Anne Vallayer-Coster (Paris 1744-1818 Paris)
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Vase de fleurs et raisins posés sur un entablement

Details
Anne Vallayer-Coster (Paris 1744-1818 Paris)
Vase de fleurs et raisins posés sur un entablement
signé et daté ‘M Vall Coster / 1781’ (en bas à droite)
huile sur toile, sur sa toile d'origine
46 x 38 cm.
Vase of flowers and grapes on a stone ledge
signed and dated 'M. Vall Coster / 1781' (lower right)
oil on canvas, unlined
18 1/8 x 14 7/8 in.

Provenance
Acquis par le suivant à la galerie Cailleux en 1950 ;
Collection Fernand Houget, Belgique ;
Resté depuis dans la famille du précédent propriétaire.
Literature
M. Faré, La Nature morte en France. Son histoire et son évolution du XVIIe au XXe siècle, Genève, 1962, t. II, n°410, reproduit.
M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Paris, 1970, p. 130, n°80, reproduit.
M. et F. Faré, La vie silencieuse en France au XVIIIe siècle, Paris, 1976, p. 232, n°361, reproduit.
E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster. Painter to the Court of Marie-Antoinette, cat. exp., Washington, National Gallery of Art, Dallas, Dallas Museum of Art, New York, The Frick Collection, 2002-2003, p. 207, n°66, reproduit.
Exhibited
Londres, Royal Academy, European Masters of the Eighteenth Century, 1954-1955, n°187.
Further Details
In July 1770, the twenty-six year old Anne Vallayer presented her candidature for the Royal Academy of Painting and Sculpture. The Academy offered artists access to official commissions and had the de facto power to transform their careers. Being a member was crucial if an artist was to gain recognition from their peers and have access to royal commissions. That day she was received in front of an assembly of the great artists of her time such as Jean-Baptiste-Marie Pierre, Joseph-Marie Vien, and even Chardin, to whom she was so often compared.

It would not be an overstatement to use the term "pioneer" when considering the many advances she initiated. Anne Vallayer, (who became Vallayer-Coster on her marriage in 1781), was the first French woman to be accepted into the Académie after 1706 ban on female members. She was the first woman artist to join without being the daughter of a painter or the wife of an artist already in the institution. Finally, she was the first woman to obtain an artist's flat in the Louvre, which she initially occupied alone.

On the day of her acceptance Vallayer presented two still lifes, both now in the Louvre, the subjects of which were the same as those painted by Chardin four years earlier: Les attributs de la peinture, sculpture et architectures (inv. no. 8259), and Les attributs de la musique (inv. no. 8260). The artist's boldness paid off, as it was decided she would be admitted to the institution without having to prepare a 'morceau de réception', a rare privilege granted to few artists, though one that Chardin had himself enjoyed a few years earlier. Once admitted it became possible for her to exhibit at the Salons and her collectors multiplied; these included many prestigious members of the aristocracy, including the Countess du Barry, the Marquis de Marigny, the Prince de Conti and even the Queen, Marie-Antoinette.

Although she also excelled in portrait painting, Vallayer-Coster was especially noted for her still lifes. Her delicate, precise manner, with a wonderful layering of paint glazes, was described in the language of the time as "molten", in contrast to Chardin’s style which was labelled "jagged" (see P. C. Lévêque, Dictionnaire des arts de peinture, sculpture, et gravure, Paris, 1788-1791). The present painting, dated 1781, is a fine example of the artist's style. The canvas remains unlined, and the impasto is well preserved; this is a beautifully modelled composition, executed with a surety of touch that renders the porcelain vase with perfect naturalism and painterly bravura. These lustrous vases are a repeated motif in her works; for instance, the Metropolitan Museum in New York has a still life, dated 1780, that includes a vase in the same bluish tones (E. Kahng, op. cit., n°61) and an identical vase is used in an undated still life in the Nancy Museum (see E. Kahng, op. cit., n°135), suggesting that it may have been a studio prop.

Despite her success during her lifetime, or perhaps because of the prestige of her patrons, the painter’s reputation suffered after the revolution from the rejection of the Ancien Régime artists, who had been too close to the Queen and those disposed from power. Selective art history – often only concerned with male painters – subsequently chose a single painter in the 19th century to embody the still life in France: Chardin. His "jagged" style may have been seen as more virile by the Romantic artists who followed. In contrast, Vallayer-Coster's still lifes were swiftly relegated to the realm of the feminine, and therefore deemed less worthy of interest by certain artists and historians. However, if Chardin is said to have inspired the Impressionists with his lively and spontaneous style, the explosion of colour in Vallayer-Coster's still lifes and her fine and precise touch find an echo in the works of Manet or Fantin-Latour. Indeed, the latter could have studied Vallayer-Coster in the Louvre, a place where he liked to copy the "old masters".

