Lot Essay
These wall brackets illustrate the talent and, more specifically, the creativity of the most famous cabinetmaker of the Louis XIV period, André-Charles Boulle (1642-1732).
The author of these pieces is clearly established. Such consoles can be seen on the frontispiece of the collection of Boulle's designs published by Mariette at the very beginning of the 18th century, Nouveaux deisseins de meubles et ouvrages de bronze et de marqueterie inventés et gravés par André Charles Boulle. On this plate, these consoles support a covered vase in the form of an inverted baluster, flanked by two smaller pots. They are hung on panelling above the cabinetmaker's famous apron sheaths. Similar consoles appear on the wall décor project for the Petite Galerie at Château de Versailles; they are used to display gems from the royal collection (Centre Historique des Archives nationales, Paris, O1, 1772, no. 63).
Apparently, few of these consoles seem to have survived; the only other known example is now in a prestigious private collection and was sold in 2005 (Blanchet & Associés, Paris, 27 May 2005, lot 195).
The inventiveness of their design and the opulence of their gilt bronze ornamentation make these consoles exceptional pieces. The inventiveness of their design reflects their author’s. André-Charles Boulle is celebrated for the beauty of the marquetry he perfected, but his genius also resides in his role, which we would describe today as designer, as he challenged, invented and transformed the furniture and objets d'art of his time. The richness of the bronze ornamentation illustrates its role in all the cabinetmaker's creations. Here, the animal and plant repertoires coexist in perfect harmony. The gadroons respond to the stylised foliage, the symmetry of the interlacing is enhanced by the naturalist treatment of the ribbon knot, the leonine masks are characterised by their wise asymmetry... As always with André-Charles Boulle, the architectural dimension is perfectly mastered and succeeds in combining sumptuousness and monumentality.
André-Charles was born on 10 November 1642; his talent for drawing, engraving, chiselling and painting was quickly noticed. He was awarded the title of maître ébéniste before 1666. To mention the works of Boulle is to mention furniture of the most beautiful forms and of the greatest richness... nothing until now has replaced this kind of furniture... One knows the character of magnificence which it gives to the cabinets of curiosity, where it always occupies the first places. More than two hundred years later, the words used by the renowned art dealer Jean-Baptiste Lebrun (1748-1813) about André-Charles Boulle are still relevant.
To retrace Boulle's career is to recall that thanks to the royal privilege of Ebéniste et marqueteur ordinaire du roi which he was granted by the Queen on 20 May 1672, together with his accommodation in the Louvre galleries, he was entitled to produce both cabinetmaking and bronzes in his workshop, despite corporation rules, until the end of his life.
Boulle's workshop was substantial and despite the accommodation in the Louvre granted in May 1672, it was established for the most part on the left bank, only to be extended to two other houses between 1673 and 1676 in the rue de Reims. It was not until the following year that Boulle definitively set up his workshop in the Louvre on three floors of the main building - corresponding today to the Victory of Samothrace staircase - in addition to his accommodation in the Grande Galerie, which was increased by two floors in 1679. This double privilege allowed him to showcase his many talents, both in terms of techniques and the creation of new forms.
His clientele was prestigious and included the Bâtiments du Roi, the Queen, the Grand Dauphin and the Duchesse de Bourgogne. André-Charles Boulle's clientele was not only royal, however, since it included many financiers, ministers and senior officials: Antoine Crozat (1655-1738), Pierre Thomé (1649-1710), Moulle (died in 1702), the minister Louvois (died in 1693), Moyse-Augustin de Fontanieu (died in 1725) intendant of the Garde-Meuble royal after 1711, or the Cardinal de Rohan (1674-1749).
Ces consoles d’appliques illustrent le talent mais aussi, plus spécifiquement, la créativité du plus célèbre ébéniste de l’époque Louis XIV, André-Charles Boulle (1642-1732).
