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Les fleurs peintes avec vivacité occupent une place de choix dans l’Œuvre de Nolde. Ses délicates aquarelles de fleurs sur papier japonais incarnent parfaitement son désir de créer un art qui s’épanouit de manière aussi spontanée que la nature. Les premières œuvres importantes de Nolde de ce genre, qui datent de 1906, représentent les fleurs et la végétation des jardins qui l’ont séduit lorsqu’il vivait sur l’île d’Als. Au travers de ces œuvres, l'artiste développe une approche unique et expressive de la couleur, qui lui a valut d’être invité à rejoindre l’influent groupe Die Brücke.
À Utenwark et Seebüll, où Nolde et sa femme se sont installés ultérieurement, ils cultivent de somptueux jardins qui fournissent au peintre une source d’inspiration intarissable. Tulipe Rudbekia und tranende Herzen représente l’un des motifs les plus durables de l’Œuvre d’Emil Nolde tout en témoignant de sa maîtrise de la technique de l’aquarelle. Travaillant au pinceau lourdement imbibé de matière, Nolde exploite les propriétés absorbantes du papier japonais pour obtenir des nuances et des dégradés à même de renforcer l’expressivité de ses fleurs.
Pour Nolde, les peintures de fleurs portraient une symbolique ; elles représentaient, à ses yeux, le cercle éternel de la naissance, de la vie et de la mort : « Les couleurs des fleurs et la pureté de ces couleurs, je les aimais. J’ai adoré les fleurs et leur destin : elles poussaient, s’épanouissaient, rayonnaient, resplendissaient, se réjouissaient, s’affaissaient, se fanaient et finalement étaient jetées et mouraient. Notre destin humain n’est pas toujours aussi logique ou aussi beau. » (E. Nolde in M. Reuther, Emile Nolde, My Garden Full of Flowers, Berlin, 2010, p. 24).
Vividly painted flowers occupy pride of place within Nolde’s œuvre. His delicate watercolours of flowers on Japan paper perfectly embody his desire to create art that blossomed as organically as nature did. Nolde’s first important pictures date from 1906 and depict the flowers and garden motifs that he had been magnetically drawn to when living in Als Island. As Nolde sought to capture the blooming flowers in their riot of colours, he developed what was to become his own inimitable use of expressive colour, which would lead to an invitation to join the influential Die Brücke group of painters. At the artist’s later homes in Utenwarf and Seebüll, he and his wife planted sumptuous gardens of extraordinary richness that provided him with a fertile source of inspiration. Tulipe Rudbekia und tranende Herzen depicts one of the most enduring motifs of Emil Nolde’s art while illustrating his mastery of watercolour technique. Working with heavy, paint-soak brushes, Nolde exploited the absorbent properties of Japan paper in order to achieve suggestive nuances and majestic transitions of hues which reinforce the expressive nature of these flowers. For Nolde, flower paintings also carried a symbolic meaning in the way they represented, to him, the eternal circle of birth, life and death: "The blossoming colours of the flowers and the purity of those colours; I loved them so very much. I loved the flowers and their destiny: shooting up, blooming, radiating, glowing, gladdening, drooping, wilting, and ultimately thrown away and dying. Our human destiny is not always so logical or so beautiful". (E. Nolde, in M. Reuther, Emil Nolde, My Garden Full of Flowers, Berlin, 2010, p. 24).