Cinquante dessins. Paris : édité par les bons soins de l’artiste, 1920

Cet ouvrage a été auto-publié par Matisse, qui, pour cette première plongée dans l'édition, a bénéficié des précieux conseils de Charles Vildrac. Outre la préface qu’il signe, Vildrac, poète et galeriste lui-même, donna notamment à l’artiste des indications typographiques. Vildrac accepta également de vendre des exemplaires de l’ouvrage dans sa galerie. A l’époque, le livre peina à trouver son public : vendu à un prix important, il comportait des œuvres de Matisse peut-être moins accessibles que ses peintures.
Vildrac indique, en préface : « quelques-uns des plus complets de ces dessins, ceux qui contiennent tout ce qu’on peut exiger d’un portrait, n’ont été que des études préalables à un portrait peint où Matisse a tenté, par étapes, d’exprimer leur synthèse. Je connais la toile où le peintre a dû consentir des sacrifices, et qui n’exprime pas tout ce qu’ont capté les dessins, bien qu’à d’autres égards elle réalise plus qu’eux ». La gravure en frontispice, probablement tirée dans les ateliers de Victor Jacquemin, est un portrait de Marguerite Matisse, la fille de l’artiste.

Published by Matisse himself, this book is his first independent bookmaking venture. The artist relied on Vildrac for advice and typographical guidance. Vildrac also penned the preface, and agreed to sell copies of the book in his gallery. The book was a slow-seller, maybe and at least partly because it showcased an aspect of Matisse's work which was less accessible than his paintings.
The etching used as the frontispiece, probably printed by Jacquemin, is a portrait of Marguerite Matisse, the painter's daughter.