La paternité de ces œuvres est clairement établie. On aperçoit de telles consoles sur le frontispice du recueil des dessins de Boulle qui est publié par Mariette au tout début du XVIIIe siècle Nouveaux deisseins de meubles et ouvrages de bronze et de marqueterie inventés et gravés par André Charles Boulle. Sur cette planche, ces consoles supportent un vase couvert en balustre inversé qui est flanqué de deux pots de moindres dimensions. Elles sont accrochées sur des lambris au-dessus des célèbres gaines à tablier de l’ébéniste. Signalons également les consoles comparables qui apparaissent sur un projet de décor mural de la Petite Galerie du château de Versailles ; on les voit employées à la présentation des gemmes de la collection royale (Centre Historique des Archives nationales, Paris, O1, 1772, no. 63)
Il semblerait que peu de ces consoles aient survécu ; le seul autre exemplaire connu est désormais conservé dans une prestigieuse collection particulière et est passé en vente en 2005 (Vente Blanchet & Associés, Paris, 27 mai 2005, lot 195).
Ces consoles se singularisent par l’inventivité de leur dessin et la richesse de leur ornementation de bronze doré. L’inventivité de leur dessin n’est que le reflet de celle de leur auteur. On célèbre André-Charles Boulle pour la beauté de la marqueterie qu’il a popularisée, mais son génie réside également dans son rôle qu’on qualifierait aujourd’hui sous le terme de designer tant il bouscule, invente et métamorphose les modèles de meubles et d’objets d’art de l’époque. La richesse de l’ornementation de bronze illustre le rôle de cette dernière dans toutes les créations de l’ébéniste. Ici, les répertoires animaux et végétaux cohabitent dans une harmonie parfaite. Les godrons répondent aux feuillages stylisés, la symétrie des entrelacs est réveillée par le traitement naturaliste du nœud de ruban, les masques léonins se distinguent par leur sage asymétrie … Comme toujours chez André-Charles Boulle, la dimension architecturale est parfaitement maîtrisée et réussit à combiner somptuosité et monumentalité.
André-Charles naît le 10 novembre 1642 ; son appétence pour le dessin, la gravure, la ciselure et la peinture est vite reconnue. Il est reçu maître ébéniste avant 1666. Annoncer les ouvrages de Boulle, c'est citer les meubles des plus belles formes et de la plus grande richesse... rien jusqu'à présent n'a remplacé ce genre de meubles... L'on connaît le caractère de magnificence qu'il donne aux cabinets de curiosité, où il occupe toujours les premières places. Plus de deux cents ans plus tard, les mots employés par l’incontournable marchand d’art Jean-Baptiste Lebrun (1748-1813) à propos d’André-Charles Boulle ont une portée intacte.
Retracer le parcours de Boulle c’est rappeler que grâce au privilège royal d’Ebéniste et marqueteur ordinaire du roi qu’il se voit octroyer par la reine le 20 mai 1672 conjointement à son logement aux galeries du Louvre, il se voit le droit de réaliser dans son atelier, aussi bien l’ébénisterie que les bronzes en dépit des règles corporatives et ce jusqu’à la fin de sa vie.
L’atelier de Boulle est conséquent et malgré le logement au Louvre accordé en mai 1672, il est établi dans sa plus grande partie sur la rive gauche, pour se voir étendu à deux autres maisons entre 1673 et 1676 rue de Reims. Ce n’est que l’année suivante que Boulle installe définitivement son atelier au Louvre sur trois étages du corps principal - correspondant aujourd’hui à l’escalier de la Victoire de Samothrace - en plus de son logement de la Grande Galerie encore augmenté de deux étages en 1679. Ce double privilège lui permet ainsi de mettre en avant ses nombreux talents que ce soit en techniques qu’en création de nouvelles formes.
Sa clientèle est prestigieuse et compte parmi elle les Bâtiments du roi, la reine, le Grand Dauphin, la duchesse de Bourgogne. La clientèle d’André-Charles Boulle n’est cependant pas que royale puisqu’elle comprend pour une large part des financiers, ministres et hauts fonctionnaires ; parmi eux citons : Antoine Crozat (1655-1738), Pierre Thomé (1649-1710), Moulle (mort en 1702), le ministre Louvois (mort en 1693), Moyse-Augustin de Fontanieu (mort en 1725) intendant du Garde-Meuble royal après 1711, ou encore le cardinal de Rohan (1674-1749).
