GEORGES JACOB (1739-1814)
GEORGES JACOB (1739-1814)
GEORGES JACOB (1739-1814)
10 More
GEORGES JACOB (1739-1814)
13 More
Veuillez noter que tous les lots seront transférés… Read more
GEORGES JACOB (1739-1814)

MOBILIER DE SALON D'ÉPOQUE LOUIS XVI, VERS 1780

Details
GEORGES JACOB (1739-1814)
MOBILIER DE SALON D'ÉPOQUE LOUIS XVI, VERS 1780
En noyer mouluré, sculpté et redoré, comprenant une suite de trois fauteuils et un canapé, le dossier à la reine sommé de bouquets de roses, l'épaulement délicatement souligné de culots feuillagés appliqués de feuillage, les accotoirs munis de manchettes, terminés en enroulement feuillagé et supportés par des consoles, la ceinture de guirlandes fleuries et feuillages, les pieds en console soulignés d'une feuille d'acanthe à l'avant et d'une large palmette à l'arrière, chacun des sièges portant la marque au fer de l'ancre marine flanquée des marques CP couronnés, un fauteuil estampillé sur la tranche de la traverse arrière de la ceinture G.IACOB, la couverture de velours de soie vert à galons
Fauteuils: H.: 107,5 cm. ; L.: 72 cm.
Canapé: H.: 115,5 cm. ; L.: 246 cm.

Georges Jacob, reçu maître en 1765


(15)
Provenance
Louis de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793), Château de Chanteloup ;
Inventorié dans la galerie du château de Chanteloup en 1787 ;
Acheté lors de la vente révolutionnaire de 1794 par "Poitevin Joubert et femme Fleury" ;
Collection Alexandre Pomeranz; vente Ader, Tajan, Paris, 12 décembre 1992, partie du lot 93.
Galerie Segoura, Paris, 1995.
Literature
A. Gabeau, "Le Mobilier d'un château à la fin du XVIIIe siècle: Chanteloup" in Réunion des sociétés des beaux-arts de départements, n. 22, avril 1898, pp. 529, 541.
J. d'Orliac, La Vie merveilleuse d'un beau domaine français - Chanteloup du XIIIe au XXe siècle, Paris, 1929, p. 231.
V. Moreau, Cat. expo. Chanteloup. Un moment de grâce autour du duc de Choiseul, Musée des Beaux-Arts de Tours, 2007, pp. 269-270. (ill.)

Bibliographie comparative:
"Acquisitions/1988." in, The J. Paul Getty Museum Journal 17, 1989, pp. 142-43, no. 74.
A. Forray-Carlier. "Le Musée Carnavalet S'enrichit." in L'Estampille / L'Objet d'Art, n. 264, decembre 1992, pp. 52-57.
Bremer-David, Charissa, et al. Decorative Arts: An Illustrated Summary Catalogue of the Collections of the J. Paul Getty Museum Malibu, 1993, pp. 66-67, no. 97.
A. Forray-Carlier, Le mobilier du Musée Carnavalet, Dijon, 2000, pp. 152-55.
G. Wilson, et C. Hess. Summary Catalogue of European Decorative Arts in the J. Paul Getty Museum, Los Angeles, 2001, p. 50, no. 95.
X. Bonnet. Cat. expo, "Tête-à-Tête." in Chanteloup, Un moment de grâce autour du duc de Choiseul, Musée des Beaux-Arts de Tours, 2007, pp. 272, 274-75, no. 114.

Special Notice
Veuillez noter que tous les lots seront transférés vers un entrepôt extérieur. Le retrait des lots sera possible à partir du 24 juin 2022. All items will be transferred to an offsite warehouse after the sale and will be available on 24 June 2022. Please refer to department for information about storage charges and collection details.
Further Details
GEORGES JACOB (1739-1814)
A LOUIS XVI GILT-WALNUT SET OF SEAT FURNITURE, CIRCA 1780
Comprising three armchairs and one sofa, with a château brand ‘CP’ for Chanteloup, one armchair stamped G.IACOB, upholstered in green silk velvet
Armchairs: 42 1⁄4 in. high ; 28 1⁄4 in. wide
Sofa: 45 1⁄2 in. high ; 96 3⁄4 in. wide

Brought to you by

General Sale - Enquiries
General Sale - Enquiries Hubert de Givenchy – Collectionneur

Lot Essay

Georges Jacob, maître in 1765.

