Exhibited
(prêt) Lodève, Musée de Lodève, 2002-2009.
Paris, Musée d'Art Moderne de la ville de Paris, Raoul Dufy, le plaisir, octobre 2008-janvier 2009, p. 314, no. 100 (illustré en couleurs, p. 266).
Tokyo, Musée Municipal des Beaux-Arts de Mitaka; Tochigi, Musée Municipal des Beaux-Arts d'Ashikaga; Kyoto, Musée Eki et Oita, Musée Municipal des Beaux-Arts, Raoul Dufy, avril-décembre 2009, p. 57, no. 42 (illustré).
Sète, Musée Paul Valéry, Dufy en Méditerranée, juin-octobre 2010, p. 130 et 203, no. 43 (illustré en couleurs, p. 131 et 203).
Further Details
« Dufy était ardemment attaché à la musique (il passa la dernière soirée de sa vie à écouter un disque d’un opéra de Wagner) et l’un de ses sujets favoris était l’orchestre. Il était attiré par le mouvement agité de l’orchestre, ses motifs de forme et de son, qu’il traduisit superbement par des lignes vibrantes. »
A.Werner, in Raoul Dufy, cat. exp., Galerie Daniel Malingue, Paris, 1987.
Né au sein d’une famille de musiciens - le père de Raoul Dufy, Léon Marius, comptable de formation, était également organiste et dirigeait les maitrises des églises Notre-Dame et Saint-Joseph du Havre, et ses deux frères, Léon et Gaston étaient également d’excellents musiciens – Dufy s’immergea très tôt dans le monde de la musique et aborda dès 1902 ce thème qu’il revisitera à la fin de sa vie avec frénésie, entre 1941 et 1946. La musique lie Dufy à des souvenirs personnels, quand l’artiste dû vendre au début de sa carrière à contrecœur, un instrument de musique appartenant à son père pour faire face à des difficultés financières. Il regretta en réalité profondément cette vente et l’exprimera a posteriori par la récurrence de motifs, visible dans les natures mortes au violon, Hommage à Bach, celles au piano Hommage à Claude Debussy, et bien sûr dans sa série des orchestres. Ces compositions, de plusieurs dimensions, aux aplats de couleurs franches dont les harmonies se fondent sur les trois couleurs primaires (rouge, jaune, bleu) ainsi que leur ordonnance décorative, ne sont d’ailleurs pas sans rappeler les œuvres de Matisse, lui aussi passionné de musique.
Les œuvres de Dufy, se rattachant à la série des orchestres, sont généralement peintes soit depuis la salle, soit depuis la scène, mais toujours en se plaçant sur le côté de celle-ci, et ne montrant, par conséquent, de la salle, que les avant-scènes et les extrémités des rangées d’auditeurs. Les orchestres sont tout d’abord l’occasion d’exercices formels virtuoses, ou les musiciens sans visage ponctuent l’espace, en un étagement presque vertical des plans, un peu comme les notes de musique peuvent rythmer graphiquement les partitions. Le grand Orchestre est une des rares œuvres de la série où nous avons l’impression de plonger dans l’effervescence d’un concert auquel assiste l’artiste, qui, s’installant au fond de la scène dans l’axe de la salle, montre le théâtre dans sa perspective et semi-totalité.
Les multiples variations de ce thème annoncent finalement l’avènement de l’esthétique du multiple. Répéter les mêmes expériences à une altération près, représenter inlassablement le même décor, le même sujet, constituerait ainsi pour Dufy un moyen de mieux saisir le monde et de le recréer.
"Dufy was passionate about music (he spent the last evening of his life listening to a record of an opera by Wagner) and one of his favourite subjects was the orchestra. He was fascinated by the vitality of the orchestra, its shapes and its sounds, which he portrayed superbly with vibrant lines."
A. Werner, in Raoul Dufy, exh. cat., Galerie Daniel Malingue, Paris, 1987.
Raoul Dufy was born into a family of musicians. His father, Léon Marius, who was an accountant by trade, was also an organ player and choir director at Notre-Dame and Saint-Joseph churches in Le Havre, and his two brothers, Léon and Gaston were also excellent musicians. Music was thus a part of Dufy's life from very early on and as of 1902 he painted this theme to which he would frantically return towards the end of his life between 1941 and 1946. For Dufy, music was a link to intimate memories. At the start of his career, facing financial hardship, the artist was forced to sell a musical instrument belonging to his father. He profoundly regretted this sale and expressed it a posteriori through his recurring motifs, visible in the images of the violin in Nature Morte au Violon: Hommage à Bach, the piano in Hommage à Claude Debussy, and of course in his orchestra series. These compositions, of different dimensions, with their zones of pure colours whose harmonies are based on the three primary colours (red, yellow, and blue) and their decorative layout, call to mind the works of Matisse, who was also passionate about music.
Dufy's works on the orchestra series were generally painted from the concert hall or the stage but always off to one side of the orchestra. Thus, of the concert hall, only the forestage and the extremities of the rows of the audience were visible. His works on orchestras are first and foremost masterful works on shape, where faceless musicians pepper the canvas in an almost vertical layout, similar to the way musical notes can provide a graphic tempo on a music score. Le Grand Orchestre is one of the rare works in the series in which one has the impression of immersing oneself in the effervescence of a concert attended by the artist, who, placed at the back of the scene squarely facing the concert hall, shows half of the theatre in perspective.
Ultimately, the multiple variations on this theme heralded the advent of the series. For Dufy, repeating the same experiences with only minor alterations, tirelessly portraying the same setting and the same subject, was a means of better capturing the world and reproducing it.