The author of these pieces is clearly established. Such consoles can be seen on the frontispiece of the collection of Boulle's designs published by Mariette at the very beginning of the 18th century, Nouveaux deisseins de meubles et ouvrages de bronze et de marqueterie inventés et gravés par André Charles Boulle. On this plate, these consoles support a covered vase in the form of an inverted baluster, flanked by two smaller pots. They are hung on panelling above the cabinetmaker's famous apron sheaths. Similar consoles appear on the wall décor project for the Petite Galerie at Château de Versailles; they are used to display gems from the royal collection (Centre Historique des Archives nationales, Paris, O1, 1772, no. 63).
Apparently, few of these consoles seem to have survived; the only other known example is now in a prestigious private collection and was sold in 2005 (Blanchet & Associés, Paris, 27 May 2005, lot 195).
The inventiveness of their design and the opulence of their gilt bronze ornamentation make these consoles exceptional pieces. The inventiveness of their design reflects their author’s. André-Charles Boulle is celebrated for the beauty of the marquetry he perfected, but his genius also resides in his role, which we would describe today as designer, as he challenged, invented and transformed the furniture and objets d'art of his time. The richness of the bronze ornamentation illustrates its role in all the cabinetmaker's creations. Here, the animal and plant repertoires coexist in perfect harmony. The gadroons respond to the stylised foliage, the symmetry of the interlacing is enhanced by the naturalist treatment of the ribbon knot, the leonine masks are characterised by their wise asymmetry... As always with André-Charles Boulle, the architectural dimension is perfectly mastered and succeeds in combining sumptuousness and monumentality.
André-Charles was born on 10 November 1642; his talent for drawing, engraving, chiselling and painting was quickly noticed. He was awarded the title of maître ébéniste before 1666. To mention the works of Boulle is to mention furniture of the most beautiful forms and of the greatest richness... nothing until now has replaced this kind of furniture... One knows the character of magnificence which it gives to the cabinets of curiosity, where it always occupies the first places. More than two hundred years later, the words used by the renowned art dealer Jean-Baptiste Lebrun (1748-1813) about André-Charles Boulle are still relevant.
To retrace Boulle's career is to recall that thanks to the royal privilege of Ebéniste et marqueteur ordinaire du roi which he was granted by the Queen on 20 May 1672, together with his accommodation in the Louvre galleries, he was entitled to produce both cabinetmaking and bronzes in his workshop, despite corporation rules, until the end of his life.
Boulle's workshop was substantial and despite the accommodation in the Louvre granted in May 1672, it was established for the most part on the left bank, only to be extended to two other houses between 1673 and 1676 in the rue de Reims. It was not until the following year that Boulle definitively set up his workshop in the Louvre on three floors of the main building - corresponding today to the Victory of Samothrace staircase - in addition to his accommodation in the Grande Galerie, which was increased by two floors in 1679. This double privilege allowed him to showcase his many talents, both in terms of techniques and the creation of new forms.
His clientele was prestigious and included the Bâtiments du Roi, the Queen, the Grand Dauphin and the Duchesse de Bourgogne. André-Charles Boulle's clientele was not only royal, however, since it included many financiers, ministers and senior officials: Antoine Crozat (1655-1738), Pierre Thomé (1649-1710), Moulle (died in 1702), the minister Louvois (died in 1693), Moyse-Augustin de Fontanieu (died in 1725) intendant of the Garde-Meuble royal after 1711, or the Cardinal de Rohan (1674-1749).
Ces consoles d’appliques illustrent le talent mais aussi, plus spécifiquement, la créativité du plus célèbre ébéniste de l’époque Louis XIV, André-Charles Boulle (1642-1732).