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Bérénice Verdier
Bérénice Verdier Associate Specialist

Lot Essay

En juillet 1770, une jeune femme de vingt-six ans se présentait devant la séculaire Académie royale de peinture et sculpture. L’Académie offrait aux artistes un accès aux commandes officielles et avait de facto le pouvoir de transformer leur carrière. L’intégrer était capital pour une reconnaissance des pairs en même temps qu’un rapprochement des commandes royales. Anne Vallayer fut reçue ce jour-là devant une assemblée composée des grands artistes de son époque comme Jean-Baptiste-Marie Pierre, Joseph-Marie Vien, et encore Chardin auquel elle fut si souvent comparée.

Le terme de « pionnière » ne serait pas galvaudé pour définir les nombreuses avancées qu'elle initia. Anne Vallayer (elle deviendra Vallayer-Coster à son mariage en 1781) fut la première Française à être acceptée à l’Académie après l’interdiction provisoire des femmes en 1706. Elle fut la première artiste femme à l’intégrer sans être fille d’un peintre ou femme d’un artiste déjà au sein de l’institution. Enfin, elle fut la première femme à obtenir un logement d’artiste au Louvre, qu’elle occupa d’abord seule …

Le jour de son entrée, elle avait présenté deux natures mortes (Paris, musée du Louvre, Les attributs de la peinture, sculpture et architectures (inv. no. 8259), Les attributs de la musique (inv. no. 8260)) de mêmes sujets que ceux réalisés par Chardin quatre ans plus tôt (Paris, musée du Louvre, inv. nos. 3199 et 3200). L’audace de l’artiste paya puisqu’elle intégra l’institution sur décision de l’assemblée sans avoir à préparer un « morceau de réception », un privilège rare, accordé à peu d’artistes — mais dont Chardin lui-même avait bénéficié quelques années auparavant. Suite à son admission, et sa possibilité d’exposer aux Salons, les collectionneurs se multiplièrent. Ils furent prestigieux comme la comtesse du Barry, le marquis de Marigny, le Prince de Conti et enfin, la Reine de France, Marie-Antoinette.

Bien qu’elle excella également dans la peinture de portraits, elle fut surtout retenue pour ses nature mortes. Sa manière délicate, précise, aux glacis subtils, offrait un rendu général que l’on décrivait selon les termes de l'époque comme « fondu » à l’opposé d'une manière décrite comme « heurté » qui qualifiait les oeuvres de Chardin (voir P. C. Lévêque, Dictionnaire des arts de peinture, sculpture, et gravureParis, 1788-1791). Notre nature morte datée de 1781 est un une belle illustration de la manière de l'artiste. Encore sur sa toile d’origine, elle préserve des empâtements singuliers, et de beaux modelés d’une peintre à la touche sûre rendant les effets brillants d’un vase en porcelaine avec éclat. Ces vases lustrés seront fréquemment utilisés dans sa peinture. Le Metropolitan museum de New York conserve une nature morte daté 1780 possédant un vase aux mêmes tons bleutés (E. Kahng, op. cit., n°61) et le même vase exactement est quant à lui repris dans une nature morte sans date conservée au musée de Nancy (voir E. Kahng, op. cit., n°135).

Malgré le succès de son vivant, ou peut-être à cause du prestige de ses commanditaires, la peintre souffrit après la révolution du désaveu des artistes de l’Ancien Régime, trop proches de la Reine, du pouvoir. L’histoire de l’art sélective, — et souvent occupée aux hommes peintres — aura choisi dès le XIXe siècle un seul peintre pour incarner la nature morte en France : Chardin. Le style « heurté » de Chardin fut peut-être perçu par les artistes romantiques du siècle suivant comme davantage viril. A l’opposé les natures mortes de Vallayer-Coster seront rattachées hâtivement au féminin, et en cela peut-être moins dignes d’intérêt pour certains artistes et historiens … Pourtant si l’on assure que Chardin inspira les impressionnistes par sa manière vive, et spontanée, l’explosion de couleurs des natures mortes de Vallayer-Coster, sa touche fine et précise n’est pas sans évoquer quelques Manet, ou un Fantin-Latour dont les compositions sont parfois voisines. Il pouvait en effet observer des Vallayer-Coster au Louvre, un endroit où il aimait copier les « vieux maîtres » …

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