This magnificent and finely-carved suite of seat furniture was executed by Georges Jacob and bears the inventory brand with an anchor flanked by CP, indicating it was part of the collection of the Grand Amiral, Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793), Louis XIV’s grandson, at the château de Chanteloup.
The set initially comprised four giltwood canapés together with six fauteuils, and five large white and grey-painted armchairs or ‘tête à tête’. In 1787, the group was inventoried in the gallery of the château de Chanteloup, the magnificent country estate of Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre.

The set was described as:
Quatre grands canapés à carreaux et oreillers. Les bois sculptés et dorés couverts en damas vert orné dun galon dor fin […]
Six grands fauteuils meublants les bois sculptés et dorés garnis en plein et couverts en damas vert orné d’un galon en or fin pareil à celui des canapés […]
Deux tête à tête les bois sculptés et peints en gris à carreaux remplis de plumes garnis et couvert de damas vert […]
Trois autres tête à tête […]

After the revolution, the set was dispersed in 1794 when the estate was seized from the duc’s daughter and heiress Louise Marie Adélaïde de Bourbon, duchesse d’Orléans. The suite was described in great detail when it was sold on the 5th of March:
1619- Quatre canapés garnis en crin, chacun leur carreau aussi rempli de crin, chacun deux oreillers remplis de duvet, six fauteuils garnis de crin, le tout en bois doré en or moulu, couvert de damas vert à fleurons et garni de galons dor fin, leur couvertures en toile grise, quatre glands à chaque oreiller en soie et or fin, un écran à cadre de bois doré en or moulu et sa couverture de damas vert à fleurs pareil aux canapés et fauteuils et aussi galonné en or, estimés… 1,200.
Reservés par ladministration.
1620 Trois grandes bergères peintes en blanc […] couvertes de satin broché, fond cramoisi, fleurs vertes et blanches, estimées … 100.
Vendues 420 livres à Poitevin, Joubert et femme Fleury.
621 Deux grandes bergères, les montures peintes en gris […] couvertes de damas vert, estimées.. 60 Vendu 215 livres à Benoit et Fleury.

Interestingly, the giltwood suite was estimated at a higher price and was kept by the new revolutionary French administration, whereas the white and grey painted bergères were sold to dealers.
After being dispersed in 1794, the ensemble partially reappeared in the 20th century in various sales and private collections. Only one canapé, three fauteuils and three bergères are known today:
In addition to the Givenchy group, one bergère sold at Galerie Georges Petit, 10 December 1923, lot 15; palais Galliera, 31 December 1962, lot 111; Me Ader, 17 March 1975, lot 60, was reunited by Alexandre Pomeranz with the present set but subsequently separated when given in 1992 to the Musée Carnavalet together with a pair of fauteuils previously in the collection Grandmaison (inv. MB 720). Another bergère is recorded in a private collection and a third one is now in the J. Paul Getty Museum which acquired it from galerie Bernard Steinitz in 1992 (inv. 88.DA.123). The latest example has retained its original white-painted decoration and ‘satin broché fond cramoisi’ upholstery, a rare survival.
The suite follows a daring design, ambitious both in its over scaled proportions and in its carving, a model apparently unique in Jacob’s oeuvre but with various links to some of his most celebrated Royal commissions. The scroll leg appears to remain in his decorative vocabulary throughout his career: its features – edged with foliate carving - on Madame du Barry’s giltwood swivel fauteuil de toilette, supplied circa 1770, and now at the Petit Trianon (P. Arrizzoli-Clementel, Le Mobilier de Versailles, Dijon, 2002, vol II, no. 80, pp. 228-9), but also - 15 years later and in gadrooned form - on a mahogany fauteuil de bureau, executed circa 1785, probably for the chateau de St. Cloud (J.J. Gautier, P. Sombstay, et. al., Sièges en Société, Paris, 2017, p. 176).

