Edgar Degas (1834-1917)
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Lot transferred to an external warehouse. Please f… Read more Ancienne collection Marie Bell
Edgar Degas (1834-1917)

Danseuses en maillot, au repos

Details
Edgar Degas (1834-1917)
Danseuses en maillot, au repos
signé 'Degas' (en haut à gauche)
fusain et estompe sur papier
77 x 110.4 cm.
Exécuté vers 1900-05

signed 'Degas' (upper left)
charcoal and estompe on paper
30 ¼ x 43 ½ in.
Executed circa 1900-05
Provenance
Marie Bell, Paris (avant 1945).
Galerie de l'Élysée (Alex Maguy), Paris (avant 1964).
Jacques Masse, Paris (acquis auprès de celle-ci en 1966).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
M. Beaulieu, 'Les Sculptures de Degas', in La Revue du Louvre et des Musées de France, 1969, Paris, 19e année, No. 6, p. 376, no. 12 (détail illustré).
Exhibited
Paris, Galerie de l'Élysée, XXème siècle, décembre 1964, no. 24.
Special Notice
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Further Details
Si de nombreux membres du cercle impressionniste ont peint l'univers du théâtre et de l'opéra, nul n'a su le mettre en scène avec autant de vivacité et de justesse que Degas. Fasciné par tous les aspects du ballet, il l'illustra dans ses moindres facettes, des entraînements en coulisses jusqu'aux feux des rampes, à travers plus de mille cinq cents œuvres réalisées sur des supports variés.
Le critique contemporain Jules Claretie déclarait notamment dans la Gazette des Beaux-Arts que la ballerine « méritait d'avoir un peintre spécial, épris de la gaze blanche de ses jupes, de la soie de ses maillots, de la note rose de ses souliers de satin aux semelles poudreuses. Il est un artiste d'un talent fort rare, dont l'œil très fin a fixé sur la toile ou traduit par le pastel ou l'aquarelle, et même sculpté au besoin les bizarreries séduisantes d'un tel milieu. C'est M. Degas, qui traite le morceau en maître » (cité in R. Gordon et A. Forge, Degas, New York, 1988, p. 183). C'est en effet sur le thème de la danse que le peintre signe certaines de ses œuvres les plus audacieuses. Selon Richard Kendall : « Degas abordait de plus en plus le sujet du ballet comme un moyen de réinventer les codes de la composition et de bousculer les frontières formelles, comme celles entre le pastel et la gravure ou entre la représentation de la sphère publique et de l'espace privé » (Degas and the Little Dancer, cat. exp., Joslyn Art Museum, Omaha, 1998, p. 3).
Degas brillait par sa maîtrise de différentes outils, comme en témoigne l'agilité avec laquelle il pratique le fusain dans Danseuses en maillot, au repos. Ici, la spontanéité d'exécution traduit l'impression d'un moment fugace, saisi au vol de manière magistrale. S'en dégage un sentiment d'immédiateté, très intime, que l'emploi du fusain ne fait que renforcer. Degas insistait pourtant sur le fait que ses œuvres étaient le fruit d'une observation minutieuse, alliée à une connaissance profonde de la peinture de ses aînés. Plutôt que d'assister aux répétitions ou aux opéras, il n'était pas rare que l'artiste fasse venir des modèles dans son atelier, leur demandant parfois de tenir des poses prolongées. Toujours à l'affût du geste naturel, Degas avait tendance à préférer les danseuses à l'exercice plutôt que les attitudes formelles du spectacle. Ce qu'il recherchait avant tout, c'était bien de créer l'illusion de l'instant pris sur le vif. Il était le premier à en admettre le paradoxe : « Aucun art n’est aussi peu spontané que le mien. De l’inspiration, de la spontanéité, du tempérament, je ne sais rien » (Degas, cité in ibid., p. 311).
Le présent dessin constitue sans doute une étude préparatoire dont découleront plusieurs œuvres. Tracées à la hâte, les lignes appuyées et vigoureuses figent le mouvement dans son élan, comme dans une animation image par image. Degas souligne ici les contorsions des bustes, des bras et des jambes. La figure sur la gauche a probablement servi de croquis préliminaire à l'élaboration du bronze Danseuse attachant le cordon de son maillot (Musée d'Orsay, Paris) tandis que la ballerine au centre annonce les postures de Danseuses sur un banc, pastel conçu vers 1898 et actuellement conservé au Glasgow Museum.

Although several members of the Impressionist circle painted the spectacles of the theater and the world of the Opéra, no other artist brought this environment so brilliantly to life as Degas. The artist was fascinated by all aspects of the ballet, both on - and off - stage, and illustrated every step from rehearsal to performance in more than fifteen hundred works in various media.
As the contemporary critic Jules Claretie wrote in the Gazette des Beaux-Arts: "The ballet dancer deserves a special painter, in love with the white gauze of her skirts, with the silk of her tights, with the pink touch of her satin slippers, their soles powdered with resin. There is one artist of exceptional talent whose exacting eye has captured on canvas or translated into pastel or watercolor - and even, on occasion, sculpted - the seductive bizarreries of such a world. It is Monsieur Degas, who deals with the subject as a master" (quoted in R. Gordon and A. Forge, Degas, New York, 1988, p. 183). Degas's images of dancers, moreover, are among his most innovative works. Richard Kendall has explained, "Degas increasingly used the subject of the ballet to break new compositional ground or cross pictorial frontiers, such as those between pastel and printmaking or between the depiction of public spectacle and private behavior" (Degas and the Little Dancer, exh. cat., Joslyn Art Museum, Omaha, 1998, p. 3). Degas was a master of many media, as is demonstrated in his deft use of charcoal in
Danseuses en maillot, au repos. Here, there is a great sense of spontaneity of execution giving the sense of a fleeting moment of movement being captured rapidly by a master. The charcoal also increases the senses of immediacy and intimacy of the picture. However, Degas was at pains to point out that his pictures were in fact the result of careful observation and his own erudite knowledge of his artistic predecessors. Often, rather than going to the ballet or to practise sessions, Degas would employ models in his studio, asking them to adopt single poses sometimes for long periods of time. Adding to the sense of informality, he would often illustrate exercises and rehearsals rather than the formalised positions. The illusion of ephemeral movements being captured as though in a snapshot was precisely what Degas sought: “I assure you that no art was ever less spontaneous than mine,” he stated. “What I do is the result of reflection and study of the great masters; of inspiration, spontaneity, temperament - temperament is the word - I know nothing” (Degas, quoted in ibid., p. 311).
The present drawing is very likely one such primary study, and became the source of a series of subsequent works. Boldly and quickly executed in charcoal, the heavy, firmly worked lines give the effect of the artist having fixed the figure's movement in stop-motion. Degas accentuated the essential counterpose of torso, arms and legs. The figure at left was probably used to provide the basic figural composition of the bronze Danseuse attachant le cordon de son maillot (Musée d'Orsay, Paris) and the central dancer could prelude the figures’ movement in the pastel Danseuses sur un banc, circa 1898, housed at the Glasgow Museum.

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Antoine Lebouteiller
Antoine Lebouteiller Head of Department

Lot Essay

Theodore Reff a indiqué que, selon son opinion, cette œuvre est de la main d’Edgar Degas

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