Lot Essay
« Matisse l'a dit et répété, il a "fait de la sculpture comme un peintre", comme "complément d'étude pour mettre de l'ordre dans son cerveau", et c'est la fonction d'étayage remplie par sa sculpture dans son travail pictural qui a donné lieu au plus grand nombre comme aux meilleurs des commentaires. Le contraire serait étonnant : on ne peut, face à la sculpture de Matisse, faire abstraction de son statut de peintre, d'autant que s'il est passé avec brio d'un moyen à l'autre, il a surtout interrogé la sculpture pour y trouver solution à des problèmes proprement picturaux.».
Claude Duthuit, Henri Matisse, Catalogue raisonné de l’œuvre sculpté, Paris, 1997, p. XI.
"Matisse said it and repeated it: he "sculpted like a painter", as a "complementary pursuit to create order in his brain", and it is the supporting function fulfilled by his sculpting in his pictorial work that has generated the most and the best commentary. The opposite would be surprising: contemplating Matisse's sculpture, one cannot disregard his status as a painter, all the more so as he moved so effortlessly from one medium to another, other, above all else, he queried sculpture to find the solutions to purely pictorial problems."
Claude Duthuit, Henri Matisse, Catalogue raisonné de l’œuvre sculpté, Paris, 1997, p. XI.
Entre 1905 et 1907, Matisse réalise une importante suite de petits bustes qui donnent à voir toute la puissance de ses premières incursions dans l'univers de la sculpture. Parmi les dernières à voir le jour, Tête au collier demeure l'une des pièces les plus fortes de cette série. D'une apparente simplicité, le geste de l'artiste traduit une profondeur émotionnelle qui vient démentir les dimensions modestes de l'œuvre. « Comme dans le portrait magistral de son épouse qu'il peint en 1905, Femme au chapeau, les cheveux de la jeune femme forment ici une sorte de dais au-dessus de sa tête. En l'absence de couleurs et de la force expressive obtenue par leurs complémentarités, Matisse façonne tout un réseau de formes réciproques afin de créer un ensemble entièrement constitué de rythmes et de rimes, de la crinière aux épaules ; collier, mâchoire et coiffure pompadour se conjuguent les uns aux autres, de même que les pommettes, les yeux et les saillies des cheveux au niveau des tempes. Aucun portrait peint ne rend l'ossature aussi présente et palpable... Le caractère voulu de la figure est désormais mis à nu, ainsi que le cheminement intellectuel de Matisse tandis qu'il méditait sur le visage de l'adolescente » (A. E. Elsen, The Sculpture of Henri Matisse, New York, 1972, p. 122).
Matisse crafted an important series of small sculptural portraits between 1905 and 1907, revealing the potency of Matisse's early forays into the medium. Created towards the end of this series, Tête au collier is one of the most powerful of the group. With ostensibly simple gestural movements, the artist conveys an emotional depth that belies the work's modest scale. Albert Elsen commented on the present work and its importance within the artist's oeuvre: "Recalling the great painted portrait of his wife in 1905, Woman with a Hat, the girl's hair is used as a canopy for the head. In the absence of colour and its expressive use by complementaries, Matisse fashioned reciprocal shapes, so that the entire conception from shoulder to hairdo consists of rhythm and rhyme; necklace, jaw, and pompadour are conjugates of each other, as are the cheekbones, eyes, and flanking bulges of the hair style. No painted portrait makes us as conscious of the bone structure...The desired character of the girl is now manifest, along with the workings of Matisse's intellect as he meditated on the adolescent visage" (A. E. Elsen, The Sculpture of Henri Matisse, New York, 1972, p. 122).
Claude Duthuit, Henri Matisse, Catalogue raisonné de l’œuvre sculpté, Paris, 1997, p. XI.
"Matisse said it and repeated it: he "sculpted like a painter", as a "complementary pursuit to create order in his brain", and it is the supporting function fulfilled by his sculpting in his pictorial work that has generated the most and the best commentary. The opposite would be surprising: contemplating Matisse's sculpture, one cannot disregard his status as a painter, all the more so as he moved so effortlessly from one medium to another, other, above all else, he queried sculpture to find the solutions to purely pictorial problems."
Claude Duthuit, Henri Matisse, Catalogue raisonné de l’œuvre sculpté, Paris, 1997, p. XI.
Entre 1905 et 1907, Matisse réalise une importante suite de petits bustes qui donnent à voir toute la puissance de ses premières incursions dans l'univers de la sculpture. Parmi les dernières à voir le jour, Tête au collier demeure l'une des pièces les plus fortes de cette série. D'une apparente simplicité, le geste de l'artiste traduit une profondeur émotionnelle qui vient démentir les dimensions modestes de l'œuvre. « Comme dans le portrait magistral de son épouse qu'il peint en 1905, Femme au chapeau, les cheveux de la jeune femme forment ici une sorte de dais au-dessus de sa tête. En l'absence de couleurs et de la force expressive obtenue par leurs complémentarités, Matisse façonne tout un réseau de formes réciproques afin de créer un ensemble entièrement constitué de rythmes et de rimes, de la crinière aux épaules ; collier, mâchoire et coiffure pompadour se conjuguent les uns aux autres, de même que les pommettes, les yeux et les saillies des cheveux au niveau des tempes. Aucun portrait peint ne rend l'ossature aussi présente et palpable... Le caractère voulu de la figure est désormais mis à nu, ainsi que le cheminement intellectuel de Matisse tandis qu'il méditait sur le visage de l'adolescente » (A. E. Elsen, The Sculpture of Henri Matisse, New York, 1972, p. 122).
Matisse crafted an important series of small sculptural portraits between 1905 and 1907, revealing the potency of Matisse's early forays into the medium. Created towards the end of this series, Tête au collier is one of the most powerful of the group. With ostensibly simple gestural movements, the artist conveys an emotional depth that belies the work's modest scale. Albert Elsen commented on the present work and its importance within the artist's oeuvre: "Recalling the great painted portrait of his wife in 1905, Woman with a Hat, the girl's hair is used as a canopy for the head. In the absence of colour and its expressive use by complementaries, Matisse fashioned reciprocal shapes, so that the entire conception from shoulder to hairdo consists of rhythm and rhyme; necklace, jaw, and pompadour are conjugates of each other, as are the cheekbones, eyes, and flanking bulges of the hair style. No painted portrait makes us as conscious of the bone structure...The desired character of the girl is now manifest, along with the workings of Matisse's intellect as he meditated on the adolescent visage" (A. E. Elsen, The Sculpture of Henri Matisse, New York, 1972, p. 122).