Lot Essay
‘’Hantaï pense sculpteur. Plier sa toile c’est lui donner des volumes.’’ - Dominique Fourcade
“Hantaï thinks as a sculptor. To fold one’s canvas is to give it volume.” - Dominique Fourcade
‘’A partir de 1960, prolongeant la leçon de Matisse, Simon Hantaï développe ‘le pliage comme méthode’, technique qui ne cessera, dès lors, d’être à l’origine de ses peintures.’’ - Dominique Fourcade
“From 1960 onwards, extending the lesson of Matisse, Simon Hantai developed 'folding as a method', a technique which from then on would never cease to be at the origin of his paintings.'' - Dominique Fourcade
Du pli de Stéphane Mallarmé dans Remémoration d’amis belges (1893), inspirant bien plus tard Le pli selon le pli du compositeur chef d’orchestre Pierre Boulez, en passant par Le Pli du philosophe Gille Deleuze et allant jusqu’à la peinture de Simon Hantaï ; il suffit de suivre l’histoire du pli dans tous les arts pour s’apercevoir qu’il a toujours été une puissante source d’inspiration.
A l’instar des surréalistes qui découvrent leurs cadavres exquis ourlet après ourlet, Simon Hantaï déploie ses toiles pli par pli. Dès 1960, Le pliage comme méthode devient le point d’ancrage de sa pratique artistique, l’éloignant de la peinture traditionnelle et empruntant la gestuelle de Pollock dans ses action painting. Hantaï froisse, ficelle, plie, déplie, replie, étale et étire ses toiles à échelle monumentale jusqu’à obtenir des couleurs saturées, brodées dans des fragments de blancs.
Cette Étude de 1968 s’inscrit au cœur de son travail et dans le souffle des années 1970, période des plus créatives durant laquelle il acquiert une renommée croissante en France, qui lui vaudra de représenter le pays à la Biennale de Venise en 1982.
Son bleu profond, ses réseaux de plis déclinés à l’infini et ses formes à la fois flottantes et incisées dans la matière résonnent avec les papiers découpés d’Henri Matisse. Cet écho direct aux ciseaux du chef de file du Fauvisme se confirmera quelques années plus tard lorsqu’Hantaï réalise sa série des Laissées. Il ne peint plus mais coupe, tri, assemble et recompose ses toiles à la manière d’un Nu Bleu. C’est alors sans nul doute que l’œuvre rejoint la collection particulière du fils de l’artiste et habille les murs de l’exposition Pierre Matisse, Un marchand d'art à New York en 2021.
L’héritage découpé dans la couleur que nous laisse Hantaï le démarque ainsi du reste de la foule artistique du XXème siècle. Comme le devine déjà Breton en 1953 : « Dans ce bruit angoissant et envahissant des cloches des vaches où s'installe de plus en plus l'art d'aujourd'hui, enfin le son d'un gong ! Tour à tour le marteau frappe... le rythme infaillible annonçant la vraie création ; c'est Simon Hantaï.”
From the fold of Stéphane Mallarmé in Remémoration d'amis belges (1893), which much later inspired Le pli selon le pli by the composer-conductor Pierre Boulez, to Le Pli by the philosopher Gille Deleuze, and finally leading to Simon Hantaï's painting, one just needs to follow the history of the fold in all the arts to realise that it has always been a powerful source of inspiration.
Like the Surrealists, who discovered their exquisite corpses hem by hem, Simon Hantaï unravelled his canvases fold by fold. From 1960 onwards, Folding as a method became the anchor of his artistic practice, distancing him from traditional painting and borrowing from the gestures of Pollock in his action paintings. Hantaï crumpled, strung, folded, unfolded, bent, spread and stretched his canvases on a monumental scale until he obtained saturated colours, embroidered in fragments of white.
This Study from 1968 is at the heart of his work and in keeping with the artistic spirit of the 1970s, a most creative period during which he acquired a growing reputation in France and led him to represent his country at the Venice Biennale in 1982.
His deep blue, infinitely varied networks of folds and shapes that are both floating and incised in the material resonate with the cut-out papers of Henri Matisse. This direct echo of the Fauvist leader's scissors was confirmed a few years later when Hantaï produced his Laissées series. He no longer painted but cut, sorted, assembled and recomposed his canvases in the manner of a Blue Nude. It was then, without a doubt, that his work joined the private collection of the artist's son and adorned the walls of the exhibition Pierre Matisse, Un marchand d'art à New York in 2021.
The legacy of Hantaï's work, cut out in colour, sets him apart from the rest of the 20th century artistic crowd. As Breton already guessed in 1953: “In this distressing and invasive noise of cowbells, where today's art is increasingly taking hold, at last the sound of a gong! In turn the hammer strikes... the infallible rhythm announcing true creation; it is Simon Hantaï.”
