Alberto Giacometti (1901-1966)
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Alberto Giacometti (1901-1966)

Petite tête de Marie-Laure de Noailles sur socle

Details
Alberto Giacometti (1901-1966)
Petite tête de Marie-Laure de Noailles sur socle
plâtre
12.1 x 5 x 5.3 cm.
Conçu et exécuté vers 1946; cette œuvre est unique

plaster
4 7⁄8 x 2 x 2 1⁄8 in.
Conceived and executed circa 1946; this work is unique
Provenance
Pierre Matisse Gallery, New York (acquis auprès de l’artiste).
Pierre Matisse, New York.
Puis par descendance.
Literature
B. Lamarche-Vadel, Alberto Giacometti, Paris, 1984, p. 78 (la version en bronze illustrée, fig. 112).
Y. Bonnefoy, Alberto Giacometti, Biographie d'une œuvre, Paris, 1991, p. 284, no. 258 (la version en bronze illustrée).
A. Schneider, éd., Alberto Giacometti, Sculpture, Paintings, Drawings, New York, 1994, no. 43 (la version en bronze illustrée).
S. Nordgen, Alberto Giacometti, Skulpturer, Mälningar, Teckningar, Stockholm, 1994, p. 95 et 221 (une autre version illustrée, p. 95).
T. Mathews, Alberto Giacometti, The Art of Relation, Londres, 2014, p. 120, no. 20 (la version en bronze illustrée).
Base de données de la Fondation Alberto et Annette Giacometti, no. AGD 4409.
Special Notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.

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Antoine Lebouteiller
Antoine Lebouteiller Head of Department

Lot Essay

« Car la sculpture commençait à peine, sous ses yeux, à se libérer de la domination de sa matérialité, qui séparait les composants de l'Être, les abandonnant dans l'espace. L'art va résorber la matière, comme dirait Giacometti, la vraie ressemblance est enfin possible. Mais il est vrai aussi que la matérialité et la fragmentation n'ont pas encore totalement disparu de la petite statue : d'où la tentation de devenir de plus en plus petite, de plonger le plus profondément possible dans l'abîme au sein duquel, comme l'or dans l'alambic, l'Être émergerait enfin à travers l'image. »
Yves Bonnefoy, Alberto Giacometti, A Biography of his Work, Paris, 1991, p. 276.

"For the sculpture was just beginning, before his eyes, to free itself from the domination of its materiality, which was separating the components of the Being, abandoning them in space. The art will absorb the matter, as Giacometti would say, and true resemblance is finally possible. But it is also true that materiality and fragmentation have not yet completely disappeared from the small statue: hence the temptation to become smaller and smaller, to dive as deeply as possible into the abyss in which, like gold in a still, the Being would finally emerge through the image."
Yves Bonnefoy, Alberto Giacometti, A Biography of His Work, Paris, 1991, p. 276.

En 1929 déjà, suite à la présentation de Giacometti dans une exposition de la Galerie Jeanne Bucher, le couple acquière Tête qui regarde (1928-29). Rapidement les mécènes passent commande auprès de l’artiste pour orner le jardin de leur célèbre Villa Noailles qu’ils viennent de faire construire sur les hauteurs de Hyères. Les liens avec Giacometti deviennent rapidement très étroits. Entre 1946 et 1967, ce dernier réalise alors une série de portraits de Marie-Laure, qu’il s’agisse de dessins ou de sculptures.
Revenu de son exil dans sa Suisse natale suite à la fin de la guerre, l’artiste s’installe à Paris en septembre 1945. C’est dans son atelier du 46 rue Hippolyte-Maindron qu’il réalise cette Petite tête de Marie-Laure de Noailles sur socle. Parmi les sculptures de tailles réduite qu’il exécute alors, celle-ci est d’un réalisme frappant : le visage ovale et le nez allongé du modèle sont facilement reconnaissables. Ciselant le plâtre jusqu'au néant, l’artiste insuffle à son œuvre une préciosité toute particulière, accrue par cette taille si minuscule. Alberto Giacometti affirmait à ce sujet dans une interview réalisée en 1951 : « Je faisais cela malgré moi. Je ne comprenais pas. Je commençais grand et je finissais minuscule. Seul le minuscule me paraissait ressemblant ». Le socle, quant à lui, est alors utilisé par l'artiste comme un moyen de rétablir un juste rapport de proportion entre la figure et l'espace qui l'entoure. Le buste et le cou du modèle sont à peine esquissés, comme s'ils surgissaient du volume du piédestal lui-même. Enfin, ce plâtre témoigne des changements qu’opère alors l’artiste, s’orientant davantage vers un style allongé et émacié, style qui le rendra si célèbre.
Jamais exposée du vivant de l'artiste, ce n’est qu’en 1973 qu’une version en bronze fut coulée à partir du présent plâtre.

In 1929, after Giacometti's work was shown in an exhibition at Galerie Jeanne Bucher, the couple acquired Tête qui regarde (1928-29). Soon thereafter, the patrons commissioned the artist to decorate the garden at their famed Villa Noailles, which they had just built in the hills of Hyères. They quickly forged very close ties with Giacometti. Between 1946 and 1967, he produced a series of portraits of Marie-Laure, in the form of both drawings and sculptures.
Upon his return from exile in his native Switzerland at the end of the war, the artist settled in Paris in September 1945. It was in his studio at 46 Rue Hippolyte-Maindron that he created this Petite tête de Marie-Laure de Noailles sur socle. Among the reduced-scale sculptures that he made at that time, this one is striking in its realism: the model's oval face and elongated nose are easily recognisable. Chiselling the plaster down to nothingness, the artist infused his work with a quite singular refinement, heightened by its diminutive size. On this topic, Alberto Giacometti confirmed in an interview conducted in 1951: "I did that in spite of myself. I did not understand. I started big and I finished minuscule. Only the minuscule seemed to me to bear a resemblance." As for the base, the artist used it as a means to re-establish suitable proportions between the figure and the space surrounding it. The model's neck and bust are just barely outlined, as if they sprung forth from the mass of the pedestal itself.  Finally, this plaster attests to the changes taking place within the artist, who was turning more towards an elongated and emaciated style for which he would become famous.
Never exhibited while the artist was alive, this sculpture was not cast in bronze until 1973.

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