Lot Essay
« - Vous êtes devenu de plus en plus noir , n’est-ce pas ?
- Oui… mais… de moins en moins… »
Pierre Soulages
Depuis 1979, Pierre Soulages varie les déclinaisons d’un vocabulaire unique qu’il appelle l’outrenoir. Cette quête infinie des possibilités insoupçonnées du pigment se caractérise par une véritable démultiplication des structures formelles qui accueillent cette exploration. Ainsi Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007, fait partie d’un ensemble important de 2007 qui propose une nouvelle itération de la réalité plurielle du noir. Des traces profondes parcourent la peinture en oblique, formant deux séparations au tiers du tableau. Se suivant bout à bout, ces sillons de matière tracent ainsi deux rainures qui rythment la toile. Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007 donne à voir une utilisation différente de ces sillons occupant la surface intégrale de l’œuvre. Ceux-ci façonnent des reliefs d’ombre et d’éclat, pas d’une danse de la lumière qui trouve son partenaire chez le regardeur. En effet, le moindre déplacement du spectateur, le moindre changement du point d’éclairage entraine une nouvelle valse de lumière. Jouant du rapport complexe du brillant, Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007 continue l’exploration de la potentialité lumineuse intrinsèque de l’outrenoir.
Soulages a toujours voulu faire jaillir la lumière du noir. Le peintre rappelle avec candeur lorsqu’enfant, il voulait peindre la neige en noir « Ce que je voulais sérieusement faire avec mon encre noire, c’était rendre le blanc du papier plus blanc, plus lumineux, comme la neige. » Pierre Soulages dans Pierre Soulages. Noir Lumière, op, cit., p.51. A compter de 1979, le peintre module la lumière par le travail de différentes textures de noir, dépassant l’obscurité pour faire du pigment une source de lumière qui surgit du tableau. Soulages ouvre ainsi un nouveau champ mental qui se manifeste dans la création d’un nouvel espace, devant la toile. Dans cet espace, le spectateur reçoit la lumière émanant du tableau, se retrouvant plongé dans ses reflets. Creusant la totalité de la toile d’une succession de marques profondes, Soulages fait naitre la lumière, qui se retrouve ainsi inscrite dans des sillons de Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007.
“- You’ve gone more and more black, haven’t you?”
“- Yes... but... less and less...” Pierre Soulages
In 1979, Pierre Soulages began exploring variations on the unique field of expression that he termed “outrenoir”. This infinite quest for the uncharted possibilities of the colour black is characterised by an plethora of formal structures which accommodate its exploration. Thus Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007 is part of an important ensemble of works begun in 2007 which propose a new iteration of the multifaceted reality of black. Deep scores run across the painting at a slant, forming two separations that divide the canvas into thirds. The furrows are placed end to end, creating two grooves that bring rhythm to the piece. Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007 reveals a different use of these traces, completely filling the surface of the painting. They create reliefs of shadow and radiance, the steps in a dance of light that invites the viewer as a partner. Indeed, the slightest movement of the spectator – the slightest change in the orientation of the lighting – sends the light waltzing in a new direction. Playing on a complex rapport with shine, Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007 continues the exploration of the luminous potential inherent to the outrenoir.
Soulages has always sought to bring light forth from black pigment. The painter candidly remembers that as a child, he wanted to paint snow in black. “What I seriously wanted to do with my black ink was to make the paper whiter, more luminous, like the snow.” – Pierre Soulages in Pierre Soulages. Noir Lumière, op, cit., p.51. Starting in 1979, the painter began to inflect light through various textures of black, transcending darkness to make the colour a source of light, leaping from the work. Soulages thus opens a new mental arena which is manifested in the creation of a new space in front of the painting. In this space, the spectator receives the light emanating from the work and is immersed in its reflections. By furrowing the entire painting with a succession of deep marks, Soulages begets the light, etching it into the grooves of Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007.
- Oui… mais… de moins en moins… »
Pierre Soulages
Depuis 1979, Pierre Soulages varie les déclinaisons d’un vocabulaire unique qu’il appelle l’outrenoir. Cette quête infinie des possibilités insoupçonnées du pigment se caractérise par une véritable démultiplication des structures formelles qui accueillent cette exploration. Ainsi Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007, fait partie d’un ensemble important de 2007 qui propose une nouvelle itération de la réalité plurielle du noir. Des traces profondes parcourent la peinture en oblique, formant deux séparations au tiers du tableau. Se suivant bout à bout, ces sillons de matière tracent ainsi deux rainures qui rythment la toile. Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007 donne à voir une utilisation différente de ces sillons occupant la surface intégrale de l’œuvre. Ceux-ci façonnent des reliefs d’ombre et d’éclat, pas d’une danse de la lumière qui trouve son partenaire chez le regardeur. En effet, le moindre déplacement du spectateur, le moindre changement du point d’éclairage entraine une nouvelle valse de lumière. Jouant du rapport complexe du brillant, Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007 continue l’exploration de la potentialité lumineuse intrinsèque de l’outrenoir.
Soulages a toujours voulu faire jaillir la lumière du noir. Le peintre rappelle avec candeur lorsqu’enfant, il voulait peindre la neige en noir « Ce que je voulais sérieusement faire avec mon encre noire, c’était rendre le blanc du papier plus blanc, plus lumineux, comme la neige. » Pierre Soulages dans Pierre Soulages. Noir Lumière, op, cit., p.51. A compter de 1979, le peintre module la lumière par le travail de différentes textures de noir, dépassant l’obscurité pour faire du pigment une source de lumière qui surgit du tableau. Soulages ouvre ainsi un nouveau champ mental qui se manifeste dans la création d’un nouvel espace, devant la toile. Dans cet espace, le spectateur reçoit la lumière émanant du tableau, se retrouvant plongé dans ses reflets. Creusant la totalité de la toile d’une succession de marques profondes, Soulages fait naitre la lumière, qui se retrouve ainsi inscrite dans des sillons de Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007.
“- You’ve gone more and more black, haven’t you?”
“- Yes... but... less and less...” Pierre Soulages
In 1979, Pierre Soulages began exploring variations on the unique field of expression that he termed “outrenoir”. This infinite quest for the uncharted possibilities of the colour black is characterised by an plethora of formal structures which accommodate its exploration. Thus Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007 is part of an important ensemble of works begun in 2007 which propose a new iteration of the multifaceted reality of black. Deep scores run across the painting at a slant, forming two separations that divide the canvas into thirds. The furrows are placed end to end, creating two grooves that bring rhythm to the piece. Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007 reveals a different use of these traces, completely filling the surface of the painting. They create reliefs of shadow and radiance, the steps in a dance of light that invites the viewer as a partner. Indeed, the slightest movement of the spectator – the slightest change in the orientation of the lighting – sends the light waltzing in a new direction. Playing on a complex rapport with shine, Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007 continues the exploration of the luminous potential inherent to the outrenoir.
Soulages has always sought to bring light forth from black pigment. The painter candidly remembers that as a child, he wanted to paint snow in black. “What I seriously wanted to do with my black ink was to make the paper whiter, more luminous, like the snow.” – Pierre Soulages in Pierre Soulages. Noir Lumière, op, cit., p.51. Starting in 1979, the painter began to inflect light through various textures of black, transcending darkness to make the colour a source of light, leaping from the work. Soulages thus opens a new mental arena which is manifested in the creation of a new space in front of the painting. In this space, the spectator receives the light emanating from the work and is immersed in its reflections. By furrowing the entire painting with a succession of deep marks, Soulages begets the light, etching it into the grooves of Peinture 117 x 130 cm, 21 mars 2007.