Lot Essay
Veuillez noter que le droit de suite ne s'applique pas sur ce lot.
Please note that the artist resale right does not apply to this lot.
« Rompre définitivement avec toutes les habitudes de la société, se désolidariser de son esprit utilitaire. Refus d’être sciemment au-dessous de nos possibilités psychiques. Refus de fermer les yeux sur les vices, les duperies perpétrées sous le couvert du savoir, du service rendu, de la reconnaissance due. […] Place à la magie ! Place aux mystères objectifs ! Place à l’amour ! Place aux nécessités ! »
"To break definitively with all the habits of society, to disassociate oneself from its utilitarian spirit. Refusing to be consciously below our psychic possibilities. Refusing to close our eyes to the vices and deceptions perpetrated under the guise of knowledge, service and due recognition. [...] Make way for magic! Make way for objective mysteries! Make way for love! Make way for necessities!"
(P. E. Borduas, Refus global, 1948)
Figure principale des peintres automatistes canadiens, Paul-Émile Borduas fut l’un des penseurs les plus influents de la scène artistique de son temps. Peintre, enseignant, écrivain, sculpteur, il est directeur de l’École du Meuble de Montréal lorsqu’il découvre le travail d’André Breton en 1938 et qui opère sur lui une véritable révolution. L’idée de peindre une toile de manière non préconçue, donc automatique, lui ouvre des voies nouvelles et il fait alors la rencontre d’un petit groupe d’étudiants au rang desquels on compte notamment Jean Paul Riopelle, Fernand Leduc, Marcel Barbeau ou encore Pierre Gauvreau. Autour de sa personnalité, le petit groupe prend vie et deviendra le cercle des Automatistes qui signeront le futur manifeste Refus global. À partir des années 1940, Borduas évolue et bascule vers l’abstraction. Ses prises de positions artistiques en forte réaction avec le conservatisme catholique de l’époque qui prévaut le conduisent à perdre son emploi et ses fonctions.
En 1953, il décide de tout quitter pour New York où il trouve un atelier. C’est là qu’il rencontre Martha Jackson à la tête de sa jeune galerie et qui va lui offrir ses premières expositions à New York. Malgré ces débuts prometteurs, Paris l’attire irrémédiablement et il s’embarque en 1955 pour la capitale française. Martha Jackson tente de le mettre en contact avec le critique Michel Tapié qui vient de publier son fameux Un art autre, mais cette période est compliquée pour l’artiste qui peine à percer sur la scène parisienne. S’il continue à avoir des échanges réguliers avec ses galeries au Canada et à New York, il ne parviendra à obtenir une exposition personnelle à la Galerie Saint Germain qu’en 1969. Jackson continue à l’aider et à le soutenir et l’introduit auprès d’Arthur Tooth qui l’expose pour la première fois à Londres en 1958, exposition dans laquelle figure Transparence.
Emblématique de sa peinture, Transparence révèle toute la maîtrise de Borduas dans sa composition toujours très subtile des couches picturales où il joue des superpositions de couleurs. Délicates, presque évanescentes, les touches de rose et de rouge affleurent sur un fond blanc et bleu glacé aux transparences très travaillées qu’il réalise. Il n’est pas anodin que cette œuvre ait rejoint très tôt la collection d’Ayala Zacks-Abramov. En effet, elle et son mari Samuel Zacks, un économiste canadien et grand collectionneur d’art, furent des soutiens importants de cette scène artistique. En 1951, Samuel fut l’un des mécènes majeurs de la construction du Pavillon Israélien à la Biennale de Venise et il confia à Ayala le rôle d’organiser la première représentation du Canada à la Biennale en 1954. Parmi les artistes qu’elle sélectionna figurait naturellement Jean Paul Riopelle et Paul-Émile Borduas.
