva, 1965, p. 212). This combination of abstract and figurative motifs closely reflects Robert Delaunay’s new artistic direction, “combining figurative elements with abstraction, research with folk art” (B. Léal, La Donation Sonia et Robert Delaunay, dans les collections du Centre Georges Pompidou Musée national d’art moderne, Paris, 2003, p. 132). The everyday objects found in situ, local fashion, markets selling watermelons, tomatoes and pumpkins supplied Robert and Sonia Delaunay with the shapes and colours specific to their output in this period: “shapes of colour: women disappearing in mountains of pumpkins and vegetables, in dreamlike markets, under the sun, interspersed with a tall figure carrying a vase – small and irregular in shape, like an antique vase – on their head. Folk costumes, in a profusion of colour rarely seen” (G. Habasque, Robert Delaunay, Paris, 1957, p. 126).

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