Lot Essay
Les exemples de rayographies dans les années 1950 sont assez rares, puisque sur les quelques 307 rayographies répertoriées officiellement à ce jour, seule une vingtaine a été réalisée entre 1951 et 1968 (cf. Catalogue raisonné des Rayographies, Emmanuelle de l’Ecotais, Editions Léo Scheer, 2001).
Il existe une variante de celle-ci présentant les mêmes tire-bouchons. Il est d’ailleurs assez fréquent de trouver le même objet sur plusieurs œuvres, puisque Man Ray recherche dans la chambre noire la composition idéale avec divers éléments, qu’il déplace et éclaire différemment à l’envi. Ainsi le même chevalet de violoncelle peut figurer sur quatre rayographies différentes, tandis qu’on retrouve les mêmes cristaux rectangulaires sur sept autres (1922).
Le tire-bouchon, objet du quotidien facilement reconnaissable, est présent à plusieurs reprises dans des rayographies de 1923 et 1927. Comme en 1920 lorsqu’il photographiait un batteur à œufs qu’il titrait La Femme ou Man, Man Ray réalise ici une composition avec un ustensile de cuisine (un couvercle anti-projection utilisé pour la friture) sur lequel il a placé trois tire-bouchons décapsuleurs ouverts, le tout formant une tête de cyclope absurde ; dessous, l’un des deux éléments métalliques d’une fermeture-éclair semble dessiner un sourire ironique et édenté. On retrouve dans la trivialité de cette rayographie tout l’imaginaire et l’humour de Man Ray. Comme dans ses sculptures, il associe des objets banals et hétéroclites et les sort de leur contexte pour les projeter dans une nouvelle réalité.
Examples of rayographs in the 1950s are quite rare of the 307 or so rayographs officially recorded to date, only about twenty were created between 1951 and 1968 (cf. catalogue raisonné des Rayographies, Emmanuelle de l'Ecotais, Editions Léo Scheer, 2001). There is a variation of this one, showcasing the same corkscrews. Moreover, it is quite common to find the same object in several works, since Man Ray searched in the darkroom for the ideal composition using various elements, which he moves and lights differently as desired. Thus, the same cello bridge can appear on four different rayographs, while the same rectangular crystals are found on seven others (1922).
The corkscrew, an easily recognizable everyday object, is present on several occasions in rayographs dating from 1923 and 1927.
As in 1920 when he photographed an egg beater that he called La Femme ou Man, Man Ray realizes here a composition with a kitchen utensil (an anti-splash lid used for frying) on which he placed three open bottle-opener corkscrews, all forming an absurd Cyclop’s head; underneath, one of the two metallic elements of a zipper seems to depict a wry, toothless smile. We find in the triviality of this rayograph all the imagination and humour of Man Ray. As in his sculptures, he associates banal and eclectic objects and takes them out of their context to project them into a new reality.
Il existe une variante de celle-ci présentant les mêmes tire-bouchons. Il est d’ailleurs assez fréquent de trouver le même objet sur plusieurs œuvres, puisque Man Ray recherche dans la chambre noire la composition idéale avec divers éléments, qu’il déplace et éclaire différemment à l’envi. Ainsi le même chevalet de violoncelle peut figurer sur quatre rayographies différentes, tandis qu’on retrouve les mêmes cristaux rectangulaires sur sept autres (1922).
Le tire-bouchon, objet du quotidien facilement reconnaissable, est présent à plusieurs reprises dans des rayographies de 1923 et 1927. Comme en 1920 lorsqu’il photographiait un batteur à œufs qu’il titrait La Femme ou Man, Man Ray réalise ici une composition avec un ustensile de cuisine (un couvercle anti-projection utilisé pour la friture) sur lequel il a placé trois tire-bouchons décapsuleurs ouverts, le tout formant une tête de cyclope absurde ; dessous, l’un des deux éléments métalliques d’une fermeture-éclair semble dessiner un sourire ironique et édenté. On retrouve dans la trivialité de cette rayographie tout l’imaginaire et l’humour de Man Ray. Comme dans ses sculptures, il associe des objets banals et hétéroclites et les sort de leur contexte pour les projeter dans une nouvelle réalité.
Examples of rayographs in the 1950s are quite rare of the 307 or so rayographs officially recorded to date, only about twenty were created between 1951 and 1968 (cf. catalogue raisonné des Rayographies, Emmanuelle de l'Ecotais, Editions Léo Scheer, 2001). There is a variation of this one, showcasing the same corkscrews. Moreover, it is quite common to find the same object in several works, since Man Ray searched in the darkroom for the ideal composition using various elements, which he moves and lights differently as desired. Thus, the same cello bridge can appear on four different rayographs, while the same rectangular crystals are found on seven others (1922).
The corkscrew, an easily recognizable everyday object, is present on several occasions in rayographs dating from 1923 and 1927.
As in 1920 when he photographed an egg beater that he called La Femme ou Man, Man Ray realizes here a composition with a kitchen utensil (an anti-splash lid used for frying) on which he placed three open bottle-opener corkscrews, all forming an absurd Cyclop’s head; underneath, one of the two metallic elements of a zipper seems to depict a wry, toothless smile. We find in the triviality of this rayograph all the imagination and humour of Man Ray. As in his sculptures, he associates banal and eclectic objects and takes them out of their context to project them into a new reality.