Sans titre, 1959

Comme souvent chez Man Ray, certains éléments constitutifs de ses œuvres se retrouvent dans d’autres, opérant ainsi une mise en abyme. Cette rayographie des années 1950 présente des pellicules de films - à l’instar d’une œuvre de 1923 publiée en 1926 dans la revue allemande G ainsi que dans l’album publié par James Thrall Soby : Photographs by Man Ray 1920-1934 - manière de rappeler que Man Ray n’est pas seulement photographe, mais aussi réalisateur, et que la pellicule constitue à ses yeux un support en tant que tel. Retour à la Raison (1923), Emak Bakia (1926), L’Etoile de Mer (1928), Les Mystères du Château du dé (1929) sont les principaux films de Man Ray. Dans chacun d’eux on retrouve certaines de ses œuvres plastiques, Fisherman Idol (lot 111) dans Emak Bakia, Retour à la Raison est même réalisé sur le même principe que ses rayographies, c’est-à-dire en posant directement des éléments sur la pellicule, sans qu’il y ait de prise de vue. Il s’agit donc ici d’un photogramme, de photogramme, de photogramme.

As is often the case with Man Ray, certain constitutive elements of his works are found in others, thus creating a mise en abyme. This 1950s rayograph features rolls of film — like a 1923 work featured in 1926 in the German magazine G, as well as in the album published by James Thrall Soby: Photographs by Man Ray 1920 Paris 1934 — a way of recalling that Man Ray is not only a photographer, but also a director, and that the film roll constitutes in his eyes a support as such. Return to Reason (1923), Emak Bakia (1926), L’Etoile de Mer (1928), Les Mystères du Château du dé (1929) are the main films by Man Ray. In each of them we find some of his plastic works Fisherman Idol (lot 111) in Emak Bakia, Retour à la Raison is even produced on the same principle as his rayographs, that is to say by placing elements directly on the rolls of film, without actually taking any shots. It is therefore a matter here of a photogram, of a photogram, of a photogram.