Lot Essay
Nous remercions la Fondation Arp pour les informations communiquées à propos de cette œuvre.
Le travail de Jean Arp peut être considéré comme un témoignage des diverses solutions de l’intégration de l’abstraction à la silhouette. Se focalisant sur différents éléments anatomiques, l’artiste nous fait part d’une translation de l’essence-même du corps naissant. La présente œuvre, Tête mythique, figure comme un bourgeon d’encéphale dont les lignes pures et la surface lisse rappelle l’idéal géométrique auquel Arp tend dès les années 1918-20. D’abord de couleurs vives, les tons évoluent vers le blanc, le gris et le noir ce qui engendra des modèles et sources de réflexion jusqu’aux années 1950. C’est à cette période que l’artiste crée les œuvres une seconde fois, en leur ajoutant de nouveaux éléments afin de leur donner leur singularité. Sur ce principe, Tête mythique est basée sur un modèle de relief de 1929. Cette obsession créatrice permit à de nombreuses variantes de voir le jour dont les nouvelles formes se juxtaposent au gré de la chance. Le plus abstrait des surréalistes usait l’automatisme dans la conception de ses reliefs qui reflétaient son dédain des normes rationnelles ; arrangeant et réarrangeant les éléments par pur instinct.
Le présent lot est exécuté dans l’un des médiums pour lequel Arp est célébré : ses fameux reliefs en bois peint, assemblage de pièces fixées sur un panneau. La théorie de l’historien Eric Robertson était que la construction de ces reliefs répondait à une approche à la fois très étudiée, par leur aspect léché, combiné à une dimension de spontanéité. Le mot "chance" revient d’ailleurs souvent dans les titres des œuvres (E. Robertson, Arp, New Haven, 2006, p. 156). Ce manque de préméditation est en effet manifeste dans la création et le réassemblage de ses reliefs : l’artiste donnait d’ailleurs des instructions assez ambiguës à son atelier, afin d’encourager leur propre interprétation.
Jean Arp’s oeuvre may be seen as a record of the firing solutions he found for integrating abstraction with the figure. Focusing alternatively on different body elements (head, torso, hands), the artist shares with his audience his translation of the essence of the embryonic body. The present work, Tête mythique, stands like a bud of head whose pure lines and smooth surface remind the viewer of the geometrical ideal aimed by Arp from the 1918-20. The first reliefs were composed of fresh and vivid colors and rapidly turned into a base of meditation and source of inspiration until 1950; when Arp created variants of some reliefs by adding new elements to them. The present work was created in 1952, based on a model dated in 1929. The creative obsession allowed many variants to come into existence, whose new shape juxtaposed randomly. The most abstract of the surrealist group also used automatism in the making of the reliefs, proving once again his disdain for rational norms.
The present work is executed in one of the mediums Arp was most celebrated for: that of the wooden reliefs, consisting of assemblages of wood pieces screwed together. Art historian Eric Robertson has suggested that Arp’s measured approach to the construction of his reliefs, combined with their ‘high degree of finish’, may seem ‘incongruous’ with the word ‘chance’ appearing in many of their titles (E. Robertson, Arp, New Haven, 2006, p.156). However, the element of chance was manifest both in Arp’s rearrangements of the reliefs, which indicate that he did not have a premeditated plan, and in the making of the forms themselves: Arp reportedly gave only ambiguous instructions to the craftsman so as to encourage free interpretation.
Le travail de Jean Arp peut être considéré comme un témoignage des diverses solutions de l’intégration de l’abstraction à la silhouette. Se focalisant sur différents éléments anatomiques, l’artiste nous fait part d’une translation de l’essence-même du corps naissant. La présente œuvre, Tête mythique, figure comme un bourgeon d’encéphale dont les lignes pures et la surface lisse rappelle l’idéal géométrique auquel Arp tend dès les années 1918-20. D’abord de couleurs vives, les tons évoluent vers le blanc, le gris et le noir ce qui engendra des modèles et sources de réflexion jusqu’aux années 1950. C’est à cette période que l’artiste crée les œuvres une seconde fois, en leur ajoutant de nouveaux éléments afin de leur donner leur singularité. Sur ce principe, Tête mythique est basée sur un modèle de relief de 1929. Cette obsession créatrice permit à de nombreuses variantes de voir le jour dont les nouvelles formes se juxtaposent au gré de la chance. Le plus abstrait des surréalistes usait l’automatisme dans la conception de ses reliefs qui reflétaient son dédain des normes rationnelles ; arrangeant et réarrangeant les éléments par pur instinct.
Le présent lot est exécuté dans l’un des médiums pour lequel Arp est célébré : ses fameux reliefs en bois peint, assemblage de pièces fixées sur un panneau. La théorie de l’historien Eric Robertson était que la construction de ces reliefs répondait à une approche à la fois très étudiée, par leur aspect léché, combiné à une dimension de spontanéité. Le mot "chance" revient d’ailleurs souvent dans les titres des œuvres (E. Robertson, Arp, New Haven, 2006, p. 156). Ce manque de préméditation est en effet manifeste dans la création et le réassemblage de ses reliefs : l’artiste donnait d’ailleurs des instructions assez ambiguës à son atelier, afin d’encourager leur propre interprétation.
Jean Arp’s oeuvre may be seen as a record of the firing solutions he found for integrating abstraction with the figure. Focusing alternatively on different body elements (head, torso, hands), the artist shares with his audience his translation of the essence of the embryonic body. The present work, Tête mythique, stands like a bud of head whose pure lines and smooth surface remind the viewer of the geometrical ideal aimed by Arp from the 1918-20. The first reliefs were composed of fresh and vivid colors and rapidly turned into a base of meditation and source of inspiration until 1950; when Arp created variants of some reliefs by adding new elements to them. The present work was created in 1952, based on a model dated in 1929. The creative obsession allowed many variants to come into existence, whose new shape juxtaposed randomly. The most abstract of the surrealist group also used automatism in the making of the reliefs, proving once again his disdain for rational norms.
The present work is executed in one of the mediums Arp was most celebrated for: that of the wooden reliefs, consisting of assemblages of wood pieces screwed together. Art historian Eric Robertson has suggested that Arp’s measured approach to the construction of his reliefs, combined with their ‘high degree of finish’, may seem ‘incongruous’ with the word ‘chance’ appearing in many of their titles (E. Robertson, Arp, New Haven, 2006, p.156). However, the element of chance was manifest both in Arp’s rearrangements of the reliefs, which indicate that he did not have a premeditated plan, and in the making of the forms themselves: Arp reportedly gave only ambiguous instructions to the craftsman so as to encourage free interpretation.