A leading figure among the Automatiste movement of Canadian painters, Paul-Emile Borduas was one of the most influential thinkers of his time on the art scene. Painter, teacher, writer, sculptor, he was director of the Montreal Furniture School when he discovered André Breton's work in 1938, sparking a real revolution inside him. The idea of painting a canvas in a non-preconceived, and therefore automatic way, opened up new avenues for him. This is when he met a small group of students among which were Jean-Paul Riopelle, Fernand Leduc, Marcel Barbeau, and others, such as Pierre Gauvreau. Around his charismatic personality, the small group came to life and formed the circle of Les Automatistes, signing the future Refus Global manifesto. From the 1940s, Borduas evolved and switched to abstraction. His artistic positions in strong reaction to the Catholic conservatism, which prevailed at the time, led him to lose his job and his functions. In 1953, he decided to leave everything for New York where he found a workshop. Having met Martha Jackson, then at the head of her young gallery, she offered him his first exhibitions in New York. Despite these promising beginnings, Paris attracts him irrevocably and he embarks in 1955 for the French capital. Martha Jackson tries to put him in contact with art critic Michel Tapié, who has just published his famous Un art autre, but this period is complicated for the artist, struggling to break through the Parisian art scene. While he continued to have regular exchanges with his galleries in Canada and New York, he did not manage to obtain a personal exhibition at the Galerie Saint Germain until 1969. Jackson continued to help and support him and introduced him to Arthur Tooth, who showed his work for the first time in London in 1958. —an exhibition in which Transparence appears.
Emblematic of his work, Transparence reveals all the mastery of Borduas in his always very subtle composition of pictorial layers where he plays with overlapping colours. Delicate, almost evanescent, touches of pink and red emerge on a white and icy blue background with the very elaborate transparencies that he creates. It is not insignificant that this work joined Ayala Zacks-Abramov's collection very early on. Indeed, she and her husband Samuel Zacks, a Canadian economist and important art collector, were strong supporters of the art world. In 1951, Samuel was one of the major patrons involved in the construction of the Israeli Pavilion during the Venice Biennale; he entrusted Ayala with the role of organizing the first participation of Canada at the Biennale in 1954. Among the artists selected Jean Paul Riopelle and Paul-Emile Borduas naturally figured.
Please note that the artist resale right does not apply to this lot.
« Rompre définitivement avec toutes les habitudes de la société, se désolidariser de son esprit utilitaire. Refus d’être sciemment au-dessous de nos possibilités psychiques. Refus de fermer les yeux sur les vices, les duperies perpétrées sous le couvert du savoir, du service rendu, de la reconnaissance due. […] Place à la magie ! Place aux mystères objectifs ! Place à l’amour ! Place aux nécessités ! »
"To break definitively with all the habits of society, to disassociate oneself from its utilitarian spirit. Refusing to be consciously below our psychic possibilities. Refusing to close our eyes to the vices and deceptions perpetrated under the guise of knowledge, service and due recognition. [...] Make way for magic! Make way for objective mysteries! Make way for love! Make way for necessities!"
(P. E. Borduas, Refus global, 1948)
Figure principale des peintres automatistes canadiens, Paul-Émile Borduas fut l’un des penseurs les plus influents de la scène artistique de son temps. Peintre, enseignant, écrivain, sculpteur, il est directeur de l’École du Meuble de Montréal lorsqu’il découvre le travail d’André Breton en 1938 et qui opère sur lui une véritable révolution. L’idée de peindre une toile de manière non préconçue, donc automatique, lui ouvre des voies nouvelles et il fait alors la rencontre d’un petit groupe d’étudiants au rang desquels on compte notamment Jean Paul Riopelle, Fernand Leduc, Marcel Barbeau ou encore Pierre Gauvreau. Autour de sa personnalité, le petit groupe prend vie et deviendra le cercle des Automatistes qui signeront le futur manifeste Refus global. À partir des années 1940, Borduas évolue et bascule vers l’abstraction. Ses prises de positions artistiques en forte réaction avec le conservatisme catholique de l’époque qui prévaut le conduisent à perdre son emploi et ses fonctions.
