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« La peinture, c’est étudier la trace d’un petit caillou qui tombe sur la surface de l’eau, l’oiseau en vol, le soleil qui s’échappe vers la mer ou parmi les pins et les lauriers de la montagne (…) La même démarche me fait chercher le bruit caché dans le silence, le mouvement dans l’immobilité ; la vie dans l’inanimé, l’infini dans le fini, des formes dans le vide, et moi-même dans l’anonymat. »
Joan Miró
‘Painting is studying the trace of a small pebble falling on the surface of the water, a bird in flight, the sun escaping to the sea or among the pines and laurels of the mountain (...) The same process makes me look for noise hidden in silence, movement in immobility, life in the inanimate, the infinite in the finite, forms in the void, and myself in anonymity"
Joan Miró
Dans cette œuvre, Miró poursuit sa quête de pureté. L’étoile, comme la canne à pêche et l’aiguille utilisée pour réparer les filets de pêche, sont représentées par des formes simples peintes avec une palette de couleur très épurée. En effet, Miró n’utilise dans cette œuvre que des couleurs primaires, appliquées de façon harmonieuse par rapport au noir : le rouge pour suggérer la beauté du lever du soleil, le bleu pour le ciel et la mer, et le jaune qui symbolise la Terre. Cet équilibre entre les couleurs rend cette composition homogène et vivante, le rouge et le bleu donnant tout son éclat à cette œuvre. Le langage de Miró est unique, jamais abstrait ni figuratif, mais tout simplement poétique, dans lequel chaque couleur et chaque signe portent une signification.
Pour cette œuvre, Miró a commencé par une première esquisse au crayon de couleurs (aujourd’hui à la Fondation Pilar et Joan Miró, Palma de Majorque). Dans la composition finale, il a remplacé la ligne continue marquant l’horizon sur la gauche par une séquence de petits points noirs. D’après cette œuvre, Miró a ensuite réalisé une gravure sur bois pour illustrer une carte de vœux pour l’année 1971. Ce bois, dont l’impression était originalement prévue à 350 exemplaires, n’a été tiré par Fequet et Baudier qu’à 50 exemplaires (D. Lelong, éd., Miró Graveur, catalogue raisonné des gravures, Paris, 1989, vol. II, p. 191, no. 550, illustré).
Après la guerre, en collaboration avec les éditeurs Aimé Maeght, Louis Broder, Gérard Cramer ou encore Pierre Lecuire qui vont leur confier l’impression de leurs plus beaux livres, Albert-Pierre Fequet et Marthe Baudier contribueront pleinement au rayonnement de "l’Âge d’Or" de l’estampe et du livre illustré en France, qui fit naître une grande complicité entre artistes et artisans. Ayant mis leur génie inventif au service des artistes, nombreux furent ceux qui comme Miró, Matisse, Arp, Braque, Chagall ou encore Nicolas de Staël, leurs confièrent aussi l’impression de leurs bois gravés et linogravures. Pendant plus d’un demi-siècle, l’imprimerie Fequet et Baudier a été, sans doute, l’imprimerie d’art la plus prisée. Quelques-uns des plus beaux livres de peintres modernes sont nés dans leur atelier. La collaboration entre Miró et Fequet et Baudier va durer plus de trente ans, s’étendant de 1948 avec le Parler Seul de Tristan Tzara, jusqu’en 1979 avec La Mélodie acide de Patrick Waldberg, édité en 1980. En souvenir de Joan Miró, leur ami de toujours, décédé en 1983, ils collaboreront une dernière fois à la composition de Almario de José-Miguel Ullàn et de Passage de l’Égyptienne d’André Pieyre de Mandiargues. Ces deux ouvrages commencés du vivant de l’artiste, ont été terminés et édités par Robert et Lydie Dutrou en 1985.
In this work, Miró continues his quest for purity. The star, like the fishing rod and the needle used to mend fishing nets, are represented by simple, uncluttered forms, with a very pure palette of colours. Indeed, Miró uses only primary colours in this work, applied in harmony with the black: red to suggest the beauty of the sunrise, blue for the sky and sea, and yellow to symbolise the earth. This balance between the colours bring a certain homogeneity and liveliness to the composition, and the red and blue pigments give it such brightness. Miró's language is unique, never abstract or figurative, but simply poetic, where every colour and every sign carry a meaning.
For this work, Miró began with a first sketch in coloured pencil (today housed in the Pilar and Joan Miró Foundation, Palma de Mallorca). In the final composition, he replaced the continuous line marking the horizon on the left with a sequence of small black dots. From this work, Miró then made a woodcut to illustrate a greetings card for the year 1971. This woodcut, originally planned to be printed in 350 copies, was printed by Fequet and Baudier in only 50 copies (D. Lelong, éd., Miró Graveur, catalogue raisonné des gravures, Paris, 1989, vol. II, p. 191, no. 550, illustrated).
After the war, in collaboration with publishers Aimé Maeght, Louis Broder, Gérard Cramer and Pierre Lecuire, who entrusted them with the printing of their most beautiful books, Albert-Pierre Fequet and Marthe Baudier were instrumental for the development of the ‘Golden Age’ of printmaking and illustrated books in France, ultimately encouraging a greater complicity between artists and craftsmen. Having put their inventive genius at the service of artists, many of them, such as Miró, Matisse, Arp, Braque, Chagall and Nicolas de Staël, also entrusted Fequet and Baudier with the printing of their woodcuts and linocuts. Consequently, for more than half a century, the Fequet et Baudier printing house was undoubtedly the most popular art printing house, producing some of the most beautiful books by modern painters. The collaboration between Miró and Fequet and Baudier was to last more than thirty years, spanning from 1948 with Tristan Tzara's Parler Seul, and ending in 1979 with Patrick Waldberg's La Mélodie acide, which was published a year later in 1980. In memory of Joan Miró, their lifelong friend who died in 1983, Fequet and Baudier worked one last time with Miró’s etchings and woodcuts for Almario by José-Miguel Ullàn and Passage de l'Égyptienne by André Pieyre de Mandiargues. The illustrations for these two books was started during the artist's lifetime, and were completed and published by Robert and Lydie Dutrou in 1985.