Lot Essay
Femme assise s’inscrit dans une période charnière de l'Œuvre de Wifredo Lam, alors en pleine redécouverte de ses racines africaines après son voyage à Paris de 1938 à 1940.
S'il repart à Cuba en juin 1940, les œuvres qui suivirent son périple dans la capitale française - où il fait notamment la connaissance de Pablo Picasso - restent fortement impregnées de l'influence de ce dernier. Comme en témoigne la présente gouache, le travail de Lam présente une forte affinité avec les œuvres d’inspiration africaine de Picasso datant de 1906-07, en cela que l'artiste simplifie radicalement les formes et réduit les figures tridimensionnelles d’une manière comparable à celle du maître espagnol. L
'œuvre de l’artiste commence alors à présenter des caractéristiques spécifiques des motifs africains, comme en témoigne Femme assise avec laquelle l'artiste propose une description évidente mais angulaire de la forme humaine. Lam convoque ici la qualité expressive des masques africains - qu’il a pu observer dans des musées en Espagne - en suggérant les yeux par des incisions et en utilisant des formes géométriques pour évoquer le corps humain. Il représente un visage au nez long et à la forme angulaire qui reprend celle d'une goutte d'eau - manifeste de son intérêt pour les masques africains - ainsi que des mains expressives et surdimensionnées. Lam souligne par ailleurs chacune des formes en cernant leurs contours de noir dans un minimalisme et une épure qui apportent à ce corps, défini comme une ligne fluide presque ininterrompue, une structure élégante.
Wifredo Lam cherche en effet à donner à ces formes primitives une signification propre à son héritage et qui diffère fondamentalement de celle imposée par l’avant-garde parisienne.
Femme assise dates from an important period in Wifredo Lam's artistic production when he began to re-discover his African roots, after his travel to Paris from 1938 to 1940. Eventhough the artist has moved back to Cuba in June 1940, his works executed after his Parisian adventure - where he met Pablo Picasso - bear witness to the influence of the latter.
As the present work testifies, Lam's work displays a strong visual resemblance to Picasso's Africanizing works from 1906-07. He severely simplified his forms and reduced three-dimensional figures in a way similar to that of Picasso.
The artist's work began to assume distinct characteristics based on African motifs. This is evident in works such as this gouache on paper, which exhibits an obvious but angular description of the human form. Lam began to capture the expressive quality present in African masks - similar to those he had seen in museums in Spain - with incised parallel lines as eyes, flat, geometricized bodies, teardrop-shaped heads, long, angular noses and oversized expressive hands. He employed bold black outlines to define essential forms that emphasized geometrical planes. The entire form is rigorously minimalist; he has exorcised the superfluous and summarized the body through an almost uninterrupted fluid line that would endow his work with elegant structure.
Wifredo Lam decided to explore new means of imbuing these primitivizing forms with meaning relevant to his heritage, a meaning that differed fundamentally from those imposed on him by the Parisian avant-garde.
S'il repart à Cuba en juin 1940, les œuvres qui suivirent son périple dans la capitale française - où il fait notamment la connaissance de Pablo Picasso - restent fortement impregnées de l'influence de ce dernier. Comme en témoigne la présente gouache, le travail de Lam présente une forte affinité avec les œuvres d’inspiration africaine de Picasso datant de 1906-07, en cela que l'artiste simplifie radicalement les formes et réduit les figures tridimensionnelles d’une manière comparable à celle du maître espagnol. L
'œuvre de l’artiste commence alors à présenter des caractéristiques spécifiques des motifs africains, comme en témoigne Femme assise avec laquelle l'artiste propose une description évidente mais angulaire de la forme humaine. Lam convoque ici la qualité expressive des masques africains - qu’il a pu observer dans des musées en Espagne - en suggérant les yeux par des incisions et en utilisant des formes géométriques pour évoquer le corps humain. Il représente un visage au nez long et à la forme angulaire qui reprend celle d'une goutte d'eau - manifeste de son intérêt pour les masques africains - ainsi que des mains expressives et surdimensionnées. Lam souligne par ailleurs chacune des formes en cernant leurs contours de noir dans un minimalisme et une épure qui apportent à ce corps, défini comme une ligne fluide presque ininterrompue, une structure élégante.
Wifredo Lam cherche en effet à donner à ces formes primitives une signification propre à son héritage et qui diffère fondamentalement de celle imposée par l’avant-garde parisienne.
Femme assise dates from an important period in Wifredo Lam's artistic production when he began to re-discover his African roots, after his travel to Paris from 1938 to 1940. Eventhough the artist has moved back to Cuba in June 1940, his works executed after his Parisian adventure - where he met Pablo Picasso - bear witness to the influence of the latter.
As the present work testifies, Lam's work displays a strong visual resemblance to Picasso's Africanizing works from 1906-07. He severely simplified his forms and reduced three-dimensional figures in a way similar to that of Picasso.
The artist's work began to assume distinct characteristics based on African motifs. This is evident in works such as this gouache on paper, which exhibits an obvious but angular description of the human form. Lam began to capture the expressive quality present in African masks - similar to those he had seen in museums in Spain - with incised parallel lines as eyes, flat, geometricized bodies, teardrop-shaped heads, long, angular noses and oversized expressive hands. He employed bold black outlines to define essential forms that emphasized geometrical planes. The entire form is rigorously minimalist; he has exorcised the superfluous and summarized the body through an almost uninterrupted fluid line that would endow his work with elegant structure.
Wifredo Lam decided to explore new means of imbuing these primitivizing forms with meaning relevant to his heritage, a meaning that differed fundamentally from those imposed on him by the Parisian avant-garde.