Lot Essay
Cette œuvre sera incluse au catalogue raisonné en ligne de l'œuvre de Kees van Dongen actuellement en préparation par le Wildenstein Plattner Institute.
« Poiret connaît à cette époque un succès international et van Dongen partage sa fascination pour les étoffes rares et les motifs exotiques, les couleurs orientales aux intermédiaires […] Si l’on regarde les tableaux de van Dongen des années 1912-1913 sous cet angle, on est frappé par la quantité de détails qui évoquent la mode de Poiret : la ligne élancée des femmes, la taille haute, les énormes chapeaux parfois décorés de fleurs, la dominante des tons clairs, la présence de grandes échancrures […] »
Van Dongen, Fauve, anarchiste et mondain, cat. exp., Musée d’art moderne de la ville de Paris, Paris, 2011, p. 118.
Kees van Dongen s'installe à Paris en 1897 et est d'emblée séduit par l'atmosphère festive qui émane de la ville qu’il représente dans une peinture grinçante et provocatrice, inspirée des ambivalences de la société de la Belle Époque. En avril 1916, van Dongen s’installe dans une maison située 29, villa Saïd, au coin de la rue qui donne sur l’actuelle avenue Foch. À sa fille, l’artiste écrit d’ailleurs fièrement « La villa est Avenue du Bois de Boulogne, mademoiselle, tout près du bois » (cité in op. cit., 2011, p. 121).
La présente œuvre incarne le sujet de prédilection de l’artiste: « son univers est celui du dynamisme, de la vie et ses ressorts : la femme et sa nudité, la femme et ses regards, la femme et ses parures » (cité in Van Dongen, cat. exp., Fondation Pierre Gianadda, Martigny, 2002, p. 107).
Ce goût pour les artifices que l'artiste gardera toute sa vie est manifeste dans cette œuvre où le modèle du premier plan - qui incarne l’élégance et la légèreté de la parisienne - est violemment maquillé. Son regard étincelant est rivé sur le spectateur, déstabilisant tant il est provocant et suggestif; elle semble indifférente aux lumières crues qui l'éclairent.
Dans cette composition exécutée dans des tonalités franches de verts, de gris et de bleus, l’artiste laisse jouer librement la couleur, tout en allongeant les formes et en accordant une place importante à l’élégance de la demi-mondaine qui se trouve au premier plan.
Les couleurs que l'artiste choisit pour dépeindre un Paris mondain qui le fascine explosent littéralement sur la toile ; elles sont franches et souvent s'affrontent. Il ne peint pas la réalité mais bien l'idée qu'il s'en fait, les souvenirs qu'il en garde.
"At the time, Poiret had gained international recognition, and van Dongen was sharing his fascination for rare materials, exotic patterns, and mid-range oriental colours […] If we look at van Dongen's works from the period 1912-1913 with this in mind, we are struck by the number of details that call to mind Poiret's fashion: the tall slim women, their high waists, their enormous hats that are sometimes decorated with flowers, the prevalence of light colours, the presence of very low cut necklines […] »
Van Dongen, Fauve, Anarchiste et Mondain, exh. cat., Paris Musée d’Art Moderne, Paris, 2011, p. 118.
Kees van Dongen came to settle in Paris in 1897 and was immediately charmed by the town's festive ambience, which he would portray in a dark and provocative painting inspired by the ambivalence of society during the Belle Époque. In April 1916, van Dongen moved to a house at 29, Villa Saïd, on the corner of the street that overlooked what is now Avenue Foch. The artist wrote proudly to his daughter, "The villa is on Avenue du Bois de Boulogne, Miss, very close to the woods". (quoted in op. cit., 2011, p. 121)
The present work portrays the artist's favourite subject. "His world was that of vitality, life and its inspirations: woman and her nudity, woman and her expressions, woman and her finery." (quoted in Van Dongen, exh. cat., Fondation Pierre Gianadda, Martigny, 2002, p. 107)
This taste for contrivances, which the artist would retain throughout his life, is visible in this work where the model in the foreground – who personifies the frivolity of the Parisian woman – wears violently overstated makeup. Her sparkling gaze is trained on the viewer, as unsettling as it is provocative and suggestive. She seems indifferent to the harsh lighting upon her.
In this composition, painted in clear hues of green, grey and blue, the artist gives full play to the colour, whilst lengthening the shapes and reserving a special place for the elegance of the demimondaine in the foreground.
The colours the artist chose to portray this high-society Paris by which he was fascinated literally detonate across the canvas. They are clear and often contrasting. Effectively, he did not paint reality but rather his idea of it and the memories he had of it.