En 1953, il décide de tout quitter pour New York où il trouve un atelier. C’est là qu’il rencontre Martha Jackson à la tête de sa jeune galerie et qui va lui offrir ses premières expositions à New York. Malgré ces débuts prometteurs, Paris l’attire irrémédiablement et il s’embarque en 1955 pour la capitale française. Martha Jackson tente de le mettre en contact avec le critique Michel Tapié qui vient de publier son fameux Un art autre, mais cette période est compliquée pour l’artiste qui peine à percer sur la scène parisienne. S’il continue à avoir des échanges réguliers avec ses galeries au Canada et à New York, il ne parviendra à obtenir une exposition personnelle à la Galerie Saint Germain qu’en 1969. Jackson continue à l’aider et à le soutenir et l’introduit auprès d’Arthur Tooth qui l’expose pour la première fois à Londres en 1958, exposition dans laquelle figure Transparence.
Emblématique de sa peinture, Transparence révèle toute la maîtrise de Borduas dans sa composition toujours très subtile des couches picturales où il joue des superpositions de couleurs. Délicates, presque évanescentes, les touches de rose et de rouge affleurent sur un fond blanc et bleu glacé aux transparences très travaillées qu’il réalise. Il n’est pas anodin que cette œuvre ait rejoint très tôt la collection d’Ayala Zacks-Abramov. En effet, elle et son mari Samuel Zacks, un économiste canadien et grand collectionneur d’art, furent des soutiens importants de cette scène artistique. En 1951, Samuel fut l’un des mécènes majeurs de la construction du Pavillon Israélien à la Biennale de Venise et il confia à Ayala le rôle d’organiser la première représentation du Canada à la Biennale en 1954. Parmi les artistes qu’elle sélectionna figurait naturellement Jean Paul Riopelle et Paul-Émile Borduas.
A leading figure among the Automatiste movement of Canadian painters, Paul-Emile Borduas was one of the most influential thinkers of his time on the art scene. Painter, teacher, writer, sculptor, he was director of the Montreal Furniture School when he discovered André Breton's work in 1938, sparking a real revolution inside him. The idea of painting a canvas in a non-preconceived, and therefore automatic way, opened up new avenues for him. This is when he met a small group of students among which were Jean-Paul Riopelle, Fernand Leduc, Marcel Barbeau, and others, such as Pierre Gauvreau. Around his charismatic personality, the small group came to life and formed the circle of Les Automatistes, signing the future Refus Global manifesto. From the 1940s, Borduas evolved and switched to abstraction. His artistic positions in strong reaction to the Catholic conservatism, which prevailed at the time, led him to lose his job and his functions. In 1953, he decided to leave everything for New York where he found a workshop. Having met Martha Jackson, then at the head of her young gallery, she offered him his first exhibitions in New York. Despite these promising beginnings, Paris attracts him irrevocably and he embarks in 1955 for the French capital. Martha Jackson tries to put him in contact with art critic Michel Tapié, who has just published his famous Un art autre, but this period is complicated for the artist, struggling to break through the Parisian art scene. While he continued to have regular exchanges with his galleries in Canada and New York, he did not manage to obtain a personal exhibition at the Galerie Saint Germain until 1969. Jackson continued to help and support him and introduced him to Arthur Tooth, who showed his work for the first time in London in 1958. —an exhibition in which Transparence appears.
Emblematic of his work, Transparence reveals all the mastery of Borduas in his always very subtle composition of pictorial layers where he plays with overlapping colours. Delicate, almost evanescent, touches of pink and red emerge on a white and icy blue background with the very elaborate transparencies that he creates. It is not insignificant that this work joined Ayala Zacks-Abramov's collection very early on. Indeed, she and her husband Samuel Zacks, a Canadian economist and important art collector, were strong supporters of the art world. In 1951, Samuel was one of the major patrons involved in the construction of the Israeli Pavilion during the Venice Biennale; he entrusted Ayala with the role of organizing the first participation of Canada at the Biennale in 1954. Among the artists selected Jean Paul Riopelle and Paul-Emile Borduas naturally figured.