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À la fois peintre du voyage et peintre à sa fenêtre, Albert Marquet se présente comme un artiste paradoxal. Dans Pont-Neuf sous la neige, c’est toutefois un Marquet parisien qui s’exprime, dépeignant ce paysage urbain qu’il affectionne. Comme très souvent, il semble s’être positionné en retrait, et offre depuis son atelier une vue en plongée du célèbre pont. Ainsi, à l’instar des impressionnistes qui avant lui travaillaient inlassablement le même sujet pour capturer chaque lumière de la journée, Marquet se consacre à quelques vues identiques – le port d’Alger, Notre-Dame de Paris ou encore Saint-Hilaire – pour ne s’attacher qu’aux modulations du temps, des saisons et des effets de soleil. Les paysages sous la neige, dans lesquels il abandonne sa palette fauve pour des tons plus doux mais aussi plus mélancoliques, constituent notamment l’un de ses sujets de prédilection.
Dans ses œuvres, Marquet simplifie, fait abstraction des détails, pour ne conserver comme ici que quelques silhouettes, des voitures et des arbres nus. Cette épuration, au sein de laquelle une poignée d’éléments presque immuables est capable d’assurer la permanence des sensations du spectateur, laisse alors l’espace s’épanouir, tandis que la neige semble feutrer davantage l’atmosphère. Grâce à ce travail de désencombrement du regard guidé par les lignes de fuite vers un horizon brumeux, Marquet opère un retour délicat à l’essentiel.
Paradoxically, Albert Marquet is known both as a painter of exotic views as experienced on his travels, and as a narrator of the view from his own Parisian window. In the present painting, Pont-Neuf sous la neige, Paris, he expresses himself as a native of that city, depicting the cityscape of which he was so fond. Characteristically, Marquet has adopted a plunging view of the famous bridge, as seen from his studio but also depicted with a certain sense of remoteness. As had the Impressionists before him, who had repeatedly returned to the same subject in order to capture the light at varying times of day, Marquet devoted himself to several preferred views - the port of Algers, Notre Dame de Paris, or Saint Hilaire - and in these his focus became depicting any changes in the weather or the effects of sunlight.
Another favorite theme was winter where Marquet would abandon his fauve palette for gentler and more melancholic tones in order to portray the snowy landscapes. In Le Pont-Neuf sous la neige, Paris, Marquet simplifes the scene, presenting details In abstract form and retaining only a few silhouettes, carriages and bare trees. This purifcation, in which a handful of almost immutable elements ensure the recognition by the viewer, in turn allows space to expand, whilst at the same time the presence of the snow softens the atmosphere. By simplifying the scene and guiding the viewer's eye towards a misty horizon, Marquet delicately emphasizes the essentials.