Constantin Brancusi (1876-1957)
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Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the … Read more
Constantin Brancusi (1876-1957)

Vue d'atelier, c. 1925

Details
Constantin Brancusi (1876-1957)
Vue d'atelier, c. 1925
diverses inscriptions au crayon (verso); étiquette de galerie portant le titre et la date (dos du cadre)
tirage argentique, partiellement monté sur support cartonné
image/feuille: 38.7 x 29.2 cm.
montage: 58.4 x 48.2 cm.
Exécuté vers 1925

variously inscribed in pencil (verso); affixed typed gallery label with title and date (frame backing board)
gelatin silver print, tipped to board
image/sheet: 15 ¼ x 11 ½ in. (38.7 x 29.2 cm.)
mount: 23 x 19 in. (58.4 x 48.2 cm.)
Executed circa 1925
Provenance
Atelier Constantin Brancusi, Impasse Ronsin, Paris.
Collection privée, Paris.
Artcurial, Paris, Books & Manuscripts, 16 mai 2012, lot 288.
Bruce Silverstein Gallery, New York.
Acquis directement auprès de celle-ci par le propriétaire actuel en 2013.
Literature
Pontus Hultén, Brancusi Photographe, Centre Pompidou, Paris, 1982, p. 43.
Friedrich Tejah Bach, Brancusi, Photo Reflection, Didier Imbert Fine Art, Paris, 1991, pl. 82.
Catalogue d'exposition, Brancusi New York, 1913-2013, Paul Kasmin Gallery, New York, 2013, pp. 2-3.
Catalogue d'exposition, Impasse Ronsin, Paul Kasmin Gallery, New York, 2016, p. 112.
Paul Franklin, Brancusi & Duchamp: The Art of Dialogue, Kasmin Gallery, New York, 2018, pp. 196-197 et 267.
Catalogue d’exposition, Brancusi, La Sublimation de la forme, Snoeck Publishers, Bruxelles, 2019, pl. 174.

Exhibited
New York, Paul Kasmin Gallery, Brancusi in New York 1913-2013, 7 novembre 2013 - 24 janvier 2014.
New York, Paul Kasmin Gallery, Impasse Ronsin, 28 october 2016 - 14 janvier 2017.
New York, Kasmin Gallery, Brancusi & Duchamp: The Art of Dialogue, 20 septembre - 22 décembre 2018.
Bruxelles, Bozar Centre for Fine Arts, Brancusi, 2 octobre 2019 - 2 février 2020.
Special Notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent. ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)