“Hantaï thinks as a sculptor. To fold one’s canvas is to give it volume.” - Dominique Fourcade
‘’A partir de 1960, prolongeant la leçon de Matisse, Simon Hantaï développe ‘le pliage comme méthode’, technique qui ne cessera, dès lors, d’être à l’origine de ses peintures.’’ - Dominique Fourcade
“From 1960 onwards, extending the lesson of Matisse, Simon Hantai developed 'folding as a method', a technique which from then on would never cease to be at the origin of his paintings.'' - Dominique Fourcade
Du pli de Stéphane Mallarmé dans Remémoration d’amis belges (1893), inspirant bien plus tard Le pli selon le pli du compositeur chef d’orchestre Pierre Boulez, en passant par Le Pli du philosophe Gille Deleuze et allant jusqu’à la peinture de Simon Hantaï ; il suffit de suivre l’histoire du pli dans tous les arts pour s’apercevoir qu’il a toujours été une puissante source d’inspiration.
A l’instar des surréalistes qui découvrent leurs cadavres exquis ourlet après ourlet, Simon Hantaï déploie ses toiles pli par pli. Dès 1960, Le pliage comme méthode devient le point d’ancrage de sa pratique artistique, l’éloignant de la peinture traditionnelle et empruntant la gestuelle de Pollock dans ses action painting. Hantaï froisse, ficelle, plie, déplie, replie, étale et étire ses toiles à échelle monumentale jusqu’à obtenir des couleurs saturées, brodées dans des fragments de blancs.
Cette Étude de 1968 s’inscrit au cœur de son travail et dans le souffle des années 1970, période des plus créatives durant laquelle il acquiert une renommée croissante en France, qui lui vaudra de représenter le pays à la Biennale de Venise en 1982.
Son bleu profond, ses réseaux de plis déclinés à l’infini et ses formes à la fois flottantes et incisées dans la matière résonnent avec les papiers découpés d’Henri Matisse. Cet écho direct aux ciseaux du chef de file du Fauvisme se confirmera quelques années plus tard lorsqu’Hantaï réalise sa série des Laissées. Il ne peint plus mais coupe, tri, assemble et recompose ses toiles à la manière d’un Nu Bleu. C’est alors sans nul doute que l’œuvre rejoint la collection particulière du fils de l’artiste et habille les murs de l’exposition Pierre Matisse, Un marchand d'art à New York en 2021.
L’héritage découpé dans la couleur que nous laisse Hantaï le démarque ainsi du reste de la foule artistique du XXème siècle. Comme le devine déjà Breton en 1953 : « Dans ce bruit angoissant et envahissant des cloches des vaches où s'installe de plus en plus l'art d'aujourd'hui, enfin le son d'un gong ! Tour à tour le marteau frappe... le rythme infaillible annonçant la vraie création ; c'est Simon Hantaï.”
From the fold of Stéphane Mallarmé in Remémoration d'amis belges (1893), which much later inspired Le pli selon le pli by the composer-conductor Pierre Boulez, to Le Pli by the philosopher Gille Deleuze, and finally leading to Simon Hantaï's painting, one just needs to follow the history of the fold in all the arts to realise that it has always been a powerful source of inspiration.
Like the Surrealists, who discovered their exquisite corpses hem by hem, Simon Hantaï unravelled his canvases fold by fold. From 1960 onwards, Folding as a method became the anchor of his artistic practice, distancing him from traditional painting and borrowing from the gestures of Pollock in his action paintings. Hantaï crumpled, strung, folded, unfolded, bent, spread and stretched his canvases on a monumental scale until he obtained saturated colours, embroidered in fragments of white.
This Study from 1968 is at the heart of his work and in keeping with the artistic spirit of the 1970s, a most creative period during which he acquired a growing reputation in France and led him to represent his country at the Venice Biennale in 1982.
His deep blue, infinitely varied networks of folds and shapes that are both floating and incised in the material resonate with the cut-out papers of Henri Matisse. This direct echo of the Fauvist leader's scissors was confirmed a few years later when Hantaï produced his Laissées series. He no longer painted but cut, sorted, assembled and recomposed his canvases in the manner of a Blue Nude. It was then, without a doubt, that his work joined the private collection of the artist's son and adorned the walls of the exhibition Pierre Matisse, Un marchand d'art à New York in 2021.
The legacy of Hantaï's work, cut out in colour, sets him apart from the rest of the 20th century artistic crowd. As Breton already guessed in 1953: “In this distressing and invasive noise of cowbells, where today's art is increasingly taking hold, at last the sound of a gong! In turn the hammer strikes... the infallible rhythm announcing true creation; it is Simon Hantaï.”