La paternité de ces œuvres est clairement établie. On aperçoit de telles consoles sur le frontispice du recueil des dessins de Boulle qui est publié par Mariette au tout début du XVIIIe siècle Nouveaux deisseins de meubles et ouvrages de bronze et de marqueterie inventés et gravés par André Charles Boulle. Sur cette planche, ces consoles supportent un vase couvert en balustre inversé qui est flanqué de deux pots de moindres dimensions. Elles sont accrochées sur des lambris au-dessus des célèbres gaines à tablier de l’ébéniste. Signalons également les consoles comparables qui apparaissent sur un projet de décor mural de la Petite Galerie du château de Versailles ; on les voit employées à la présentation des gemmes de la collection royale (Centre Historique des Archives nationales, Paris, O1, 1772, no. 63)
Il semblerait que peu de ces consoles aient survécu ; le seul autre exemplaire connu est désormais conservé dans une prestigieuse collection particulière et est passé en vente en 2005 (Vente Blanchet & Associés, Paris, 27 mai 2005, lot 195).
Ces consoles se singularisent par l’inventivité de leur dessin et la richesse de leur ornementation de bronze doré. L’inventivité de leur dessin n’est que le reflet de celle de leur auteur. On célèbre André-Charles Boulle pour la beauté de la marqueterie qu’il a popularisée, mais son génie réside également dans son rôle qu’on qualifierait aujourd’hui sous le terme de designer tant il bouscule, invente et métamorphose les modèles de meubles et d’objets d’art de l’époque. La richesse de l’ornementation de bronze illustre le rôle de cette dernière dans toutes les créations de l’ébéniste. Ici, les répertoires animaux et végétaux cohabitent dans une harmonie parfaite. Les godrons répondent aux feuillages stylisés, la symétrie des entrelacs est réveillée par le traitement naturaliste du nœud de ruban, les masques léonins se distinguent par leur sage asymétrie … Comme toujours chez André-Charles Boulle, la dimension architecturale est parfaitement maîtrisée et réussit à combiner somptuosité et monumentalité.
André-Charles naît le 10 novembre 1642 ; son appétence pour le dessin, la gravure, la ciselure et la peinture est vite reconnue. Il est reçu maître ébéniste avant 1666. Annoncer les ouvrages de Boulle, c'est citer les meubles des plus belles formes et de la plus grande richesse... rien jusqu'à présent n'a remplacé ce genre de meubles... L'on connaît le caractère de magnificence qu'il donne aux cabinets de curiosité, où il occupe toujours les premières places. Plus de deux cents ans plus tard, les mots employés par l’incontournable marchand d’art Jean-Baptiste Lebrun (1748-1813) à propos d’André-Charles Boulle ont une portée intacte.
Retracer le parcours de Boulle c’est rappeler que grâce au privilège royal d’Ebéniste et marqueteur ordinaire du roi qu’il se voit octroyer par la reine le 20 mai 1672 conjointement à son logement aux galeries du Louvre, il se voit le droit de réaliser dans son atelier, aussi bien l’ébénisterie que les bronzes en dépit des règles corporatives et ce jusqu’à la fin de sa vie.
L’atelier de Boulle est conséquent et malgré le logement au Louvre accordé en mai 1672, il est établi dans sa plus grande partie sur la rive gauche, pour se voir étendu à deux autres maisons entre 1673 et 1676 rue de Reims. Ce n’est que l’année suivante que Boulle installe définitivement son atelier au Louvre sur trois étages du corps principal - correspondant aujourd’hui à l’escalier de la Victoire de Samothrace - en plus de son logement de la Grande Galerie encore augmenté de deux étages en 1679. Ce double privilège lui permet ainsi de mettre en avant ses nombreux talents que ce soit en techniques qu’en création de nouvelles formes.
Sa clientèle est prestigieuse et compte parmi elle les Bâtiments du roi, la reine, le Grand Dauphin, la duchesse de Bourgogne. La clientèle d’André-Charles Boulle n’est cependant pas que royale puisqu’elle comprend pour une large part des financiers, ministres et hauts fonctionnaires ; parmi eux citons : Antoine Crozat (1655-1738), Pierre Thomé (1649-1710), Moulle (mort en 1702), le ministre Louvois (mort en 1693), Moyse-Augustin de Fontanieu (mort en 1725) intendant du Garde-Meuble royal après 1711, ou encore le cardinal de Rohan (1674-1749).