Lot Essay
Cette œuvre sera incluse au catalogue raisonné de l'œuvre de Simon Hantaï actuellement en préparation par les Archives Simon Hantaï.
« Peindre en aveugle, c’est se débarrasser de tout ce qui peut être considéré comme une trace de l’artiste – de sa maitrise ou de son corps – dans l’œuvre. C’est enterrer l’idée de composition, mais aussi l’association traditionnelle entre l’œuvre d’art et la recherche d’un effet. »
"Painting blindly is getting rid of everything that could be considered to be a trace of the artist – of his influence or of his body – in the work. It's burying the idea of composition, as well as the traditional association between the work of art and the attempt at an effect."
Pierre Wat
En 1960, Simon Hantaï adopte la méthode iconique qui fera la renommée internationale de l’artiste. Le pliage est né. Au cours de sa carrière, Hantaï n’aura de cesse de décliner ce procédé sous différents paramètres formels et colorés, variant nouages et formes du pliage. Sans titre – manteau de la vierge est rattachée à la première suite picturale des Mariales qui annonce une révolution dans le travail de l’artiste. La toile est froissée de manière irrégulière, recouverte de peinture, puis séchée et dépliée. Seules les zones pliées restées à la surface sont recouvertes par cette apport de pigment. Le moment du dépli représente ainsi la découverte d’un tableau pour l’artiste même, ce faisant abrogeant en partie sa maitrise sur la composition. Eprouvant les limites de la peinture traditionnelle, cette technique de peinture est en vérité une revalorisation du processus de construction du tableau. Peindre sans voir représente un tournant majeur dans l’histoire de l’art, dont les conséquences sont radicales. Cette remise en question des fondamentaux de la peinture trouve son expression dans la couleur. Sans titre manteau de la Vierge, fait montre d’un bleu puissant qui lacère la toile, créant ainsi une composition riche et complexe.
Les possibilités sont démultipliées. C’est à cette abondance que fait référence le titre de l’œuvre, thème fabuleux qui voit la Vierge de Miséricorde ouvrir son manteau pour accueillir toutes les facettes de l’humanité, coupable et innocent, pauvre et riche, prêtre et soldat, homme et femme, virginal et son contraire. Si l’adoption de cette référence biblique suit le passage d’Hantai en Italie durant lequel il verra plusieurs tableaux de ce thème, elle reflète également la volonté d’inclure le champ entier de peinture, dès lors accessible à la pratique de l’artiste. Incluant tous les états de la peinture, Hantaï embrasse le maculé, outil d’une explosion de la couleur.
In 1960, Simon Hantaï adopted the iconic method that would bring the artist international prominence. Folding was born. Over the course of his career, Hantaï would never cease to recast this process with different formal and colour parameters, varying forms of folding and knotting. Untitled – Manteau de la Vierge is linked to the first pictorial series, the Mariales, which heralded a revolution in the artist's work. The canvas is wrinkled haphazardly, covered in paint, then dried and unfolded. Only the folded areas that remained at the surface are coated by this addition of pigment. The moment of unfolding thus becomes the moment when the artist himself discovers the painting, erasing ‒ in part ‒ his control over the composition. Testing the limitations of traditional painting, this technique is, in truth, a way of restoring value to the process of building the painting. Painting without seeing was a major turning point in art history, the consequences of which were radical. This challenge to the fundamentals of painting found its expression in colour. Untitled Manteau de la Vierge features a powerful blue that slashes the canvas, creating a rich and complex composition.
The possibilities are endless. That is the abundance referenced in the title of the work, a fabled theme in which the Virgin of Mercy opens her cloak to invite in all facets of humanity ‒ guilty and innocent, poor and rich, priest and solider, man and woman, virginal and its opposite. While this choice of biblical reference came after Hantaï's trip to Italy, where he saw several paintings of the subject, it also reflects the desire to include the entire field of the painting, which became attainable through the artist's practice. By including all the states of the painting, Hantaï embraced the spoiled and the imperfect as a tool by which colour explodes.
