DEUX COMMODES A ENCOIGNURES FORMANT PAIRE
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DEUX COMMODES A ENCOIGNURES FORMANT PAIRE

L'UNE D'EPOQUE LOUIS XVI, ESTAMPILLE DE JEAN-FRANCOIS LELEU, VERS 1780, L'AUTRE DE LA FIN DU XIXe SIECLE

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DEUX COMMODES A ENCOIGNURES FORMANT PAIRE
L'UNE D'EPOQUE LOUIS XVI, ESTAMPILLE DE JEAN-FRANCOIS LELEU, VERS 1780, L'AUTRE DE LA FIN DU XIXe SIECLE
En acajou et placage d'acajou, ornementation de bronze ciselé et doré, les plateaux de marbre blanc veinés gris, la façade ouvrant à cinq tiroirs et deux tablettes, les pieds fuselés et cannelés, chacune portant sept marques à l'encre avec un Rs entrelacés et couronnés, l'une estampillée deux fois J.F.LELEU en haut de chaque montants, l'autre au modèle avec les portes de deux tiroirs s'abattant
H.: 86 cm. (34 in.) ; L.: 139 cm. (54 3⁄4 in.) ; P.: 53 cm. (21 in.)
Jean-François Leleu reçu maître en 1764
Provenance
Collection Algernon Bertram Mitford, Lord Redesdale (1837-1916) ;
Galerie Maurice Segoura, Paris, 1993.
Literature
Bibliographie comparative:
P.-E. Martin-Vivier, « Jean-François Leleu. L’ébéniste des Condé » in LEstampille. LObjet dart, N°329, novembre 1998, pp. 62-64.
Special Notice
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Further Details
A MATCHED PAIR OF FRENCH ORMOLU-MOUNTED MAHOGANY COMMODES-À-ENCOIGNURES, ONE LOUIS XVI STAMPED BY JEAN-FRANCOIS LELEU, CIRCA 1780, THE OTHER ONE LATE 19TH CENTURY

Brought to you by

Lionel Gosset
Lionel Gosset Vice President, Auctioneer and Head of Department

Lot Essay

Les commodes à encoignures ont connus un vif succès entre 1760 et 1780. De nombreux ébénistes produisent des commodes de ce type tels que RVLC, Carlin, Saunier, Leleu ou encore Weisweiller (P. Lemononnier, Weisweiller, Paris, 1983, p. 58.) Les encoignures ouvertes sur les côtés allègent considérablement le meuble et mettent en avant la sobriété du placage d’acajou de nos meubles.

Jean-François Leleu (1729-1807) fait son apprentissage auprès du très talentueux Jean-François Oeben aux côtés de Jean-Henri Riesener. La mésentente entre les deux anciens élèves nous est parvenue par le biais d’une plainte de Riesener concernant une rixe intervenue à la suite de son mariage avec la veuve Oeben. Face à Riesener récupérant l’atelier d’Oeben, Leleu prend son indépendance en 1763, accède à la maîtrise en 1764 - soit quatre ans avant son rival – et s’installe quelque temps plus tard dans un second atelier rue Royale-Saint-Antoine. Son style si particulier rencontre un succès tel que pendant quatorze ans Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé (1736-1818) lui commande de nombreux meubles. Ce client joue un rôle fondamental dans la carrière de l’ébéniste et sans lui, il est très probable que Leleu n’aurait pas eu la même destinée. Entre 1770 et 1784, il livre ainsi pour plus de 50.000 livres de commodes, secrétaires, tables à jeu, bureaux et sièges aussi bien pour Chantilly, Fontainebleau, Andresy et Villegenis que pour sa résidence principale du Palais-Bourbon à Paris.

Cette commode dite également à l'anglaise pourrait faire partie d’une livraison du célèbre marchand-mercier Dominique Daguerre. Héritier de l'atelier de Simon-Philippe Poirier, Daguerre s'est spécialisé dans la fourniture d'objets de luxe à la Cour de France et, après la Révolution, à la noblesse anglaise. Algernon Bertram Mitford, Lord Redesdale (1837-1916) est un diplomate, collectionneur et écrivain britannique. En 1886, Mitford hérite des propriétés de campagne de son cousin germain, John Freeman-Mitford (1er comte de Redesdale) . Il reconstruit en grande partie Batsford House dans le Gloucestershire dans le style seigneurial gothique victorien. La marque de Rs entrelacée sous la couronne du baron se trouve sur un certain nombre de meubles ayant appartenu à la famille Redesdale. On la retrouve en particulier sur des meubles en acajou d’époque Louis XVI, comme cette paire de commodes en acajou par Godefroy Dester (vente Christie's, Monaco, 20 juin 1992, lot 67).

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