Lot Essay
« Tous ces mythes, toutes ces allusions furtives à une vague iconographie référentielle qui font s’égarer le regardeur ne sont somme toute là, peut-être, que pour rappeler que la peinture implique quelque chose d’autre que d’être vue. »
- Gérard Garouste
Ce n’est pas sans raison que l’épithète « intranquille » revient souvent pour parler de Gérard Garouste. Son œuvre, faite de visions fulgurantes et d’aventures risquées, est l’une des plus troublantes et riches de la scène artistique contemporaine. À l’instar de Derain, de Bacon ou de Freud, Garouste est un solitaire. Peu enclin à essayer de ressembler à ses contemporains, il n’en reste pas moins passionné par l’art de ses pairs. Cette posture naturellement indépendante mène ses productions vers une originalité peu commune. Ainsi que le faisait Chagall de son temps, Gérard Garouste propose notamment un dialogue approfondi avec le Talmud et les textes sacrés bibliques. Il ponctue en effet son œuvre de références spirituelles et s’approche en ce sens de la pédagogie pratiquée par les peintres classiques : l’explication et l’illustration des paraboles mythiques ou religieuses par le pinceau.
Et comme les références, le peintre multiplie les sources d’énergie sur la toile. Il crée ainsi des dynamiques opposées, paradoxales au sein même d’un cadre qui ne se retrouve pas pour autant déséquilibré. Le réveil et Korban sont emblématiques de cette approche. C’est dans une tempête permanente, comme pris dans des tornades hésitantes, que les personnages évoluent. Garouste malmène ses sujets qui semblent perdus au sein de déserts nuageux rappelant le Greco, le peintre-moine espagnol du XVIe siècle, et se réveillent ou conversent au cœur d’un cauchemar tourbillonnant. Korban fait, elle, une directe allusion au Korban juif, pouvant être traduit de l’hébreu par « approcher, apporter ». C’est en un mot le générique pour tous les types d’offrandes que l’on peut faire à Dieu.
"All these myths, all these furtive allusions to a vague referential iconography that leads the viewer astray are all in all, perhaps, only to remind us that painting involves something other than being seen."
- Gerard Garouste
It is not without reason that the epithet "unquiet" is often used to speak of Gérard Garouste. His work, made up of dazzling visions and risky adventures, is one of the most disturbing and rich ones on the contemporary art scene. Like Derain, Bacon or Freud, Garouste is a loner. Not inclined to try to resemble his contemporaries, he is nonetheless passionate about the art of his peers. This naturally independent posture leads his productions towards an unusual originality. As Chagall did in his time, Gérard Garouste notably offers an in-depth dialogue with the Talmud and the sacred biblical texts. He punctuates his work with spiritual references and in this sense approaches the pedagogy practiced by classical painters: the explanation and illustration of mythical or religious parables using the brush.
And like the references, the painter multiplies the sources of energy on the canvas. He thus creates opposite, paradoxical dynamics within a framework that does not end up being unbalanced. The Réveil alarm clock and Korban are emblematic of this approach. It is in a permanent storm, as if caught in hesitant tornadoes, that characters evolve. Garouste manhandles his subjects, who seem lost in cloudy deserts reminiscent of El Greco, the Spanish painter-monk of the 16th century, and wake up or converse in the heart of a swirling nightmare. Korban makes a direct allusion to the Jewish Korban, which can be translated from Hebrew as "to approach, to bring". In short, this is the generic word for all types of offerings that can be made to God.
- Gérard Garouste
Ce n’est pas sans raison que l’épithète « intranquille » revient souvent pour parler de Gérard Garouste. Son œuvre, faite de visions fulgurantes et d’aventures risquées, est l’une des plus troublantes et riches de la scène artistique contemporaine. À l’instar de Derain, de Bacon ou de Freud, Garouste est un solitaire. Peu enclin à essayer de ressembler à ses contemporains, il n’en reste pas moins passionné par l’art de ses pairs. Cette posture naturellement indépendante mène ses productions vers une originalité peu commune. Ainsi que le faisait Chagall de son temps, Gérard Garouste propose notamment un dialogue approfondi avec le Talmud et les textes sacrés bibliques. Il ponctue en effet son œuvre de références spirituelles et s’approche en ce sens de la pédagogie pratiquée par les peintres classiques : l’explication et l’illustration des paraboles mythiques ou religieuses par le pinceau.
Et comme les références, le peintre multiplie les sources d’énergie sur la toile. Il crée ainsi des dynamiques opposées, paradoxales au sein même d’un cadre qui ne se retrouve pas pour autant déséquilibré. Le réveil et Korban sont emblématiques de cette approche. C’est dans une tempête permanente, comme pris dans des tornades hésitantes, que les personnages évoluent. Garouste malmène ses sujets qui semblent perdus au sein de déserts nuageux rappelant le Greco, le peintre-moine espagnol du XVIe siècle, et se réveillent ou conversent au cœur d’un cauchemar tourbillonnant. Korban fait, elle, une directe allusion au Korban juif, pouvant être traduit de l’hébreu par « approcher, apporter ». C’est en un mot le générique pour tous les types d’offrandes que l’on peut faire à Dieu.
"All these myths, all these furtive allusions to a vague referential iconography that leads the viewer astray are all in all, perhaps, only to remind us that painting involves something other than being seen."
- Gerard Garouste
It is not without reason that the epithet "unquiet" is often used to speak of Gérard Garouste. His work, made up of dazzling visions and risky adventures, is one of the most disturbing and rich ones on the contemporary art scene. Like Derain, Bacon or Freud, Garouste is a loner. Not inclined to try to resemble his contemporaries, he is nonetheless passionate about the art of his peers. This naturally independent posture leads his productions towards an unusual originality. As Chagall did in his time, Gérard Garouste notably offers an in-depth dialogue with the Talmud and the sacred biblical texts. He punctuates his work with spiritual references and in this sense approaches the pedagogy practiced by classical painters: the explanation and illustration of mythical or religious parables using the brush.
And like the references, the painter multiplies the sources of energy on the canvas. He thus creates opposite, paradoxical dynamics within a framework that does not end up being unbalanced. The Réveil alarm clock and Korban are emblematic of this approach. It is in a permanent storm, as if caught in hesitant tornadoes, that characters evolve. Garouste manhandles his subjects, who seem lost in cloudy deserts reminiscent of El Greco, the Spanish painter-monk of the 16th century, and wake up or converse in the heart of a swirling nightmare. Korban makes a direct allusion to the Jewish Korban, which can be translated from Hebrew as "to approach, to bring". In short, this is the generic word for all types of offerings that can be made to God.