« Peindre en aveugle, c’est se débarrasser de tout ce qui peut être considéré comme une trace de l’artiste – de sa maitrise ou de son corps – dans l’œuvre. C’est enterrer l’idée de composition, mais aussi l’association traditionnelle entre l’œuvre d’art et la recherche d’un effet. »
"Painting blindly is getting rid of everything that could be considered to be a trace of the artist – of his influence or of his body – in the work. It's burying the idea of composition, as well as the traditional association between the work of art and the attempt at an effect."
Pierre Wat
En 1960, Simon Hantaï adopte la méthode iconique qui fera la renommée internationale de l’artiste. Le pliage est né. Au cours de sa carrière, Hantaï n’aura de cesse de décliner ce procédé sous différents paramètres formels et colorés, variant nouages et formes du pliage. Sans titre – manteau de la vierge est rattachée à la première suite picturale des Mariales qui annonce une révolution dans le travail de l’artiste. La toile est froissée de manière irrégulière, recouverte de peinture, puis séchée et dépliée. Seules les zones pliées restées à la surface sont recouvertes par cette apport de pigment. Le moment du dépli représente ainsi la découverte d’un tableau pour l’artiste même, ce faisant abrogeant en partie sa maitrise sur la composition. Eprouvant les limites de la peinture traditionnelle, cette technique de peinture est en vérité une revalorisation du processus de construction du tableau. Peindre sans voir représente un tournant majeur dans l’histoire de l’art, dont les conséquences sont radicales. Cette remise en question des fondamentaux de la peinture trouve son expression dans la couleur. Sans titre manteau de la Vierge, fait montre d’un bleu puissant qui lacère la toile, créant ainsi une composition riche et complexe.
Les possibilités sont démultipliées. C’est à cette abondance que fait référence le titre de l’œuvre, thème fabuleux qui voit la Vierge de Miséricorde ouvrir son manteau pour accueillir toutes les facettes de l’humanité, coupable et innocent, pauvre et riche, prêtre et soldat, homme et femme, virginal et son contraire. Si l’adoption de cette référence biblique suit le passage d’Hantai en Italie durant lequel il verra plusieurs tableaux de ce thème, elle reflète également la volonté d’inclure le champ entier de peinture, dès lors accessible à la pratique de l’artiste. Incluant tous les états de la peinture, Hantaï embrasse le maculé, outil d’une explosion de la couleur.
In 1960, Simon Hantaï adopted the iconic method that would bring the artist international prominence. Folding was born. Over the course of his career, Hantaï would never cease to recast this process with different formal and colour parameters, varying forms of folding and knotting. Untitled – Manteau de la Vierge is linked to the first pictorial series, the Mariales, which heralded a revolution in the artist's work. The canvas is wrinkled haphazardly, covered in paint, then dried and unfolded. Only the folded areas that remained at the surface are coated by this addition of pigment. The moment of unfolding thus becomes the moment when the artist himself discovers the painting, erasing ‒ in part ‒ his control over the composition. Testing the limitations of traditional painting, this technique is, in truth, a way of restoring value to the process of building the painting. Painting without seeing was a major turning point in art history, the consequences of which were radical. This challenge to the fundamentals of painting found its expression in colour. Untitled Manteau de la Vierge features a powerful blue that slashes the canvas, creating a rich and complex composition.
The possibilities are endless. That is the abundance referenced in the title of the work, a fabled theme in which the Virgin of Mercy opens her cloak to invite in all facets of humanity ‒ guilty and innocent, poor and rich, priest and solider, man and woman, virginal and its opposite. While this choice of biblical reference came after Hantaï's trip to Italy, where he saw several paintings of the subject, it also reflects the desire to include the entire field of the painting, which became attainable through the artist's practice. By including all the states of the painting, Hantaï embraced the spoiled and the imperfect as a tool by which colour explodes.