Lot Essay

Brancusi-sculpteur ou Brancusi-photographe, la ligne se fait fine. C’est sans surprise que l’on assiste à sa première exposition personnelle à la Photo-Secession Gallery de New York en 1914, organisée par les maîtres du Pictorialisme américain Edward Steichen et Alfred Stieglitz.
A mi-chemin entre les deux mediums, son intérêt pour la photographie se cristallise au fur et à mesure de sa carrière artistique et marque un tournant décisif de sculpteur de marbre, de bois et de bronze, à sculpteur d’ombres et de lumières. Puis c’est en 1921, à la suite de sa rencontre avec Man Ray, que Brancusi débute ses images sculpturales. Durement reliée à sa pratique de sculpteur, la photographie devient pour lui un moyen d’illustrer son travail et la manière dont il l’appréhende visuellement. Elle a des fins bien au-delà du documentaire ou de la conservation d’archives.
Brancusi compose alors ses clichés comme il construit ses sculptures, utilisant de nouveaux outils empruntés à la photographie et au théâtre : le cadrage, l’éclairage et la mise en scène. Il re-sculpte ses œuvres à travers son appareil. Rien n’est laissé au hasard ; Brancusi opère par assemblages de formes afin de générer de nouveaux pleins, creux et reliefs.
Ainsi devenue partie intégrante de son processus de création, la photographie est une nouvelle façon de fixer et de créer des formes, courbes et lumières, tangibles à l’œil nu. L’objectif photographique constitue le prolongement de son œil et permet d’aiguiller, voire d’aiguiser, le regard du spectateur comme il le voulait exactement.
Cette vue d’atelier montre ce souci d’organisation des formes et des ombres entre elles, dans leurs rapports au vide qui les entoure. C’est un jaillissement de noirs et de blancs qui se déploie, de négatifs-positifs, de concaves et de convexes, à l’image de la Colonne sans fin dans sa répétition verticale de pyramides dédoublées. Cette dernière incarne parfaitement l’ambition de l’artiste, aussi bien au niveau photographique que sculptural. Elle change au gré du temps, des saisons, heures de la journée, rayons du soleil, devient autre à chaque instant et migre avec des ombres et silhouettes qui se détachent de sa base. Elle symbolise l’infini potentiel du regard autour des sculptures en ronde-bosse, que Brancusi ne se lassait pas de considérer sous tous les angles, tous les socles.
Le studio devient ainsi le point de rendez-vous de la lumière, de l’espace et du volume, dorénavant souverains de son œuvre. Les photographies de ce dernier permettent de suivre son cheminement artistique et d’observer comment il composait ses sculptures, comment il les disposait dans l’espace. Brancusi tenait à ce qu’on les voit dans leur milieu le plus essentiel : son atelier, que Pontus Hultén décrit comme son « monde » tout entier. Et malgré un grand nombre de photographies réalisées par les mains de l’auteur, la vraie œuvre que nous a légué Brancusi est cet atelier, l’aboutissement de ses doigts de sculpteur, aujourd’hui recueilli au Centre Pompidou.


Brancusi-sculptor or Brancusi-photographer, it’s a thin line. Halfway between the two mediums, his interest for photography crystallized a prolific artistic career. The first personal exhibition of Constantin Brancusi took place at the famed Photo-Secession Gallery of New York in 1914, organized by the masters of American Pictorialism, Edward Steichen and Alfred Stieglitz. Afterwards, it was in 1921, following his encounter with Man Ray, that Brancusi began his sculptural images. Solidly linked to his practice as a sculptor, photography became a way of illustrating his work and how he apprehended it visually. Its end purpose goes way beyond the documentation or conservation of archives.
Thus, Brancusi composed his photographs in the same manner as he built his sculptures, using new tools borrowed from the world of photography and the theatre: framing, lighting and scenography. Here, he resculpted his works through his camera. Nothing was left to happenstance; Brancusi operated by assembling shapes in order to generate new full, hollow and raised figures.
Having become an integral part of his creative process, photography is a new way of pinpointing and creating shapes, curves and lights, tangible to the naked eye. The photographic objective constitutes an extension of the eye and enables to guide, even to sharpen, the gaze of the spectator exactly as he wanted.
This view of the artist’s studio shows a concern for interacting shapes and shadows, regarding their relationship with the surrounding void. It’s a gush of blacks and whites, of negatives-positives, a mix of concave and convex shapes, in the image of the Endless Column with its vertical repetition of pyramids split in two. It perfectly incarnates the ambition of the artist, both at the photographical and sculptural level. It changes in keeping with the weather, the seasons, the hours of the day, the rays of sun, becoming another at every moment and migrating with the shadows and silhouettes detaching themselves from its base. This streamlined column symbolises the gaze’s potential infinite with sculptures in the round, which Brancusi never grew tired of appreciating, under every angle, on every pedestal.
Therfore, the studio became the focus of light, space and volume, henceforth reigning over his work. The photographs of the latter enable to follow his artistic progression and observe how he composed his sculptures, how he positioned them in space. Brancusi was adamant that they be seen in their most essential environment: his atelier, which Pontus Hultén describes like his entire “world”. And despite a great number of photographs taken by the author himself, the real work which Brancusi bequeathed to us is the replica of his studio, the completion of his sculptor fingers, today housed and on display at the Centre Pompidou.

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