Lot Essay
Thomas Ruff étudie à Kunstakademie de Düsseldorf entre 1977 et 1985. Durant cette période, il réalise la série Houses, faisant l’exégèse des maisons et bâtiments aux alentours de Düsseldorf à l’architecture d’après-guerre peu remarquable. Tout en inscrivant ses travaux dans la lignée du mouvement photographique des Becher auprès de qui il étudie, Ruff définit son processus et ses méthodes de travail. Paysages, portraits, documentaires, readymades… Le photographe s’essaie à différents genres tout en constituant son identité visuelle forte.
Après avoir photographié l’architecture dans des plans d’ensembles aux cadrages horizontaux, Thomas Ruff lève l’objectif et présente des contre-plongées du ciel dans la série Sterne (Stars). L’artiste tente d’abord de photographier le ciel de nuit, sans résultat satisfaisant à cause d’un matériel non adapté et de la pollution obscurcissante. En 1989, il acquiert alors le fonds d’archives photographiques ‘Catalogue of the Southern Sky’ de l’European Southern Observatory (ESO), un observatoire basé dans les Andes chiliennes dont l’équipement surpuissant permet de capturer des vues précises et détaillées les astres et constellations de l’hémisphère austral. En utilisant comme point de départ les négatifs de hautes résolutions, Thomas Ruff s’approprie ces objets, les retravaille, met en valeur certains détails et dévoile des compositions immersives, frôlant l’abstraction. Le titre des tirages correspond aux données géographiques de l’emplacement où les photographies ont été prises.
Ruff dit s’inspirer de photographes tels que Stephen Shore ou William Eggleston dont les travaux autour du ciel sous-tendent le traitement particulier de cet objet singulier. Pourtant, les photographies de la série Sterne (Stars) sont tout aussi radicales dans leur rapport aux sujets a priori limité par l’objet mais infini par ses compositions. Il les présente de manière frontale dans un rendu minimaliste mais percutant. De très grands formats, ces œuvres défient les règles d’échelles de la photographie classique et changent notre rapport à l’objet et à l’image qui y est représentée. Ce mécanisme est utilisé par d’autres photographes de l’École de Düsseldorf, comme Candida Höfer ou encore Thomas Struth. Tombant dans cette tradition du gigantisme, Sterne (Stars), 19h04m / -65°, 1989, et Sterne (Stars), 17h51m / -18°, 1990, nous confrontent à l’immensité de l’espace à travers des photographies à l’esthétique audacieuse.
Thomas Ruff studied at the Kunstakademie in Düsseldorf between 1977 and 1985. During this period, he produced the Houses series, exploring dwellings and buildings around Düsseldorf with unremarkable post-war architecture. While inscribing his work in the tradition of the Becher photographic movement with whom he studied, it was Ruff who defined his process and his working methods. Landscapes, portraits, documentaries, ready-mades ... The photographer has explored many genres while building his strong visual identity.
After photographing architecture from a distance, Thomas Ruff lifts the lens and lowers the sky in the Sterne (Stars) series. The artist’s first attempt to photograph the night sky, with unsatisfactory results resulting from unsuitable equipment and pollution obscuring the sky.
In 1989, he then acquired the photographic archive collection 'Catalog of the Southern Sky' from the European Southern Observatory (ESO), an observatory based in the Chilean Andes whose powerful equipment made it possible to capture precise and detailed views of the stars and constellations of the southern hemisphere. Using high resolution negatives as a starting point, Thomas Ruff appropriated these objects, reworking them, emphasizing certain details and unveilng immersive compositions, bordering on abstraction. The title of the prints corresponds to the geographic data of the location where the photographs were taken.
Ruff says he is inspired by photographers such as Stephen Shore or William Eggleston whose works around the sky underlie the particular treatment of this singular object. However, the photographs in the Sterne (Stars) series are just as radical in their relationship to subjects—limited by the object but infinite by their compositions. He presents them head-on in a minimalist but striking rendering. Showcased in very large formats, these works defy the scaling rules of classical photography and change our relationship to the object and to the image represented therein. This mechanism is used by other photographers from the Düsseldorf School, such as Candida Höfer or Thomas Struth. Falling into this tradition of gigantism, Sterne (Stars), 19h04m / -65 °, 1989, and Sterne (Stars), 17h51m / -18°, 1990, confront us with the immensity of space through boldly aesthetic photographs.