CHATEAU DE CHANTELOUP

The construction of the château on an estate in the Loire Valley began in 1711 for Jean Bouteroue d'Aubigny, Grand Master of Waterworks and Forests of France for the partement of Touraine. In 1761 Etienne François duc de Choiseul acquired the estate and began a major campaign of enlargement, with the help of his architect Louis-Denis Le Camus. The interiors were luxuriously redecorated in the latest fashion with furniture by the greatest ébénistes and menuisiers such as Jean-François and Simon Oeben, who supplied newly-designed commodes ‘à la grecque’ or ‘Chinese’ furniture for the monumental pagoda in the park.
When Choiseul died, his widow sold Chanteloup to the Duke of Penthièvre (1725-1793), Louis XIV's illegitimate grandson and Grand Admiral of France who acquired it with all the furniture in situ. It is therefore possible that the present set was acquired by Penthièvre with the castle’s contents. However, this has been discussed and dismissed by Véronique Moreau (in Un moment de grâce autour du duc de Choiseul, 2008, p. 272-3) as Georges Jacob apparently did not supply furniture to the duc de Choiseul whilst numerous commissions by the menuisier to the duc de Penthièvre are recorded. These commissions include the celebrated set of seat furniture delivered for his Hôtel de Toulouse now in the Metropolitan Museum of Art, New York (acc. 58.75.25-26-33-34); a chair in the Chinese style for his château d’Amboise also in the Metropolitan Museum of Art, New York (acc. num. 2019.283.24); a pair of bergères for his residence at Châteauneuf-sur-Loire sold at Christie’s, Paris, 14 December 2004, lot 152.


Ce magnifique ensemble de sièges finement sculpté a été exécuté par Georges Jacob et porte la marque d'inventaire avec une ancre flanquée des initiales CP, indiquant qu'il faisait partie de la collection du Grand Amiral, Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793), petit-fils de Louis XIV, au château de Chanteloup.
L'ensemble se composait initialement de quatre canapés en bois doré, de six fauteuils et de cinq grands fauteuils peints en blanc et gris ou "tête à tête". En 1787, le groupe est inventorié dans la galerie du château de Chanteloup, le magnifique domaine de Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre.
L'ensemble est décrit comme suit :
Quatre grands canapés à carreaux et oreillers. Les bois sculptés et dorés couverts en damas vert orné dun galon dor fin […]
Six grands fauteuils meublants les bois sculptés et dorés garnis en plein et couverts en damas vert orné dun galon en or fin pareil à celui des canapés […]
Deux tête à tête les bois sculptés et peints en gris à carreaux remplis de plumes garnis et couvert de damas vert […]
Trois autres tête à tête […]
Après la Révolution, la suite est dispersée en 1794 lorsque le domaine est saisi à la fille et héritière du duc, Louise Marie Adélaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans. La suite est décrite avec précision lors de sa vente le 5 mars :
1619- Quatre canapés garnis en crin, chacun leur carreau aussi rempli de crin, chacun deux oreillers remplis de duvet, six fauteuils garnis de crin, le tout en bois doré en or moulu, couvert de damas vert à fleurons et garni de galons d’or fin, leur couvertures en toile grise, quatre glands à chaque oreiller en soie et or fin, un écran à cadre de bois doré en or moulu et sa couverture de damas vert à fleurs pareil aux canapés et fauteuils et aussi galonné en or, estimés… 1,200.
Reservés par ladministration.
1620 Trois grandes bergères peintes en blanc […] couvertes de satin broché, fond cramoisi, fleurs vertes et blanches, estimées … 100.
Vendues 420 livres à Poitevin, Joubert et femme Fleury.
621 Deux grandes bergères, les montures peintes en gris […] couvertes de damas vert, estimées.. 60 Vendu 215 livres à Benoit et Fleury.

