Lot Essay
Née en Suisse et formée en Italie, Angelica Kauffman s'installa à Londres en 1766. Elle s’imposa rapidement dans cette même ville comme l’une des artistes les plus importantes et les plus influentes de son temps. Elle y devint d’ailleurs l’un des deux seuls membres fondateurs féminins de la Royal Academy. Après son mariage avec Antonio Zucchi en 1781, elle retourna en Italie où elle devint, là-bas également, l’une des portraitistes les plus recherchées par les participants au Grand Tour, jeunes gens qu’elle avait souvent fréquentés à Londres.
Le sujet du portrait, William Lambton, est ici représenté comme une sorte de héros romantique. Membre du Parlement pour Durham, dans le nord-est de l’Angleterre, ce riche gentleman s’est consacré à la réforme du Parlement et s'est opposé au Premier ministre, William Pitt le Jeune. Lui et son épouse, Lady Anne Villiers, fille du quatrième comte de Jersey, quittèrent l'Angleterre pour l'Italie au cours de l'été 1796, emmenant avec eux leurs trois jeunes enfants. Un quatrième fils naîtra d’ailleurs à Naples l’année suivante. Il est probable que le voyage ait été entrepris dans l'espoir de guérir la tuberculose de Lambton. Ce séjour ne semble pas avoir eu l’effet escompté, la santé de Lambton s’étant dégradée peu après que Kaufmann ait peint ce portrait. Lambton meurt à Pise en novembre 1797, ville où il s’était installé avec sa famille. En plus de peindre Lambton, Kauffmann avait également été chargée de peindre sa petite-fille, Frances, sous les traits de Psyché (collection privée, Royaume-Uni).
Ce tableau est la quintessence du portrait du Grand Tour : il s’agit d’une brillante célébration du statut social de Lambton, de sa curiosité intellectuelle et de son allure Byronesque. Une lettre écrite par William Artaud, ami et guide de Lambton, décrit l'œuvre de Kauffmann comme "le meilleur portrait qui ait été fait de lui" (cité par A. Rosenthal, op. cit., p. 212). Baigné dans une lumière dorée, Lambton se tient nonchalamment à côté du vase Médicis. Sculpté à Athènes au premier siècle de notre ère, il figure pour la première fois dans l'inventaire de la Villa Médicis en 1598. Cette célèbre antiquité, qui fut largement copiée, apparaît dans de nombreux portraits de Kauffmann, parmi lesquels son célèbre portrait de Thomas Noel-Hill, deuxième baron Berwick d'Attingham (Attingham Park, Shropshire, National Trust, inv. no. NT608952).
Le sujet de notre composition est théâtralement vêtu d'un somptueux costume de soie rouge qui rappelle la mode des portraits du roi Charles Ier et de ses courtisans peints par van Dyck au siècle précédent. Ce choix vestimentaire n'était pas inhabituel pour l’époque car les portraits de van Dyck étaient encore considérés comme le summum de l'art du portrait au XVIIIe siècle et les mécènes souhaitaient que leur propre image soit associée à ce pédigré. Thomas Gainsborough et Sir Joshua Reynolds ont souvent été invités à peindre leurs sujets dans des costumes similaires, et Kauffmann elle-même a utilisé ce procédé dans ses portraits de la période anglaise et italienne. Il est probable que le costume rouge porté par Lambton soit un accessoire de studio appartenant à l'artiste, le douzième comte de Derby étant représenté dans un costume identique dans le portrait de Kauffmann avec sa femme et son fils peint en 1776 (New York, Metropolitan Museum, inv. no. 59.189.2).
Le sujet du portrait, William Lambton, est ici représenté comme une sorte de héros romantique. Membre du Parlement pour Durham, dans le nord-est de l’Angleterre, ce riche gentleman s’est consacré à la réforme du Parlement et s'est opposé au Premier ministre, William Pitt le Jeune. Lui et son épouse, Lady Anne Villiers, fille du quatrième comte de Jersey, quittèrent l'Angleterre pour l'Italie au cours de l'été 1796, emmenant avec eux leurs trois jeunes enfants. Un quatrième fils naîtra d’ailleurs à Naples l’année suivante. Il est probable que le voyage ait été entrepris dans l'espoir de guérir la tuberculose de Lambton. Ce séjour ne semble pas avoir eu l’effet escompté, la santé de Lambton s’étant dégradée peu après que Kaufmann ait peint ce portrait. Lambton meurt à Pise en novembre 1797, ville où il s’était installé avec sa famille. En plus de peindre Lambton, Kauffmann avait également été chargée de peindre sa petite-fille, Frances, sous les traits de Psyché (collection privée, Royaume-Uni).
Ce tableau est la quintessence du portrait du Grand Tour : il s’agit d’une brillante célébration du statut social de Lambton, de sa curiosité intellectuelle et de son allure Byronesque. Une lettre écrite par William Artaud, ami et guide de Lambton, décrit l'œuvre de Kauffmann comme "le meilleur portrait qui ait été fait de lui" (cité par A. Rosenthal, op. cit., p. 212). Baigné dans une lumière dorée, Lambton se tient nonchalamment à côté du vase Médicis. Sculpté à Athènes au premier siècle de notre ère, il figure pour la première fois dans l'inventaire de la Villa Médicis en 1598. Cette célèbre antiquité, qui fut largement copiée, apparaît dans de nombreux portraits de Kauffmann, parmi lesquels son célèbre portrait de Thomas Noel-Hill, deuxième baron Berwick d'Attingham (Attingham Park, Shropshire, National Trust, inv. no. NT608952).
Le sujet de notre composition est théâtralement vêtu d'un somptueux costume de soie rouge qui rappelle la mode des portraits du roi Charles Ier et de ses courtisans peints par van Dyck au siècle précédent. Ce choix vestimentaire n'était pas inhabituel pour l’époque car les portraits de van Dyck étaient encore considérés comme le summum de l'art du portrait au XVIIIe siècle et les mécènes souhaitaient que leur propre image soit associée à ce pédigré. Thomas Gainsborough et Sir Joshua Reynolds ont souvent été invités à peindre leurs sujets dans des costumes similaires, et Kauffmann elle-même a utilisé ce procédé dans ses portraits de la période anglaise et italienne. Il est probable que le costume rouge porté par Lambton soit un accessoire de studio appartenant à l'artiste, le douzième comte de Derby étant représenté dans un costume identique dans le portrait de Kauffmann avec sa femme et son fils peint en 1776 (New York, Metropolitan Museum, inv. no. 59.189.2).