Après avoir photographié l’architecture dans des plans d’ensembles aux cadrages horizontaux, Thomas Ruff lève l’objectif et présente des contre-plongées du ciel dans la série Sterne (Stars). L’artiste tente d’abord de photographier le ciel de nuit, sans résultat satisfaisant à cause d’un matériel non adapté et de la pollution obscurcissante. En 1989, il acquiert alors le fonds d’archives photographiques ‘Catalogue of the Southern Sky’ de l’European Southern Observatory (ESO), un observatoire basé dans les Andes chiliennes dont l’équipement surpuissant permet de capturer des vues précises et détaillées les astres et constellations de l’hémisphère austral. En utilisant comme point de départ les négatifs de hautes résolutions, Thomas Ruff s’approprie ces objets, les retravaille, met en valeur certains détails et dévoile des compositions immersives, frôlant l’abstraction. Le titre des tirages correspond aux données géographiques de l’emplacement où les photographies ont été prises.
Ruff dit s’inspirer de photographes tels que Stephen Shore ou William Eggleston dont les travaux autour du ciel sous-tendent le traitement particulier de cet objet singulier. Pourtant, les photographies de la série Sterne (Stars) sont tout aussi radicales dans leur rapport aux sujets a priori limité par l’objet mais infini par ses compositions. Il les présente de manière frontale dans un rendu minimaliste mais percutant. De très grands formats, ces œuvres défient les règles d’échelles de la photographie classique et changent notre rapport à l’objet et à l’image qui y est représentée. Ce mécanisme est utilisé par d’autres photographes de l’École de Düsseldorf, comme Candida Höfer ou encore Thomas Struth. Tombant dans cette tradition du gigantisme, Sterne (Stars), 19h04m / -65°, 1989, et Sterne (Stars), 17h51m / -18°, 1990, nous confrontent à l’immensité de l’espace à travers des photographies à l’esthétique audacieuse.
Thomas Ruff studied at the Kunstakademie in Düsseldorf between 1977 and 1985. During this period, he produced the Houses series, exploring dwellings and buildings around Düsseldorf with unremarkable post-war architecture. While inscribing his work in the tradition of the Becher photographic movement with whom he studied, it was Ruff who defined his process and his working methods. Landscapes, portraits, documentaries, ready-mades ... The photographer has explored many genres while building his strong visual identity.
After photographing architecture from a distance, Thomas Ruff lifts the lens and lowers the sky in the Sterne (Stars) series. The artist’s first attempt to photograph the night sky, with unsatisfactory results resulting from unsuitable equipment and pollution obscuring the sky.
In 1989, he then acquired the photographic archive collection 'Catalog of the Southern Sky' from the European Southern Observatory (ESO), an observatory based in the Chilean Andes whose powerful equipment made it possible to capture precise and detailed views of the stars and constellations of the southern hemisphere. Using high resolution negatives as a starting point, Thomas Ruff appropriated these objects, reworking them, emphasizing certain details and unveilng immersive compositions, bordering on abstraction. The title of the prints corresponds to the geographic data of the location where the photographs were taken.
Ruff says he is inspired by photographers such as Stephen Shore or William Eggleston whose works around the sky underlie the particular treatment of this singular object. However, the photographs in the Sterne (Stars) series are just as radical in their relationship to subjects—limited by the object but infinite by their compositions. He presents them head-on in a minimalist but striking rendering. Showcased in very large formats, these works defy the scaling rules of classical photography and change our relationship to the object and to the image represented therein. This mechanism is used by other photographers from the Düsseldorf School, such as Candida Höfer or Thomas Struth. Falling into this tradition of gigantism, Sterne (Stars), 19h04m / -65 °, 1989, and Sterne (Stars), 17h51m / -18°, 1990, confront us with the immensity of space through boldly aesthetic photographs.