Il est intéressant de noter que la suite en bois doré est estimée à un prix plus élevé et est conservée par la nouvelle administration française révolutionnaire, tandis que les bergères peintes en blanc et gris sont vendues à des marchands.

Après sa dispersion en 1794, l'ensemble réapparaît partiellement au XXe siècle dans diverses ventes et collections privées. On ne connaît plus qu’un canapé, trois fauteuils et trois bergères aujourd'hui.
En plus de l’ensemble Givenchy, une bergère vendue à la Galerie Georges Petit, 10 décembre 1923, lot 15 ; palais Galliera, 31 décembre 1962, lot 111 ; Me Ader, 17 mars 1975, lot 60, a été réunie par Alexandre Pomeranz avec le présent ensemble mais a ensuite été séparée lorsqu'elle est donnée en 1992 au Musée Carnavalet avec une paire de fauteuils précédemment dans la collection Grandmaison (inv. MB 720). Une autre bergère est enregistrée dans une collection privée et une troisième se trouve actuellement au J. Paul Getty Museum qui l'a acquise auprès de la galerie Bernard Steinitz en 1992 (inv. 88.DA.123). Ce dernier exemplaire a conservé sa décoration originale peinte en blanc et sa tapisserie en satin broché fond cramoisi, une survivance rare.

La suite suit un modèle audacieux, ambitieux tant par ses proportions démesurées que par sa ciselure, un modèle apparemment unique dans l'œuvre de Jacob, mais qui a des liens divers avec certaines de ses commandes royales les plus célèbres. Le pied à enroulement semble faire partie de son vocabulaire décoratif tout au long de sa carrière : on le retrouve, bordé de feuillages, sur le fauteuil de toilette pivotant en bois doré de Madame du Barry, fourni vers 1770, et actuellement au Petit Trianon (P. Arrizzoli-Clementel, Le Mobilier de Versailles, Dijon, 2002, vol II, n° 80, pp. 228-9), mais aussi - 15 ans plus tard et sous forme de godrons - sur un fauteuil de bureau en acajou, exécuté vers 1785, probablement pour le château de St-Cloud (J.J. Gautier, P. Sombstay, et. al, Sièges en Société, Paris, 2017, p. 176).

CHÂTEAU DE CHANTELOUP

La construction du château sur un domaine de la vallée de la Loire débute en 1711 pour Jean Bouteroue d'Aubigny, Grand Maître des Eaux et Forêts de France pour le département de la Touraine. En 1761, Etienne François duc de Choiseul acquiert le domaine et entame une grande campagne d'agrandissement, avec l'aide de son architecte Louis-Denis Le Camus. Les intérieurs sont luxueusement redécorés à la dernière mode avec des meubles des plus grands ébénistes et menuisiers tels que Jean-François et Simon Oeben, qui fournissent des commodes à la grecque ou des meubles "chinois" de conception nouvelle pour la pagode monumentale du parc.

A la mort de Choiseul, sa veuve vend Chanteloup au duc de Penthièvre (1725-1793), petit-fils illégitime de Louis XIV et Grand Amiral de France qui l'acquiert avec tout le mobilier in situ. Il est donc possible que le présent ensemble ait été acquis par Penthièvre avec le contenu du château. Cependant, cette hypothèse a été discutée et rejetée par Véronique Moreau (Un moment de grâce autour du duc de Choiseul, 2008, pp. 272-273) car Georges Jacob n'a apparemment pas fourni de meubles au duc de Choiseul, alors que de nombreuses commandes du menuisier au duc de Penthièvre sont enregistrées. Ces commandes comprennent le célèbre ensemble de sièges livré pour son Hôtel de Toulouse maintenant au Metropolitan Museum of Art, New York (Inv. 58.75.25-26-33-34) ; une chaise dans le style chinois pour son château d'Amboise également au Metropolitan Museum of Art, New York (inv. 2019.283.24) ; une paire de bergères pour sa résidence de Châteauneuf-sur-Loire vendue chez Christie's, Paris, 14 décembre 2004, lot 152.

More from Hubert de Givenchy - Collectionneur: Chefs-d'oeuvre | Masterpieces

View All
View All