Lot Essay
« Parfois, mon travail a l'air très enfantin, schizophrène ou stupide, mais c'était une bonne chose pour moi, car pour moi, la matière est la peinture elle-même. Dans la masse de la peinture, je trouve mon imagination et je vais la peindre. »
"Sometimes my work looks very childish or child-like, schizophrenic or stupid, but, that was a good thing for me, because for me the material is the paint itself. In the mass of paint, I find my imagination and go to paint it."
Karel Appel
Précurseur de l’esthétique CoBrA dès 1947, Karel Appel fonde le mouvement en 1948 en compagnie d’Asger Jorn, Corneille, et plus tard Pierre Alechinsky. Peut-être le dernier des mouvements avant-garde du XXe, CoBrA se construit en opposition aux calculs de l’abstraction des années 50. Révolution créative, le mouvement promeut une liberté d’expression détachée de la théorie, et ancrée dans le folklore et la couleur. Célébré dans le cadre d’une exposition devenue iconique au Stedelijk d’Amsterdam en 1949, CoBrA se relocalise à Paris en 1950. Si Amsterdam est la ville de la jeunesse d’Appel, Paris est celle de son évolution. Soutenue par critiques et marchands, son œuvre y devient indissociable de la vie artistique parisienne. Elle y rencontre un succès immodéré, culminant notamment lors d’une grande exposition au palais des beaux-arts de Liège en 1951. C’est durant ces années que sa pate coloriste éclate et devient synonyme du mouvement CoBrA. Child with a Green ball, (1951) est un exemple probant de la richesse qui caractérise la palette d’Appel. Les primaires tels que l’ocre rouge, le jaune vif ou encore les bleus et noirs minéraux, contrastent avec le blanc en créant de remarquables contrepoints. L’œuvre d’Appel se distille dans la couleur et la matière. Travaillant des deux mains, le peintre réserve la droite pour le dessin, et fait jaillir de la gauche le pigment du tube.
« Le rouge a été pour moi une couleur choc. Dans ma jeunesse, j’ouvrais des tubes entiers de rouge avec une lame de rasoir pour regarder couler leur pate éclatante. » - M. Ragon, Karel Appel: peinture 1937-1957, Paris, 1988
Child with a Green ball émerge ainsi de la matière, en particulier la tête de l’enfant qui donne à celle-ci une expression. Ce personnage, tout droit sorti d’un bestiaire imaginaire à la Kafka est l’illustration parfaite des sujets qui peuplent les œuvres d’Appel. Le peintre s’inscrit ainsi dans la lignée de Van Gogh, perfectionnant le monde de l’expression abstraite poursuivit par son compatriote. L’enfant de Child with a Green ball se matérialise dans une peinture d’une véhémence expressive, sans sacrifier un fond de tendresse joyeuse. En effet, comme disait Appel, « L’art permet de faire de nos vies une fête sur terre. ». - L’art est une fête ! Musée d’Art moderne de la ville de Paris, Paris, 2017.
Pioneer of the CoBrA aesthetic since 1947, Karel Appel creates the movement in 1948, along with Asger Jorn, Corneille, and later Pierre Alechinsky. Perhaps one of the last avant-garde movement of the 20th century, CoBrA was conceived in opposition to the theorization of the abstraction of the 50s. Rooted in folklore and color, the movement foregrounds creative revolution. Celebrated in the now iconic 1949 exhibition at Amsterdam’s Stedelijk Museum, CoBrA finds a new home in Paris in 1950. If Amsterdam is the city of Appel’s youth, Paris is that of his evolution. Counting on the support of critics and dealers alike, his work becomes symbolic of the Parisian artistic scene of the time. His immoderate success notably culminates with the important 1951 exhibition at the Palais des Beaux-Arts in Liège. During these seminal years, Appel finds his truly colorist style, which becomes synonymous with CoBrA. Child with a Green ball, (1951) is a probing example of Appel’s characteristically rich palette. Primary colors such as red ochres, vibrant yellows or mineral blues and blacks contrast with the whites, creating superb counterpoints. Appel’s work is entrenched in color and matter. Working with both hands, the painter uses the right one to draw, and the left one to squeeze the pigment out of the tube.
“For me, red is the color of impact. In my youth, I opened entire tubes of red with a razor blade to watch the shining paste burst out.” M. Ragon, Karel Appel: peinture 1937-1957, Paris, 1988
Child with a Green ball is thusly born out of matter, notably the child’s head, which personalize the latter. This character, straight from an imaginary bestiary à la Kafka is the perfect illustration of the subjects which inhabit Appel’s works. He thus follows in the footsteps of Van Gogh, perfecting the abstract expressionist endeavour of the artist with whom he shares his native land. The child in Child with a Green ball materializes himself in the painting’s expressive fervor, without sacrificing a tender joy. Effectively, as Appel once said, “Art makes our lives a party on Earth.” - L’art est une fête ! Musée d’Art moderne de la ville de Paris, Paris, 2017.
