Lot Essay
« Un tableau n'est pas une construction de couleurs et de lignes. Mais un animal. Une nuit, un cri, une personne, ou tout cela ensemble. »
"A painting is not a construction of colours and lines. But an animal. A night, a cry, a person, or all of that together."
Karel Appel
En réaction à l’abstraction dominante de ses contemporains qu’il juge stérile, Karel Appel fonde le mouvement CoBrA en 1948. Accompagné notamment d’Asger Jorn, Corneille, et Pierre Alechinsky, il met en avant la spontanéité de la matière et de la couleur. Sa palette est vibrante, ses personnages tracés volontairement de manière enfantine dans un mélange qui convoque art primitif, naïf et expressionniste.
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, Appel prend le contrepied de nombre d’artistes de sa génération et choisit de transcender la tragédie à travers une peinture bouillonnante et pleine de vitalité. Sans titre, peint en 1952, en est à ce titre l’un des plus beaux exemples. Pour lui, comme pour la plupart de ses contemporains adeptes de CoBrA, la vision enfantine du monde incarne une insouciance unique, qu’il tente de retranscrire dans ses tableaux. Elle traduit une liberté d’expression sans entrave, détachée de toute théorie. Travaillant des deux mains, le peintre réserve la main droite pour le dessin, et fait jaillir de la main gauche le pigment du tube.
Un personnage et un oiseau, tous deux schématisés à l’extrême dans leur plus simple expression se partagent la composition. L’oiseau est un thème récurrent chez le peintre – il témoigne de l’innocence enfantine dont s’inspire l’artiste. Lorsqu'on demandait à Appel ce qui l'inspirait, il répondait: « Je ne sais pas. Je suis toujours inspiré, c'est la vie. La journée toute entière est la vie. Lorsque je n'ai pas d'inspiration, je suis malade, je reste au lit. ».
Réalisé en 1952, Sans titre intervient à un moment charnière de la carrière d’Appel : le groupe CoBrA vient de se dissoudre et il profite de toute la liberté que cela lui apporte pour explorer encore plus loin son vocabulaire plastique. Il est d’ailleurs cette année-là remarqué par le critique Michel Tapié qui l’intègre à son. Percutante, son œuvre est sans cesse habitée par une rage de peindre qui caractérise l’artiste : « Je ne peins pas, je frappe. »
In reaction to the dominant abstraction of his peers, which he considers sterile, Karel Appel launches the CoBrA movement in 1948. Accompanied in particular by Asger Jorn, Corneille, and Pierre Alechinsky, he highlights the spontaneity of texture and colour. His palette is vibrant, his characters deliberately drawn in a childish way highlight a mixture that summons primitive, naive and expressionist art.
In the aftermath of World War II, Appel takes the opposite view of many artists from his generation and choses to transcend tragedy through a bubbling painting style, full of vitality. Sans titre, painted in 1952, is one of the finest examples of this.
For him, as for most of his contemporary CoBrA followers, the child's vision of the world embodies a unique recklessness, which he transcribes in his work. It translates an unfettered freedom of expression, detached from all theory. Working with both hands, the painter reserves his right hand for drawing, while with his left hand, he shoots pigments out of their tubes.
A character and a bird, both extremely schematized in their simplest expression, share the composition. The bird is a recurring theme in the painter’s work —it testifies to the childish innocence which inspires the artist. When asked what inspired him, Appel replied: “I don't know. I am always inspired, that's life. The whole day is life. When I have no inspiration, I am sick, I stay in bed. "
Painted in 1952, Sans titre comes at a turning point in Appel’s career: the CoBrA group having just dissolved, he sets forth all the freedom this gives him to explore his plastic vocabulary even further. He is also noticed that year by art critic Michel Tapié, who incorporates him into his manifesto Un Art autre. The impactful work of Appel is endlessly inhabited by a rage to paint which characterizes the artist: "I do not paint, I strike."
"A painting is not a construction of colours and lines. But an animal. A night, a cry, a person, or all of that together."
Karel Appel
En réaction à l’abstraction dominante de ses contemporains qu’il juge stérile, Karel Appel fonde le mouvement CoBrA en 1948. Accompagné notamment d’Asger Jorn, Corneille, et Pierre Alechinsky, il met en avant la spontanéité de la matière et de la couleur. Sa palette est vibrante, ses personnages tracés volontairement de manière enfantine dans un mélange qui convoque art primitif, naïf et expressionniste.
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, Appel prend le contrepied de nombre d’artistes de sa génération et choisit de transcender la tragédie à travers une peinture bouillonnante et pleine de vitalité. Sans titre, peint en 1952, en est à ce titre l’un des plus beaux exemples. Pour lui, comme pour la plupart de ses contemporains adeptes de CoBrA, la vision enfantine du monde incarne une insouciance unique, qu’il tente de retranscrire dans ses tableaux. Elle traduit une liberté d’expression sans entrave, détachée de toute théorie. Travaillant des deux mains, le peintre réserve la main droite pour le dessin, et fait jaillir de la main gauche le pigment du tube.
Un personnage et un oiseau, tous deux schématisés à l’extrême dans leur plus simple expression se partagent la composition. L’oiseau est un thème récurrent chez le peintre – il témoigne de l’innocence enfantine dont s’inspire l’artiste. Lorsqu'on demandait à Appel ce qui l'inspirait, il répondait: « Je ne sais pas. Je suis toujours inspiré, c'est la vie. La journée toute entière est la vie. Lorsque je n'ai pas d'inspiration, je suis malade, je reste au lit. ».
Réalisé en 1952, Sans titre intervient à un moment charnière de la carrière d’Appel : le groupe CoBrA vient de se dissoudre et il profite de toute la liberté que cela lui apporte pour explorer encore plus loin son vocabulaire plastique. Il est d’ailleurs cette année-là remarqué par le critique Michel Tapié qui l’intègre à son. Percutante, son œuvre est sans cesse habitée par une rage de peindre qui caractérise l’artiste : « Je ne peins pas, je frappe. »
In reaction to the dominant abstraction of his peers, which he considers sterile, Karel Appel launches the CoBrA movement in 1948. Accompanied in particular by Asger Jorn, Corneille, and Pierre Alechinsky, he highlights the spontaneity of texture and colour. His palette is vibrant, his characters deliberately drawn in a childish way highlight a mixture that summons primitive, naive and expressionist art.
In the aftermath of World War II, Appel takes the opposite view of many artists from his generation and choses to transcend tragedy through a bubbling painting style, full of vitality. Sans titre, painted in 1952, is one of the finest examples of this.
For him, as for most of his contemporary CoBrA followers, the child's vision of the world embodies a unique recklessness, which he transcribes in his work. It translates an unfettered freedom of expression, detached from all theory. Working with both hands, the painter reserves his right hand for drawing, while with his left hand, he shoots pigments out of their tubes.
A character and a bird, both extremely schematized in their simplest expression, share the composition. The bird is a recurring theme in the painter’s work —it testifies to the childish innocence which inspires the artist. When asked what inspired him, Appel replied: “I don't know. I am always inspired, that's life. The whole day is life. When I have no inspiration, I am sick, I stay in bed. "
Painted in 1952, Sans titre comes at a turning point in Appel’s career: the CoBrA group having just dissolved, he sets forth all the freedom this gives him to explore his plastic vocabulary even further. He is also noticed that year by art critic Michel Tapié, who incorporates him into his manifesto Un Art autre. The impactful work of Appel is endlessly inhabited by a rage to paint which characterizes the artist: "I do not paint, I strike."