Lot Essay
« L’art est déformation. Il n’existe pas d’œuvres d’art qui soient vraiment réalistes ». - Fernando Botero
“Art is distortion. There are no truly realistic works of art.” - Fernando Botero
En réalisant cette Femme à la guitare, Botero revisite un un thème classique de l’histoire de l’art, que l’on retrouve notamment chez les Orientalistes (Odalisque couchée de Théodore Chassériau, collection privée) ou encore chez Picasso qui l’interprète dans une version cubiste au début des années 1910 (Femme à la guitare, Kunstmuseum de Bâle). Le sujet offre à l’artiste un terrain d’expression particulièrement fertile pour laisser libre cours à sa stylistique : excès de volupté dans le traitement des courbes et des formes ; sensualité exacerbée par la posture alanguie de la femme aux ongles rouges, tenant contre elle la guitare verticale, tandis qu’une cigarette se consume dans le cendrier; jeux de correspondances entre la corpulence du personnage et la tension plissée du canapé rose ; inclusion d’éléments volontairement kitsch à l’image du pot de fleur au premier plan. Le traitement formel de la scène – point de vue frontal et traitement de la perspective en aplats, utilisation de la table basse transparente au-devant et de la réflexion du miroir comme une fenêtre à l’arrière-plan – inscrit par ailleurs Femme à la guitare dans une certaine tradition picturale figurative, rappelant notamment les portraits de David Hockney, tels que celui de Henry Geldzahler et Christopher Scott (1969).
By creating this Woman with a Guitar, Botero revisits a classic theme of art history, which can be found notably in the Orientalist movement (Reclining Odalisque by Théodore Chassériau, private collection) or even in Picasso, who interprets it as a Cubist version in the early 1910s (Woman with a Guitar, Kunstmuseum Basel). The subject offers to the artist a particularly fertile field of expression giving free rein to his stylistics: excess of voluptuousness in the treatment of curves and shapes; sensuality heightened by the languid posture of the woman with her red nails, holding the vertical guitar against her, while a cigarette is consumed in the ashtray; games of correspondence between the body of the character and the folded tension of the pink sofa; inclusion of deliberately kitsch elements like the flowerpot in the foreground. The formal treatment of the scene — frontal point of view and the perspective in flat areas, the use of the transparent coffee table in front and the reflection of the mirror as a window in the background— also inscribe Woman with a Guitar in a certain figurative pictorial tradition, recalling in particular portraits by David Hockney, such as those of Henry Geldzahler and Christopher Scott (1969).
“Art is distortion. There are no truly realistic works of art.” - Fernando Botero
En réalisant cette Femme à la guitare, Botero revisite un un thème classique de l’histoire de l’art, que l’on retrouve notamment chez les Orientalistes (Odalisque couchée de Théodore Chassériau, collection privée) ou encore chez Picasso qui l’interprète dans une version cubiste au début des années 1910 (Femme à la guitare, Kunstmuseum de Bâle). Le sujet offre à l’artiste un terrain d’expression particulièrement fertile pour laisser libre cours à sa stylistique : excès de volupté dans le traitement des courbes et des formes ; sensualité exacerbée par la posture alanguie de la femme aux ongles rouges, tenant contre elle la guitare verticale, tandis qu’une cigarette se consume dans le cendrier; jeux de correspondances entre la corpulence du personnage et la tension plissée du canapé rose ; inclusion d’éléments volontairement kitsch à l’image du pot de fleur au premier plan. Le traitement formel de la scène – point de vue frontal et traitement de la perspective en aplats, utilisation de la table basse transparente au-devant et de la réflexion du miroir comme une fenêtre à l’arrière-plan – inscrit par ailleurs Femme à la guitare dans une certaine tradition picturale figurative, rappelant notamment les portraits de David Hockney, tels que celui de Henry Geldzahler et Christopher Scott (1969).
By creating this Woman with a Guitar, Botero revisits a classic theme of art history, which can be found notably in the Orientalist movement (Reclining Odalisque by Théodore Chassériau, private collection) or even in Picasso, who interprets it as a Cubist version in the early 1910s (Woman with a Guitar, Kunstmuseum Basel). The subject offers to the artist a particularly fertile field of expression giving free rein to his stylistics: excess of voluptuousness in the treatment of curves and shapes; sensuality heightened by the languid posture of the woman with her red nails, holding the vertical guitar against her, while a cigarette is consumed in the ashtray; games of correspondence between the body of the character and the folded tension of the pink sofa; inclusion of deliberately kitsch elements like the flowerpot in the foreground. The formal treatment of the scene — frontal point of view and the perspective in flat areas, the use of the transparent coffee table in front and the reflection of the mirror as a window in the background— also inscribe Woman with a Guitar in a certain figurative pictorial tradition, recalling in particular portraits by David Hockney, such as those of Henry Geldzahler and Christopher Scott (1969).