"Sometimes my work looks very childish or child-like, schizophrenic or stupid, but, that was a good thing for me, because for me the material is the paint itself. In the mass of paint, I find my imagination and go to paint it."
Karel Appel
Précurseur de l’esthétique CoBrA dès 1947, Karel Appel fonde le mouvement en 1948 en compagnie d’Asger Jorn, Corneille, et plus tard Pierre Alechinsky. Peut-être le dernier des mouvements avant-garde du XXe, CoBrA se construit en opposition aux calculs de l’abstraction des années 50. Révolution créative, le mouvement promeut une liberté d’expression détachée de la théorie, et ancrée dans le folklore et la couleur. Célébré dans le cadre d’une exposition devenue iconique au Stedelijk d’Amsterdam en 1949, CoBrA se relocalise à Paris en 1950. Si Amsterdam est la ville de la jeunesse d’Appel, Paris est celle de son évolution. Soutenue par critiques et marchands, son œuvre y devient indissociable de la vie artistique parisienne. Elle y rencontre un succès immodéré, culminant notamment lors d’une grande exposition au palais des beaux-arts de Liège en 1951. C’est durant ces années que sa pate coloriste éclate et devient synonyme du mouvement CoBrA. Child with a Green ball, (1951) est un exemple probant de la richesse qui caractérise la palette d’Appel. Les primaires tels que l’ocre rouge, le jaune vif ou encore les bleus et noirs minéraux, contrastent avec le blanc en créant de remarquables contrepoints. L’œuvre d’Appel se distille dans la couleur et la matière. Travaillant des deux mains, le peintre réserve la droite pour le dessin, et fait jaillir de la gauche le pigment du tube.
« Le rouge a été pour moi une couleur choc. Dans ma jeunesse, j’ouvrais des tubes entiers de rouge avec une lame de rasoir pour regarder couler leur pate éclatante. » - M. Ragon, Karel Appel: peinture 1937-1957, Paris, 1988
Child with a Green ball émerge ainsi de la matière, en particulier la tête de l’enfant qui donne à celle-ci une expression. Ce personnage, tout droit sorti d’un bestiaire imaginaire à la Kafka est l’illustration parfaite des sujets qui peuplent les œuvres d’Appel. Le peintre s’inscrit ainsi dans la lignée de Van Gogh, perfectionnant le monde de l’expression abstraite poursuivit par son compatriote. L’enfant de Child with a Green ball se matérialise dans une peinture d’une véhémence expressive, sans sacrifier un fond de tendresse joyeuse. En effet, comme disait Appel, « L’art permet de faire de nos vies une fête sur terre. ». - L’art est une fête ! Musée d’Art moderne de la ville de Paris, Paris, 2017.
Pioneer of the CoBrA aesthetic since 1947, Karel Appel creates the movement in 1948, along with Asger Jorn, Corneille, and later Pierre Alechinsky. Perhaps one of the last avant-garde movement of the 20th century, CoBrA was conceived in opposition to the theorization of the abstraction of the 50s. Rooted in folklore and color, the movement foregrounds creative revolution. Celebrated in the now iconic 1949 exhibition at Amsterdam’s Stedelijk Museum, CoBrA finds a new home in Paris in 1950. If Amsterdam is the city of Appel’s youth, Paris is that of his evolution. Counting on the support of critics and dealers alike, his work becomes symbolic of the Parisian artistic scene of the time. His immoderate success notably culminates with the important 1951 exhibition at the Palais des Beaux-Arts in Liège. During these seminal years, Appel finds his truly colorist style, which becomes synonymous with CoBrA. Child with a Green ball, (1951) is a probing example of Appel’s characteristically rich palette. Primary colors such as red ochres, vibrant yellows or mineral blues and blacks contrast with the whites, creating superb counterpoints. Appel’s work is entrenched in color and matter. Working with both hands, the painter uses the right one to draw, and the left one to squeeze the pigment out of the tube.
“For me, red is the color of impact. In my youth, I opened entire tubes of red with a razor blade to watch the shining paste burst out.” M. Ragon, Karel Appel: peinture 1937-1957, Paris, 1988
Child with a Green ball is thusly born out of matter, notably the child’s head, which personalize the latter. This character, straight from an imaginary bestiary à la Kafka is the perfect illustration of the subjects which inhabit Appel’s works. He thus follows in the footsteps of Van Gogh, perfecting the abstract expressionist endeavour of the artist with whom he shares his native land. The child in Child with a Green ball materializes himself in the painting’s expressive fervor, without sacrificing a tender joy. Effectively, as Appel once said, “Art makes our lives a party on Earth.” - L’art est une fête ! Musée d’Art moderne de la ville de Paris, Paris, 2017.