« Poiret connaît à cette époque un succès international et van Dongen partage sa fascination pour les étoffes rares et les motifs exotiques, les couleurs orientales aux intermédiaires […] Si l’on regarde les tableaux de van Dongen des années 1912-1913 sous cet angle, on est frappé par la quantité de détails qui évoquent la mode de Poiret : la ligne élancée des femmes, la taille haute, les énormes chapeaux parfois décorés de fleurs, la dominante des tons clairs, la présence de grandes échancrures […] »
Van Dongen, Fauve, anarchiste et mondain, cat. exp., Musée d’art moderne de la ville de Paris, Paris, 2011, p. 118.
Kees van Dongen s'installe à Paris en 1897 et est d'emblée séduit par l'atmosphère festive qui émane de la ville qu’il représente dans une peinture grinçante et provocatrice, inspirée des ambivalences de la société de la Belle Époque. En avril 1916, van Dongen s’installe dans une maison située 29, villa Saïd, au coin de la rue qui donne sur l’actuelle avenue Foch. À sa fille, l’artiste écrit d’ailleurs fièrement « La villa est Avenue du Bois de Boulogne, mademoiselle, tout près du bois » (cité in op. cit., 2011, p. 121).
La présente œuvre incarne le sujet de prédilection de l’artiste: « son univers est celui du dynamisme, de la vie et ses ressorts : la femme et sa nudité, la femme et ses regards, la femme et ses parures » (cité in Van Dongen, cat. exp., Fondation Pierre Gianadda, Martigny, 2002, p. 107).
Ce goût pour les artifices que l'artiste gardera toute sa vie est manifeste dans cette œuvre où le modèle du premier plan - qui incarne l’élégance et la légèreté de la parisienne - est violemment maquillé. Son regard étincelant est rivé sur le spectateur, déstabilisant tant il est provocant et suggestif; elle semble indifférente aux lumières crues qui l'éclairent.
Dans cette composition exécutée dans des tonalités franches de verts, de gris et de bleus, l’artiste laisse jouer librement la couleur, tout en allongeant les formes et en accordant une place importante à l’élégance de la demi-mondaine qui se trouve au premier plan.
Les couleurs que l'artiste choisit pour dépeindre un Paris mondain qui le fascine explosent littéralement sur la toile ; elles sont franches et souvent s'affrontent. Il ne peint pas la réalité mais bien l'idée qu'il s'en fait, les souvenirs qu'il en garde.
"At the time, Poiret had gained international recognition, and van Dongen was sharing his fascination for rare materials, exotic patterns, and mid-range oriental colours […] If we look at van Dongen's works from the period 1912-1913 with this in mind, we are struck by the number of details that call to mind Poiret's fashion: the tall slim women, their high waists, their enormous hats that are sometimes decorated with flowers, the prevalence of light colours, the presence of very low cut necklines […] »
Van Dongen, Fauve, Anarchiste et Mondain, exh. cat., Paris Musée d’Art Moderne, Paris, 2011, p. 118.
Kees van Dongen came to settle in Paris in 1897 and was immediately charmed by the town's festive ambience, which he would portray in a dark and provocative painting inspired by the ambivalence of society during the Belle Époque. In April 1916, van Dongen moved to a house at 29, Villa Saïd, on the corner of the street that overlooked what is now Avenue Foch. The artist wrote proudly to his daughter, "The villa is on Avenue du Bois de Boulogne, Miss, very close to the woods". (quoted in op. cit., 2011, p. 121)
The present work portrays the artist's favourite subject. "His world was that of vitality, life and its inspirations: woman and her nudity, woman and her expressions, woman and her finery." (quoted in Van Dongen, exh. cat., Fondation Pierre Gianadda, Martigny, 2002, p. 107)
This taste for contrivances, which the artist would retain throughout his life, is visible in this work where the model in the foreground – who personifies the frivolity of the Parisian woman – wears violently overstated makeup. Her sparkling gaze is trained on the viewer, as unsettling as it is provocative and suggestive. She seems indifferent to the harsh lighting upon her.
In this composition, painted in clear hues of green, grey and blue, the artist gives full play to the colour, whilst lengthening the shapes and reserving a special place for the elegance of the demimondaine in the foreground.
The colours the artist chose to portray this high-society Paris by which he was fascinated literally detonate across the canvas. They are clear and often contrasting. Effectively, he did not paint reality but rather his idea of it and the memories he had of it.